THE HAIRY GIRAFFE… EN BOLIVIE

Après deux semaines en Bolivie, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Je l’avoue, c’était mon idée de faire de la Bolivie notre quatorzième et véritable dernière destination. Sans être un énorme fan de l’Amérique latine, j’avais envie d’y passer. J’avais entendu parler des magnifiques paysages boliviens entre désert de sel et montagnes au sommet enneigé. J’avais aussi envie de voir le lac Titicaca. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Le nom ? Le fait qu’il s’agisse du plus haut lac navigable au monde ? Nous ne nous étions pas rendus plus au sud que Arequipa lorsque nous sommes partis au Pérou il y a déjà près de dix ans. Nous n’avions donc pas vu le lac à ce moment-là. Puisque je savais qu’on ne ferait jamais un voyage expressément pour visiter la Bolivie, autant y aller alors que nous étions juste à côté au Chili.

Notre arrivée en Bolivie s’est faite sans douleur (mis à part un manque d’organisation à la douane bolivienne). Nous avons amorcé notre découverte par des paysages sublimes. Le Sud Lípez et le désert de sel d’Uyuni comptent parmi les plus beaux décors que nous ayons vus, tous voyages confondus. Des lagunes sauvages, des animaux magnifiques, des montagnes enneigées, des étendues de sel à perte de vue. Difficile de ne pas être charmé par tout ça.

Le charme est malheureusement rapidement tombé à la fin de notre tour. 

Déjà, lors de notre première nuit à Uyuni, j’ai vomi ma vie. Sans doute victime d’une intoxication alimentaire, j’ai été malade comme un chien. J’ai d’ailleurs rarement été aussi malade. C’est d’autant plus frustrant que nous avions, tous les deux, réussi à éviter ce genre d’inconvénient depuis le début de notre périple. De quoi commencer ma relation avec le Bolivie du mauvais pied.

Ensuite, en Bolivie, ben, y a pas grand-chose à voir. Une fois le Sud Lípez terminé, nous avons un peu (beaucoup) cherché quoi faire. Les villes d’Uyuni et de Potosi ne présentent aucun intérêt particulier. Le centre de Potosi est mignon, mais ne mérite pas le détour et le trajet en bus. 

La Paz, c’est le gros bordel. Du bruit, de la pollution et absolument rien à faire. On m’avait parlé du marché des sorcières. Au final, grosse déception. Il s’agit de 2-3 boutiques situées les unes en face des autres qui vendent en effet des produits chelous (des fœtus de lamas en tête de peloton), mais rien de plus. 

Et le lac Titicaca dans tout ça ? C’est un lac, sans plus. Il n’y a rien de mythique ni rien d’exceptionnel. La ville de Copacabana est triste à mourir et la plage pourrait servir de décor à Walking Dead.

En vrai, seule la ville de Sucre présente de l’intérêt (du moins, son centre-ville). Elle est moderne, propre et joliment peinte en blanc. C’est là qu’on a vu le plus de bars, de restaurants et de cafés. Il y a même un restaurant français (qui sert des plats à des prix bien français). Le niveau de vie à Sucre n’est clairement pas fait pour le Bolivien lambda. Tout y est assez cher. On y a d’ailleurs rencontré plusieurs étrangers venus y passer plusieurs semaines. Compte tenu de tout ça, Sucre est sans doute la ville la moins bolivienne de Bolivie. Je les retiens les influenceurs qui disent avoir fait la Bolivie mais qui au final auront passé la majorité de leur séjour à Sucre, facile.

De plus, la très grande majorité des Boliviens ne sont pas chaleureux. Le nombre de sourires que nous avons eus en deux semaines se comptent sur les doigts d’une main. Presque tous les hôtels nous ont accueilli de la même façon : à peine un bonjour, donne le passeport, voici la chambre et… c’est tout. On n’essaie pas de discuter. On ne demande pas si on a des questions ou des demandes particulières. On va même parfois jusqu’à disparaître complètement et à laisser la réception vide. Le touriste est donc contraint de sonner directement chez le propriétaire ou de lui envoyer des messages WhatsApp si jamais il a une demande. La plupart des Boliviens n’hésite pas non plus à te doubler dans les files d’attente et jamais, ô grand jamais, on ne te laisserait passer lorsqu’il est temps de descendre du bus ou de l’avion. En Bolivie, c’est un peu chacun pour soi. 

Enfin, je me dois de souligner le rapport étrange des Boliviens avec les toilettes. Déjà, aucune toilette n’est gratuite en Bolivie. La personne qui souhaite les utiliser doit débourser quelques pièces (davantage dans le Sud Lípez) même s’il s’agit d’un simple numéro un. Si le fait de payer pour aller aux toilettes garantissait un service de qualité, ça pourrait aller, mais c’est rarement le cas. Souvent, les toilettes publiques sont sales, cassées et d’une puanteur exécrable. Les Boliviens ont aussi un rapport très étrange avec le papier hygiénique. Ils le conservent presque aussi précieusement que Gollum conservait son anneau magique. Les Madames Pipi n’en donnent que 2 ou 3 feuilles aux malheureux désespérés qui ont des envie pressantes.

Les supermarchés les empilent comme on empile des lingots d’or dans un coffre de banque en Suisse. Les vendeurs de rue en vendent tous et il n’est pas rare de voir les rouleaux recouverts d’un filet afin d’éviter que quelqu’un de les dérobe. Chaque taxi et conducteur de bus affiche fièrement son rouleau de pq, coincé entre le pare-brise et le tableau de bord un peu avec l’air de dire “Regardez, j’en ai un moi aussi”.

Bref, ce séjour en Bolivie n’a clairement pas été le meilleur du voyage. Avec le recul, nous aurions très bien pu aller ailleurs et nous n’aurions pas raté grand-chose. De toutes les destinations faites durant ce long voyage, la Bolivie talonne de près les Philippines à la première place des pays oubliables.

La Bolivie, ça vaut la peine d’y aller ?

En vrai, non. La seule partie intéressante est le Sud Lípez. Évidemment, on pourrait me dire que je n’ai pas vu l’est du pays, l’Amazonie et que c’est magnifique. Peut-être, mais je doute que ce soit aussi joli qu’au Brésil ou en Colombie. Les villes ne sont pas intéressantes. Les gens ne sont pas chaleureux. La nourriture risque de vous faire passer une nuit la tête dans la cuvette. Sincèrement, allez visiter le Chili. Faites le désert d’Atacama et prenez un tour de 4 jours pour visiter le sud de la Bolivie. Retournez ensuite au Chili et partez visiter autre chose. Vous rentabiliserez ainsi votre temps et votre argent et pourrez découvrir des contrées qui en valent davantage la peine.

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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