THE HAIRY GIRAFFE… AU CAMBODGE

Après une semaine au Cambodge, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Troisième étape de notre tour du monde, le Cambodge était aussi notre deuxième expérience en Asie du Sud-Est après la Birmanie. Nous avions décidé d’inclure cette destination à notre voyage de huit mois notamment à cause de son absence de vols directs depuis Paris. Puisque nous étions déjà en Asie, il nous était en effet plus facile de nous rendre au Cambodge sans escale (même si nous avons finalement décidé de passer deux jours à Bangkok). De plus, visiter le Cambodge se fait assez rapidement. Les gros sites touristiques n’y abondent pas. Nous ne souhaitions donc pas partir de Paris pour visiter le pays (avec le décalage horaire que cela implique) pour une semaine de voyage. 

Nous étions toutefois ravis de plonger à nouveau dans la culture asiatique, malgré la chaleur oppressante.

Là où je suis devenu chasseurs de trésors

Déjà, ce qui frappe en arrivant au Cambodge, c’est la chaleur. Nous avons eu près de 40 degrés en journée… en février! L’absence de vent fait en sorte que la chaleur est vraiment insupportable et handicapante. Transformant alors la moindre balade en épreuve olympique. Malgré ce constat, nous avons décidé, le front recouvert de sueur, de partir explorer Angkor à vélo. Rien de moins que 120 km à pédaler en trois jours pour découvrir ce site merveilleux. Je n’aurais jamais pensé être capable de transpirer autant ni de boire des quantités aussi impressionnantes de liquide et d’uriner si peu. J’ai aussi repris contact avec certaines parties de mon anatomie comme mes ischions. Vous savez, ces os du bassin qui se trouvent dans vos fesses. Généralement, assis sur une chaise moelleuse de bureau, on a facilement tendance à oublier leur existence. Par contre, après avoir passé en moyenne 8 heures quotidienne sur une selle de vélo dure et de qualité approximative, on les entend hurler leur mécontentement. 

Malgré tout, partir à la conquête d’Angkor à vélo ajoute un plus non négligeable à l’expérience. Le vélo, en plus d’être 100% non polluant, procure une réelle liberté. Il permet d’aller où on veut et quand on veut. Nous n’avons pas besoin d’attendre après un groupe, de partir à une heure précise ni de devoir négocier un itinéraire avec un guide ou un chauffeur. Le vélo permet de circuler à son rythme et d’explorer les coins les plus reculés du site souvent délaissés par les tours. Le vélo donne aussi un réel avantage: il n’est pas bruyant. Il est donc plus facile de s’imprégner de la sérénité de l’endroit, car sérénité, il y a.

Angkor dégage quelque chose. Un peu comme ce fut le cas en Polynésie où il nous était parfois possible de ressentir le mana, cette force surnaturelle qui habite l’univers. Les temples d’Angkor libèrent une force invisible. Cette harmonie entre ruines et nature envoie au touriste un sentiment bien perceptible mais difficile à décrire. Sans être bouddhiste ni hindouiste ni fervent de sciences occultes et de magie, on ressent forcément quelque chose en visitant Angkor. Cette force est si grande qu’elle parvient même à s’imposer face à des groupes de touristes bruyants.

Angkor, c’est comme le sanctuaire dans un jeu vidéo où on envoie notre héros pour qu’il refasse le plein de magie avant de partir affronter un gros boss. 

Parlant de jeux vidéo, Angkor est le paradis du joueur de jeux d’aventure. Impossible de ne pas se prendre pour Lara Croft en marchant dans les ruines du temple de Ta Prohm. L’environnement sylvestre du temple, des ruines partout, la chaleur accablante, la sueur qui perle dans mon dos, les cris d’animaux qui m’entourent. Je suis à la recherche de trésors enfouis par une civilisation aujourd’hui disparue. J’enjambe les pierres. Je me faufile entre les énormes racines des arbres. J’entends les chauve-souris voler au-dessus de ma tête. Je m’enfonce de plus en plus loin dans le temple. Je fais gaffe à ne pas marcher sur une dalle mobile afin d’éviter que des flèches empoisonnées sortent des murs. J’évite de toucher aux statues et aux sculptures aux risques de voir une énorme boule de pierre tomber du plafond et rouler dans ma direction. Je passe d’une salle à l’autre dans l’espoir de trouver une coupe en or massif, une relique perdue, une émeraude grosse comme ma tête (elle peut être plus petite, je ne serai pas difficile) ou une momie recouverte de bijoux que je pourrai mettre dans ma valise (je ne sais pas si FedEx accepterait d’envoyer une momie en France, mais c’est un détail dont je m’occuperai plus tard). Je suis François Croft (le petit frère de l’autre). Je suis, comme par magie, devenu un grand aventurier. 

J’ai les sens aux aguets. Je suis prêt à rouler par terre au moindre sifflement de balle près de mon oreille ou à plonger derrière une racine pour me cacher d’une troupe nazie pilleuse de tombes comme Indiana Jones. Je sais soudainement tirer au fusil, me faire des cataplasmes de plantes et lire des symboles étranges gravés dans la pierre. 

J’ai des muscles en béton et un regard tueur. Je n’ai peur de rien. Je suis un aventurier de renommée internationale.

Bien évidemment, tout cela est un pur fantasme. Je suis loin d’avoir le physique d’Harrison Ford (et encore moins d’Angelina Jolie). Je ne connais rien en médecine traditionnelle ni en écriture ancienne. Mon passage en Alberta m’a permis de savoir que j’étais nul avec un fusil à la main et ma renommée est plus qu’inexistante. 

De plus, je ne suis visiblement pas le premier à fouler le site qui a été découvert il y a déjà très longtemps. L’or et les pierres précieuses ont disparu et je doute fort qu’il y ait déjà eu des momies. En réalité, je zigzague davantage entre les touristes présents que pour éviter les pièges qui n’existent pas. Il n’empêche que la force qui émane de Ta Prohm, a fait que j’ai cru à tout cela le temps d’une trentaine de minutes. J’étais Lara Croft, seule, perdue au milieu de la jungle sur un site magnifique. 

Le Cambodge, ça vaut la peine d’y aller ?

Je ne regrette absolument pas d’avoir inclus le Cambodge à notre tour du monde. Le site d’Angkor est un endroit unique au monde et sans doute un des plus beaux que j’ai vus jusqu’à présent sans compter que les Cambodgiens sont d’une gentillesse incroyable. Le Cambodge a aussi une histoire très triste remplie d’extrême violence souvent méconnue par nous Occidentaux. Aller au Cambodge est aussi l’occasion de découvrir cette histoire afin de ne pas oublier les dangers du totalitarisme et d’autres idées folles du même style. 

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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