The Hairy giraffe… EN COLOMBIE

Quinzième et dernière destination de notre tour du monde, Bogotá s’est imposée à nous. En effet, depuis la Bolivie, il est impossible de rejoindre l’Europe par un vol direct. Nous avions le choix entre passer par le Brésil (déjà fait), l’Argentine (nous irons un jour) ou la Colombie.

Nous voici donc à passer un peu plus de 24 heures dans la capitale colombienne.

RÉSUMÉ DE NOS 24 heures À BOGOTA

Notre arrivée 

Déjà, le vol depuis La Paz a été difficile. Pas tant en termes de turbulences, mais bien parce qu’il s’agit d’un vol de nuit. Nous sommes partis de La Paz à 3h15 du matin et sommes arrivés à Bogotá vers 7h00. Nous avons donc pratiquement fait une nuit blanche. Après 8 mois de voyage et une fatigue bien accumulée, cela ne nous aide en rien à être frais et dispos pour visiter un nouvel endroit.

À notre arrivée à l’aéroport de Bogotá, nous avons fait face à la plus longue file à la douane. Une des plus longues que nous ayons eues jusqu’à présent. Après avoir attendu près de 90 minutes, nous faisons face au douanier qui… prend François à part et l’emmène ailleurs ! Surprise : les Canadiens (et seulement les Canadiens !!) doivent payer une taxe d’entrée.

Une fois la taxe payée et les passeports tamponnés, nous avons du temps à tuer. Notre hôtel ne peut pas nous accueillir avant 15h00. Nous faisons le plein de Dunkin avant de tuer le temps assis sur un banc du terminal à la manière de Tom Hanks.

Nous quittons l’aéroport vers midi pour l’hôtel.

Sur la route, nous sommes surpris par le paysage : de grands arbres, nombreux, feuillus et bien verts se dressent un peu partout. Nous n’avons pas vu autant d’arbres et de verdure depuis l’Australie. Santiago n’est pas une ville verte et les déserts d’Atacama et du Sud Lípez sont… des déserts ! C’est agréable !

Nous déposons donc nos sacs à l’hôtel avant de partir en quête de nourriture. Nous finissons finalement dans un fast-food bien connu. Nous ne prenons aucun risque : ce n’est pas le temps d’être malade à 48h de la fin du voyage. De plus, il faut dire que ça fait du bien un peu de comfort food.

Nous rentrons à l’hôtel nous reposer avant de ressortir faire quelques courses.

La sécurité à Bogotá 

La Colombie n’est pas un pays sécuritaire et la capitale n’est pas l’exception qui confirme la règle.

Selon les ministères des Affaires étrangères de France et du Canada, les agressions violentes sont fréquentes dans plusieurs villes du pays, notamment à Bogotá. Vols à l’arraché par des voleurs en scooter, vols à main armée, braquage dans les autobus publics, la criminalité sait se diversifier.

Les touristes sont évidemment aussi des cibles faciles et de prédilection. Il est fortement déconseillé de héler un taxi dans la rue au risque d’être kidnappé. Il faut éviter de se promener avec des signes apparents de richesse afin de ne pas attirer l’attention sur soi. Il est même conseillé de ne sortir avec presque rien, que le strict nécessaire (ça nous rappelle vraiment le Brésil). En gros, on ne sort qu’avec ce qu’on est prêt à perdre. Les sorties la nuit sont évidemment à proscrire. Toujours selon les ministères des Affaires étrangères, les touristes sont de plus en plus victimes d’attaque à la scopolamine, un psychotrope. Cette drogue est mise dans les verres dans les boîtes de nuit ou soufflée directement au visage, le “souffle du diable”. La victime perd alors sa volonté, devient complètement malléable et ne se souvient, au final, de pas grand-chose.

La Colombie est aussi un pays clé dans le commerce des drogues. Ainsi, nous ne pouvons que vous conseiller de garder en tout temps un œil sur vos bagages notamment lors de vos passages dans les aéroports. De la cocaïne peut facilement être glissée dans votre valise et vous causer un tas d’ennuis lors de votre passage à la douane. Les douaniers et les policiers colombiens ne rigolent pas avec le trafic de drogues.

Si vous tendez l’oreille lorsque vous vous baladez dans les rues touristiques de Bogotá, vous risquez d’entendre certains locaux vous proposer discrètement des substances illicites. Nous vous déconseillons évidemment d’acheter quelques drogues que ce soient afin d’éviter tout problème avec la justice et danger potentiel. 

Malgré tout cela, lors de notre passage à Bogotá, nous ne nous sommes pas sentis si en insécurité que ça. Forcément, nous étions moins sereins que dans les rues de Santiago et même de La Paz, mais ce n’était pas non plus aussi pire que Sao Paulo. Les habitants semblent aussi plutôt relaxes. Ils n’hésitent pas à se promener avec leur téléphone à la main et leur sac en bandoulière. Choses que nous n’avons pas du tout vues au Brésil. Mis à part à l’entrée des banques, nous n’avons vu aucun agent de sécurité armé ni de fil barbelé alors qu’il y en avait devant le moindre immeuble au Brésil.

Les inégalités sociales

La Colombie est, à première vue, un pays beaucoup plus riche que la Bolivie. Les immeubles de Bogotá sont en bien meilleur état que ceux de La Paz. Les voitures qui circulent dans les rues ne risquent pas de perdre des morceaux et les collectivos ont disparu. Les supermarchés sont beaucoup plus fréquents et offrent une gamme de produits assez variée. Les viandes et les produits laitiers y sont aussi conservés au frais. 

Malgré tout, les inégalités sociales sont bien présentes. Le nombre de SDF est assez impressionnant. Des camps improvisés sont visibles le long des routes qui conduisent au centre historique. Beaucoup de mendiants font également la manche. On ne nous a d’ailleurs jamais autant demandé d’argent depuis notre arrivée en Amérique du Sud qu’au cours de ces 24h à Bogotá. Des gens seuls visiblement en grande difficulté qui nous demandent de l’argent (ou une cigarette), mais aussi des couples avec de jeunes enfants. Nous avons même rencontré une dame au supermarché, les bras chargés de courses, qui nous a demandé si on pouvait payer pour elle. Dans tous les cas que nous avons vus, les touristes semblent être la solution de facilité. Peu de mendiants qui sont venus nous voir sont allés voir des locaux après avoir essuyé un refus.

Les déplacements 

Comme on l’a dit plus haut, nous avons évité de prendre des bus et des taxis sur le pouce. À l’aéroport, des taxis “officiels” peuvent être pris afin de rejoindre le centre-ville. Nous avons préféré prendre des Uber pour nous déplacer. En plus d’être simple à utiliser, l’application se charge du paiement : il n’y a donc pas besoin d’avoir (ni de sortir) d’argent liquide pour payer la course. Les chauffeurs sont aussi notés : ça augmente le sentiment de sécurité. Malgré tout, pensez à verrouiller votre portière et à fermer votre fenêtre afin de ne pas avoir de mauvaise surprise lorsque la voiture est à l’arrêt. Il faut savoir que Uber, bien que disponible et répandu en Colombie, reste illégal. Les chauffeurs, afin de se “camoufler” dans la masse risquent donc de vous demander de vous asseoir sur le siège avant. Ainsi, leurs voitures ne donnent pas trop l’impression de transporter des passagers.

Le code de la route, comme ça semble être le cas partout en Amérique latine, n’est pas respecté. Les priorités passent à la trappe et les véhicules n’hésitent pas à se couper la route. Le nombre de scooters dans les rues de la ville est aussi assez impressionnant, augmentant le flux de véhicules et participant à la création de bouchons. Les bouchons, très présents, rallongent la durée de vos trajets : à prendre en compte dans la programmation de vos déplacements. 

Nos 24 heures

Nous avons commencé la journée par le musée Botero. Gratuit, le musée offre sans doute une des meilleures expériences de la ville. Plusieurs peintures et dessins de l’artiste sont exposés de même que quelques sculptures. 

Il est aussi possible d’admirer des toiles d’autres peintures issues de la collection personnelle de Botero. 

Nous nous sommes ensuite baladés dans les rues du quartier de La Candelaria, le centre historique.  Si certains bâtiments sont colorés, la grande majorité sont ternes et un peu décrépits. Dommage.

La promenade n’était pas forcément des plus agréables. Une rue centrale piétonne mais remplie de vendeurs itinérants qui mettent à fond les hauts-parleurs pour faire la promotion de leurs produits. Des odeurs qui varient entre les fruits pressés, l’urine, le poulet grillé et le cannabis. Et beaucoup de gens qui traînent… 

Nous ne nous y attardons pas trop et entrons au musée de l’or. 

Le musée, grâce à des panneaux explicatifs bilingues espagnol-anglais, nous en apprend davantage sur l’exploitation aurifère du pays et sur l’utilisation du précieux métal notamment dans les rites mortuaires.

Plusieurs très jolies pièces sont exposées. Si le musée est intéressant, tout finit un peu par se ressembler.

Nous rentrons en Uber afin de profiter de notre dernière soirée de voyage.

La Colombie, ça vaut la peine d’y aller ?

La Colombie semble être un pays plein de potentiel. Les images du pays que nous avons pu voir sur des panneaux de pub à l’aéroport montrent que le pays regorge de paysages sublimes. La musique colombienne entendue dans les Uber a un rythme fort sympathique qui donne envie de bouger. Les couleurs vives aperçues sur quelques bâtiments et dans les boutiques de souvenirs apportent une réelle joie de vivre. Les effluves de café senties parfois rappellent que le pays a de vrais trésors. Il est toutefois dommage qu’il soit gangrené par la corruption, le trafic de drogues et la violence. Tout cela fait en sorte que les touristes que nous sommes n’ont pas souhaité passer davantage de temps à découvrir le pays. 

Reviendrons-nous en Colombie ? Difficile à dire. Pas dans un avenir proche dans tous les cas. Nous souhaitons désormais avoir davantage de confort et de sécurité pour nos prochains voyages. Par contre, une chose est certaine. Si nous revenons en Colombie, nous ne nous arrêterons pas à Bogotá. En 24 heures, nous avons vu tout ce que la ville a à offrir.

Voici donc la fin de notre escale à Bogotá et la fin de notre long périple autour du monde.

Après un vol transatlantique nous revenons en Europe. Après une escale à Madrid, nous voici de retour à Paris.

La Ville Lumière que nous avons quittée huit mois plus tôt a un peu changé : elle arbore maintenant fièrement les couleurs des Jeux Olympiques.

Ça fait du bien d’être de retour à la maison !