THE HAIRY GIRAFFE… AU CANADA
Après deux semaines en Alberta, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.
Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches. |
Le bilan de Benjamin
Nous devions admirer des lacs aux couleurs incroyables, conduire le long d’une des plus belles routes du monde, admirer des sommets enneigés. Voilà ce que nous nous apprêtions à faire pendant ce voyage de deux semaines en Alberta, dans l’Ouest canadien. Mais presque rien ne s’est passé comme prévu.
Pendant notre séjour, des centaines de feux ont ravagé plusieurs dizaines de km2 de forêts en Colombie-Britannique, créant de gigantesques nuages de fumée qui ont couvert le ciel du Canada jusqu’à Montréal. Alors que nous devions admirer des sites naturels exceptionnels, nous avons vécu l’impact d’un désastre écologique.
Les feux de forêt dévastent désormais chaque année des pans entiers des forêts canadiennes, californiennes, européennes ou australiennes. Malgré la distance qui nous séparait des feux (plusieurs centaines de kilomètres), partout le ciel a revêtu des couleurs orangées apocalyptiques, le niveau de pollution a atteint un pic, rendant de nombreuses activités extérieures impossibles, et les températures ont chuté.
Nous avons donc revu notre itinéraire au beau milieu du voyage. C’était la première fois que nous étions confrontés à la nécessité de revoir une si grande partie d’un voyage. Les premiers jours, nous avons espéré que la situation s’arrange. Puis nous avons compris que nous devions nous adapter.
Où pouvions-nous partir ? Vers l’Est ? Le Nord ? Les États-Unis ? Nous avons relu notre guide, regardé de nombreuses fois la carte du Canada, calculé les temps de trajets potentiels… Aucun endroit aussi connu que les Rocheuses ne se trouvait autour de nous. Il fallait se faire une raison : le voyage ne serait pas à la hauteur de nos attentes.
Et pourtant. Pourtant, même si nous sommes déçus de ne pas avoir pu admirer les trésors de Banff et de Jasper, nous avons passé un excellent voyage. Nous espérions voir des paysages incroyables ; nous avons vécu un road-trip en toute liberté. Rouler. Tous les jours. Et toujours plus au Nord.
Vers des contrées dont je n’avais jamais entendu parler, des lieux dont la culture et l’Histoire m’étaient totalement inconnues. Un road-trip sur la route des trappeurs franco-canadiens et des anciens comptoirs de fourrure, au milieu des Prairies et d’une des plus grandes réserves de pétrole brut du monde, à la découverte des cultures des Premières Nations. Un road-trip le long d’une route qui n’est pas touristique.
J’ai ressenti un réel sentiment de liberté pendant ce voyage. La modification de l’itinéraire à mi-parcours a enlevé toute attente et j’ai ainsi pu profiter pleinement de ce que nous vivions et découvrions. Chaque visite a revêtu un charme particulier. Et j’ai découvert des endroits intéressants qui ne figuraient pourtant sur aucun blog, qui ne faisaient pas le buzz sur Instagram et ne battaient aucun record sur TripAdvisor.
Ce voyage fut aussi un vrai road-trip partagé à deux. Nous nous sommes élancés tous les deux sur des routes peu fréquentées sans trop savoir ce que nous allions découvrir. Et les changements de dernière minute nous ont rapprochés. Le sentiment de liberté lié au road-trip, le niveau de modernité du Canada et la quasi-absence de touristes nous ont offert un confort réel et une sensation de voyager dans un cocon, rien que tous les deux, à l’écart du reste du monde.
Et puis, bien sûr, il y a aussi eu la première partie du voyage. Quelques jours sur les traces des dinosaures. Quand on pense au Canada, on pense à Montréal, Toronto et Vancouver. On pense aussi aux Rocheuses et aux chutes du Niagara. Mais le Dinosaur Provincial Park sera pour moi un énorme coup de cœur.
Déjà, le paysage est magnifique. Il s’agit d’un paysage de badlands, constitué de formes rocheuses rappelant un environnement lunaire. Ensuite, contrairement aux autres badlands qui existent ailleurs dans le monde, on trouve au Dinosaur Provincial Park d’innombrables traces de dinosaures.
Petit, je rêvais de devenir paléontologue. Depuis que mes parents m’avaient emmené voir Jurassic Park au cinéma, j’avais développé une réelle passion pour ce film. J’en collectionnais figurines, cartes et livres. Et je rêvais de voir un jour de véritables dinosaures…
Depuis, mon choix de carrière a beaucoup changé mais mon intérêt pour les dinosaures ne m’a jamais totalement quitté. Et lorsque j’ai appris que le Dinosaur Provincial Park offrait la possibilité d’accompagner pendant quelques jours un paléontologue sur un site de fouilles, j’ai sauté sur l’occasion.
Et j’ai bien fait ! Quelle expérience incroyable ! Nous avons mis à jour des os de dinosaures enfouis là depuis 77 millions d’années ! (Pour plus d’informations sur notre expérience au Dinosaur Provincial Park, retrouvez notre Itinéraire de 2 semaines en Alberta.) J’avais la musique de Jurassic Park dans la tête tous les jours…
J’avais préparé le voyage en lisant quelques livres sur les dinosaures. Et la visite du musée royal de Tyrrell a complété cette expérience hors du commun. Un musée d’une qualité rare.
Ce n’est pas tous les jours qu’on réalise un rêve d’enfant. Qu’on a la chance de vivre la vie qu’on espérait avoir quand on était petit. Même si c’est pour quelques jours. Ou quelques heures. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut se prendre pour son idole de jeunesse. Quand j’avais 10 ans, je rêvais d’être Alan Grant. Bien des années plus tard, pendant 3 jours, j’ai été Alan Grant. Je n’ai pas joué à être Alan Grant. Je n’ai pas fait semblant de participer à des fouilles paléontologiques. J’ai vécu l’expérience que je rêvais de vivre, celle de participer à de réelles fouilles et de mettre au jour, pour la première fois, des os datant de 77 millions d’années.
Pour ce qui est de voir de vrais dinosaures vivants, me faire poursuivre dans une jeep par un T-Rex et échapper aux griffes de vélociraptors, j’attends qu’un milliardaire fou crée son parc animalier… Mais l’enfant que j’étais s’est émerveillé pendant 3 jours, au milieu des badlands de l’Alberta.
Entre les dinosaures, les anciens comptoirs de fourrure et la découverte de l’Histoire des Premières Nations, l’Alberta nous a offert bien plus que les magnifiques paysages que nous étions venus voir. Plus qu’un voyage dans l’espace, un véritable voyage dans le temps.
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