The Hairy giraffe… À l’Île de pÂques

Nous avons profité de notre passage au Chili pour faire un bond sur l’île de Pâques. Le bond est loin d’être petit et nous a conduit au beau milieu du Pacifique. Située à 3700 km du Chili, l’île de Pâques est en effet l’île habitée la plus isolée du globe. 

Autrefois découverte par les Polynésiens, sans doute originaires des Marquises, l’île de Pâques fait partie du triangle polynésien. Ce triangle représente les territoires explorés par les Polynésiens, territoires qui vont de la Nouvelle-Zélande, à Hawaï et à l’île de Pâques. 

Bien qu’elle soit polynésienne, l’île de Pâques se trouve loin de la Polynésie française : 4200 km. Malgré la distance, en se promenant sur l’île et dans les rues de la ville de Hanga Roa, on trouve des influences polynésiennes. Des fleurs colorées, des tatouages, des statues déifiées et quelques mots de français nous rappellent que nous sommes en Polynésie.

C’est d’ailleurs afin de respecter ses origines polynésiennes que nous avons choisi de mettre l’île de Pâques en Océanie sur ce blog. Nous l’avons donc volontairement séparée du Chili, en Amérique, car, mis à part la langue, elle est bien différente du continent.

On vous dit tout sur ce voyage !

Avant même de commencer, pourquoi l’île de Pâques s’appelle-t-elle île de “Pâques”? La réponse n’a rien d’exceptionnel. Tout simplement parce qu’elle a été découverte par les Hollandais le jour de Pâques (1722). Après cinq jours de recherches sérieuses et appliquées, on vous le confirme : il n’y a ni lapin, ni cloches, ni œufs en chocolat. Il n’y a pas non plus d’usines Milka ou Cadbury et les habitants ne sont pas constamment en train de faire la chasse aux œufs.

Combien de temps ? Nous sommes partis 5 jours à l’île de Pâques. Nous y sommes allés dans le cadre de notre tour du monde. Durant ce voyage, nous avons généralement préféré passer plus de temps que nécessaire afin d’éviter de trop nous épuiser. En réalité, deux jours sur place sont suffisants pour voir les principaux sites et profiter du centre-ville notamment à cause du manque de liberté pour visiter les sites (voir plus bas). Comptez trois jours pour voir la totalité des sites.

Quand ? Mi-juillet. Ce n’est pas la saison touristique. Les touristes sont donc moins présents. Par contre, c’est l’hiver. Juillet et août sont les mois les plus frais. La température oscille autour de 15 degrés (complètement gérable donc). Par contre, le vent constant risque d’en faire frissonner quelques-uns. 

De plus, il ne faut pas oublier qu’on se trouve sur une île tropicale. Il est donc possible de vivre les quatre saisons dans une seule journée (neige exclue) et parfois même dans la même heure.

Se rendre à l’île de Pâques : Tous les chemins ne mènent pas à l’île de Pâques, loin de là ! Pour rejoindre l’île de Pâques (ou Rapa Nui en polynésien), il n’y a que deux moyens. Par bateau (pas le plus simple) ou par avion.

La seule liaison aérienne existante à ce jour est celle reliant l’île à Santiago, capitale du Chili (l’île de Pâques est un territoire chilien). Une seule compagnie est responsable de cette liaison : Latam. Depuis la fin des années 60 et jusqu’à avant la pandémie de COVID, Latam proposait aussi une liaison Tahiti-île de Pâques-Santiago.

Cette dernière permettait aux Polynésiens de se déplacer plus aisément sur leurs terres ancestrales (la Nouvelle-Zélande et Tahiti étant aussi liées par avion), de se retrouver et d’avoir une porte d’entrée sur l’Amérique du Sud. Au fil du temps, le nombre de vols à diminuer pour finalement complètement cesser à la réouverture de l’île après la COVID. Désormais, pour se rendre à l’île de Pâques, les Polynésiens doivent passer par la Californie et ensuite Santiago ou bien par Auckland avant de se rendre au Chili.

Sachant que le vol direct n’est que de 5 heures, tous ces détours sont bien dommage.

Facilité de se déplacer en indépendant : 1 girafe Les tours guidés sont obligatoires pour accéder aux sites archéologiques (voir plus bas). Le sentier pédestre qui monte vers la pointe nord de l’île n’est accessible qu’avec un guide (et un billet d’entrée) puisqu’il dessert des sites archéologiques. Un seul site est accesible à pied et gratuitement depuis la ville. 

Notre étoile va au fait que la location de voiture, de quad, de deux-roues ou de cheval est facile et permet d’explorer seuls quelque partie de l’île. Il faut toutefois savoir que, contrairement aux îles de la Société ou aux Marquises, l’île de Pâques n’a pas de volcan majestueux ni de forêts luxuriante. Une déforestation massive (une hypothèse veut qu’une quantité phénoménale d’arbres aient été coupés pour déplacer les statues), des changements climatiques et l’introduction d’espèce invasive comme le rat ont fait chuter drastiquement le nombre d’arbres. Le décor n’est donc pas extraordinaire et le tour de l’île est moins intéressant.

Budget : 4 girafes Tout coûte horriblement cher sur l’île de Pâques. Les restaurants et la nourriture sont environ 1.5 fois plus chers que sur le continent. Le billet d’accès aux sites est très cher de même que celui des tours guidés obligatoires. Les prix des billets, des tours et des hébergements sont souvent en dollars américains. Par contre, les souvenirs restent abordables. Il est possible de trouver des trucs sympas pour une poignée d’euros. La taxe de 19 % ajoutée systématiquement à votre facture lorsque vous payez avec des pesos chiliens sur le continent ne s’applique pas ici.

Facilité de communication : 4 girafes Les langues officielles sont l’espagnol et le rapanui. Par contre, plusieurs habitants comprennent et parlent anglais voire français

Sécurité : 4 girafes Nous n’avons ressenti aucun sentiment d’insécurité lors de notre séjour. Les sites de tourisme spécialisés sur l’île de Pâques mettent en garde les touristes sur les dangers liés à la conduite sur l’île. Les routes sont souvent très étroites et sinueuses ce qui favorise les accidents chez les conducteurs non habitués. Nous pouvons d’ailleurs ajouter à cela le piètre état dans lequel se trouve les véhicules de beaucoup d’habitants. Carrosserie complètement mangée par la rouille, vitre éclatée, pare-chocs absent, rétroviseur qui pend… Parfois, on se demandait comment la voiture faisait pour rouler encore.

Santé : 4 girafes L’eau serait potable. Par contre, nous n’avons vu personne en boire. Les gens semblent préférer l’eau en bouteille. Selon certains, l’eau du robinet n’aurait pas bon goût. Néanmoins, cela diminue considérablement le risque d’intoxication alimentaire.

Si l’île de Pâques est pour l’instant exempte de maladies tropicales comme le zika, le chikungunya et la fièvre jaune, des cas de dengue y ont été recensés. Deux pics infectieux en 2016 et 2018 ont amené les autorités sanitaires à s’intéresser au problème. Désormais, de gigantesques panneaux d’informations sont présents à l’aéroport et en ville pour sensibiliser le touriste et la population. 

L’île n’a pas de faune terrestre dangereuse. Ici, pas de scorpions, de serpents ni d’araignées mortelles (on n’est pas en Australie !). Par contre, il y aurait plus de 5000 chevaux en liberté. Même s’ils appartiennent tous à quelqu’un, ils vont où bon leur semble et même en ville. Soyez tout de même prudent : un cheval, ça peut mordre et ruer. Regarder aussi où vous marchez. Un nombre très important de chiens errent dans les rues. La plupart n’hésitent d’ailleurs pas à venir voir les humains. N’oubliez pas qu’un chien, ça peut mordre et transmettre des parasites (peau, intestinaux, etc.). Le risque de transmission de la rage est peu probable, mais n’est pas nul pour autant. Par contre, qui dit chevaux et chiens en liberté, dit aussi excréments un peu partout. L’animal ne fait pas la différence entre un trottoir, une pelouse ou un chemin de terre, ce serait dommage de marcher ou pire s’asseoir dans une déjection.

Concernant la faune marine, aucune attaque de requin n’a été répertoriée à ce jour dans les eaux de l’île de Pâques. Parfois, des méduses s’approchent des côtes. À surveiller.

Un seul hôpital est présent sur l’île. Il traite essentiellement les petits bobos. Les blessures graves doivent être transférées à Santiago.

Gay friendly : 5 girafes Les droits de la communauté LGBT sont excellents au Chili dont fait partie l’île de Pâques. Les homosexuels sont aussi généralement bien intégrés dans la culture polynésienne. Une particularité qui nous a frappés : les raerae (des hommes qui s’habillent et vivent comme des femmes), bien présents en Polynésie française, ne semblent pas être présents ici.

Facilité de voyage : 4 girafes Une fois au Chili, le voyage vers l’île de Pâques est simple. Le voyage sur l’île est aussi facile bien que contraint par cette politique d’accès au site.

Nos coups de cœur : les moaïs, magnifiques et aussi prestigieux qu’on pouvait les imaginer, le musée de Rapa Nui qui permet d’en apprendre davantage sur la culture polynésienne, les sites de Rano Raraku et de Tongariki, les danses rapa nui.

Nos déceptions : la politique d’accès aux sites archéologiques qui empêche le touriste de se balader en autonomie et qui a des allures de taxe déguisée, l’immersion plus difficile dans la culture polynésienne qu’en Polynésie française, le manque de chaleur des habitants, les chiens errants et les coqs omniprésents

Avant de présenter l’itinéraire, il faut déjà expliquer ce qu’est un moaï, élément phare de ce voyage. Un moaï, c’est cette immense statue en pierre caractéristique de l’île de Pâques. Un moaï représente l’esprit d’un ancêtre déifié. À une exception près, ils font tous dos à la mer afin de pouvoir faire partie de la vie du peuple et le protéger. Il y en aurait 887 de recensés sur l’île. La majorité d’entre eux sont toujours couchés dans la carrière où ils étaient conçus ou ont été abandonnés durant le transport vers leur ahu (la stèle sur laquelle ils sont érigés). Sur les 288 érigés, seule une petite poignée d’entre eux le sont toujours. Les autres ont été renversés par les intempéries, les catastrophes naturelles ou lors des guerres civiles qui ont éclaté sur l’île.

Sculptés dans de la pierre volcanique, ils font entre 2 et 20 mètres de haut et peuvent peser jusqu’à 20 tonnes. Le chapeau qu’il porte n’est en réalité pas un chapeau. Il s’agit des cheveux du moaï qu’il porte remonté en chignon sur sa tête. C’est le pukao. Plus léger que le moaï afin de ne pas le casser, le pukao était roulé jusque sur la tête du moaï à l’aide d’une rampe. Ils avaient aussi des yeux de corail blanc et des iris noirs en obsidienne.

Retrouvez nos articles bilan sur le Chili :

Itinéraire dE CINQ JOURS À L’ÎLE DE PÂQUES

Voici l’itinéraire détaillé de nos 5 jours sur l’île de Pâques :

J1 : À l’aéroport de Santiago, pour un vol vers l’île de Pâques, nous devons passer la douane même s’il s’agit d’un vol domestique. Pour le Chili, l’île de Pâques est un territoire “spécial”, territoire qui possède ses propres politiques migratoires. Avant notre départ, nous avons dû compléter un formulaire en ligne sur lequel nous avons indiqué les dates de notre séjour et le nom de notre hôtel. Ce formulaire a été imprimé par le douanier. L’immigration précise également que la preuve de notre hébergement et notre billet de retour peuvent être contrôlés par le douanier (ce qui n’a pas été le cas). L’immigration est en effet interdite à l’île de Pâques.

Le vol d’une durée de 5 heures a été mouvementé. Des turbulences ont eu lieu durant la grande majorité du trajet avec un pic sur les deux dernières heures. (En lisant sur divers blogs, il s’agit visiblement d’une chose fréquente). L’arrivée à l’île de Pâques n’a rien à voir avec l’arrivée à Tahiti. Ici, pas de musiciens traditionnels, de vahinés aux couronnes de fleurs ni d’odeur de tiaré. Nous avons davantage eu droit à des touristes chiliens qui se (et te) bousculent au carrousel à bagages et à une patrouille canine qui marchent sur le carrousel en piétinant et reniflant les bagages à la recherche de produits interdits.

À la sortie de l’aéroport, le propriétaire de notre lodge nous attend avec des colliers de fleurs. On reconnaît bien l’accueil polynésien (ouf !). 

Après avoir déposé nos sacs dans notre chambre, nous partons explorer la ville, mais surtout voir des moaïs, les fameuses statues en pierre.

Il faut savoir que sur le nombre important de moaïs qui se trouvent tout autour de l’île, seule une poignée d’entre eux sont accessibles au public gratuitement et de manière indépendante. En effet, un permis est nécessaire pour visiter les sites archéologiques. Le billet est dispendieux (plusieurs dizaines d’euros) et valable dix jours.

De plus, depuis 2020, la visite des sites doit se faire obligatoirement avec un guide. Même avec un billet, il n’est plus possible de visiter les sites par soi-même afin de préserver l’intégrité des monuments qui étaient supposément souillés par les touristes. Ce règlement affecte forcément le séjour du touriste.

Il faut savoir qu’à part les sites historiques, il n’y a pas grand-chose à faire sur l’île. Les hôteliers et organisateurs de tours proposent la location de deux-roues, de quad, de chevaux et de voiture pour faire le tour de l’île, mais, encore une fois, sans possibilité d’accès aux sites. Il est aussi possible de faire de la plongée, mais les fonds marins, à cause notamment d’un usage abusif, sont loin de ressembler à ceux de Polynésie.

Plusieurs tours sont donc possibles, plus ou moins longs et plus ou moins dispendieux. Toutefois, si vous espérez voir la totalité des sites, il faudra généralement payer deux tours. Si pour deux personnes, les frais sont déjà bien élevés (plusieurs dizaines d’euros encore une fois), il devient rapidement exorbitant pour une famille avec des enfants. L’île de Pâques n’est clairement pas une destination low-cost. 

Parenthèse terminée, nous nous installons donc dans l’herbe sur le site de Tahai, face au moaï avec yeux après l’avoir pris en photo, lui et ses comparses, sous toutes les coutures.

Nous rentrons tôt afin de permettre à François de s’écrouler dans le lit, épuisé par le décalage horaire.

J2 : On part pour une balade en ville. Nous avons plusieurs choses à faire aujourd’hui. D’abord, visiter le musée de Rapa Nui. Déjà, il est gratuit. Ensuite, il est divisé en trois salles. La première consiste en une exposition de sculpture d’un artiste local. Il y a de jolies pièces à voir bien que rien ne soit authentique. La deuxième retrace l’histoire du peuple rapa nui et beaucoup d’éléments historiques et culturels (notamment sur les moaïs). Les panneaux explicatifs sont nombreux, clairs, bien illustrés et bilingues espagnol-anglais.

Quelques pièces originales sont aussi exposées. La dernière salle n’est qu’en espagnol : nous avons donc fait demi-tour. Pour finir, avec le recul, nous ne regrettons pas du tout notre choix et tout ce que nous avons pu lire nous aidera à mieux comprendre ce que nous verrons au cours des prochains jours.

Encore faut-il aller réserver des tours pour aller voir les sites. Puisque nous sommes ici très longtemps et que nous sommes fans de culture polynésienne, nous avons choisi de tous les voir (sauf ceux sur la pointe nord de l’île accessible à pied seulement, toujours avec guide et à un prix 1.5 fois plus élevé que pour les tours en voiture). Nous réservons donc via WhatsApp un tour demain et après-demain. 

Ensuite, nous devons acheter notre billet pour accéder au site. S’il est possible de le faire en ligne, nous préférons les acheter en personne à l’officine qui se trouve dans le centre. Nous avons la chance de tomber sur une employée francophone qui roule les r (vive la Polynésie !). Elle nous mentionne le fait qu’en cas de perte, nous devons en acheter de nouveaux. Elle a pourtant enregistré nos passeports dans son système pour nous donner les billets, mais bon… Nous ressortons rapidement après avoir déboursé une jolie somme. 

Direction ensuite : la poste. Depuis le début du voyage, nous envoyons des cartes postales à nos proches et à nos collègues. Qui dit cartes postales, dit timbres. François réussit à acheter des timbres avec son espagnol sommaire, mais sans obtenir de sourire de la part de l’employée lorsqu’il la remercie en lui disant Maururu (merci, en polynésien). 

Nous déjeunons dans un resto sympa. Menu sud-américain aux influences polynésiennes où le pisco sour côtoie la bière locale et le lomo de bœuf fait de l’œil au poisson grillé. Le repas est bon et étonnamment pas trop cher. La musique et le décor sont aussi traditionnels.

Si vous avez l’habitude de nous lire, vous commencez à savoir que nous avons toujours un moment destiné aux achats partout où nous passons. Si vous nous connaissez un peu, vous savez aussi que nous adorons la culture polynésienne. Nous avons donc prévu de faire le plein de souvenirs sur l’île de Pâques. Nous commençons par nous rendre au grand marché des artisans en tentant, autant que possible, d’éviter le Made in China. Ce n’est pas parce qu’on est sur une île perdue du Pacifique qu’on ne peut pas se faire livrer du AliExpress… Le marché est en forme d’étoile à trois branches. Chacune des branches est remplie d’étals sur lesquels les moaïs sont rois. Sur des t-shirts, des sacs ou des casquettes ou sous forme de statues, de magnets, de porte-clés ou de bijoux, ils sont partout. Les produits sont de qualité variable. Certains, notamment les statues en bois et en roche volcanique, sont plutôt jolis. D’autres, laissent un peu plus à désirer. Parfois, c’est à peine si on ne voit pas encore l’étiquette écrite en chinois collée sur l’emballage.

Malheureusement, plusieurs étals sont fermés (nous sommes en milieu d’après-midi). Nous sommes restés environ une quinzaine de minutes dans le marché afin d’en faire le tour. Seuls deux artisans nous aurons salués avec un Iorana (Bonjour, en polynésien) discret. Dommage. On est loin de l’ambiance chaleureuse des marchés des Marquises ou même de celui de Papeete. Nous repasserons un autre jour et sur un autre créneau afin de voir davantage de produits pour faire un choix éclairé.

Nous nous dirigeons ensuite vers une foire artisanale. Située près de l’endroit où nous avons acheté nos billets pour les sites archéologiques, elle propose sensiblement la même chose qu’au marché. Certains prix nous ont semblé moins élevés (notamment pour les statues) et l’accueil un peu plus chaleureux. Toutefois, là aussi, la plupart des étals sont fermés. Nous devrons donc y revenir.

Nous terminons la journée à Tahai. Le site est connu pour avoir un des plus beaux couchers de soleil de l’île. Le soleil se couchant derrière les statues, il permet d’en immortaliser leur silhouette sur pellicule.

J3 : Nous avons rendez-vous au bureau de l’agence à 9h30 pour notre première journée de tour organisé. Nous sommes les seuls non-hispanophones parmi les 12 personnes qui forment le groupe. Heureusement, Simón, notre guide rapa nui, parle très bien anglais.

Le tour débute par le site de Vinapu. Sur celui-ci se trouvent huit moaïs renversés lors des guerres civiles. Un centre d’interprétation de la culture moaï à ériger des maisons, des potagers et des poulaillers comme à l’époque. Grâce aux explications de Simón, ces installations prennent tout leur sens et nous permettent d’en apprendre davantage sur le mode de vie traditionnel du peuple rapa nui.

Le deuxième site est Akahanga. Là se trouvent les vestiges d’un village, des fours traditionnels et une grotte qui a servi de refuge lors des intempéries. 13 moaïs sont présents mais ont tous été renversés. Des fours crématoires sont présents derrière le ahu. C’est aussi sur ce site que se trouve le tombeau du premier roi de l’île, Hotu Matu’a.

Le troisième arrêt est le volcan Rano Raraku. C’est à partir des pierres qui composent ses flancs que les moaïs ont été sculptés. Plusieurs statues sont présentes. Certaines sont terminées et d’autres ont été abandonnées en cours de construction. Plusieurs sont aussi enfouies et n’ont que la tête qui dépassent. Ça ressemble un peu à un potager de moaïs. Les pièces sont magnifiques.

Le site suivant est sans doute un des plus connus de l’île. Il s’agit de Tongariki. Sur le plus gros ahu de l’île trônent fièrement quinze moaïs dont le plus lourd de l’île (86 tonnes). Détruit en 1960 par un énorme tsunami, il est maintenant restauré et tout simplement magnifique. Il s’agit sans doute d’un des plus beaux sites de l’île. Sa longueur rend toutefois difficile la prise de photos. Lors de notre passage, on a toutefois compté 17 moaïs…

Le cinquième site (que nous visitons sous la pluie) est Te Pito Kura. Sur ce site se trouve le plus gros moaï transporté depuis la carrière de Rano Raraku et une roche aux propriétés mystiques censée avoir une influence sur la fertilité. Elle a d’ailleurs été emmurée, car des gens s’adonnaient à des rituels reproducteurs dessus…

Le dernier site est la plage d’Anakena. Ce serait par cette baie qu’ont débarqué les premiers Polynésiens venus des Marquises. Deux ahu sont présents. Un avec un moaï unique et un autre avec septs moaïs dont la majorité portent encore leur chignon. La perspective ahu-plage-océan est splendide. Juste dommage de nous y être arrêtés en fin de journée. Le soleil se trouvant derrière les moaïs, les photos sont difficiles à prendre.

Nous terminons la journée par un spectacle de danses et musiques traditionnelles rapa nui. Pendant 1h15, une vingtaine de danseurs vêtus de costumes magnifiques quoique minimalistes remuent toutes les parties de leur corps.

Les musiques et les chants qui les accompagnent nous rappellent de merveilleux souvenirs de Tahiti. Les quelques échanges avec le public se font en rapa nui, en espagnol et en anglais. À deux reprises, des spectateurs sont choisis pour aller se déhancher sur scène avec les danseurs. Visiblement, n’est pas Polynésien qui veut.

François se prête au jeu. Il doit clairement revoir son balancement du bassin et son mouvement de genoux. Malgré le prix assez élevé, nous passons un excellent moment. Les spectacles de danses polynésiennes ont cette capacité à faire sourire et à créer un sentiment de bonheur.

J4 : Réveillés à 4h30 par des coqs qui chantent sous la pleine lune, c’est dans un état pas des plus frais (et avec une persistante envie d’acheter une carabine pour la nuit prochaine) que nous entamons notre deuxième journée de tour. Nous retrouvons donc le même guide qu’hier et neuf autres comparses. Entre 9h30 et 14h30, six sites sont au programme.

Le premier : Vinapu. Il s’agit d’un autre ahu sans moaï. La plate-forme est la plus grosse plate-forme en pierres taillées de l’île. Tout comme à Cuzco et au Machu Picchu, les pierres sont accolées les unes aux autres sans aucun substrat liant. Cette particularité rend le site intéressant (et encore plus pour ceux qui sont allés au Pérou) malgré l’absence de statue.

Le deuxième est l’observatoire du cratère du volcan Rano Kau. Ce volcan endormi depuis des millions d’années et situé à la pointe sud-ouest de l’île a contribué à sa création avec les volcans Terevaka (au nord) et Poike (à l’est). Le cratère est désormais rempli de 12 mètres d’eau sur lesquels se sont formés de petits îlots végétaux.

Nous remontons dans le van afin de poursuivre l’ascension du volcan, c’est franchement plus simple que de monter le Bromo ou une ascension au Rocher d’Or. Au sommet se trouve une salle avec des panneaux explicatifs sur le culte du dieu Make-make et la compétition de l’homme-oiseau. Le premier est un dieu créé sous l’influence du monothéisme des prêtres occidentaux, après la période des moaïs. Le second est une compétition durant laquelle le champion de chacun de clans de l’île doit aller récupérer un œuf d’oiseau sur un île au large. Le chef du clan champion est alors désigné maître de l’île pour une année. Lors de cette compétition, à peu près tous les coups sont permis. C’est un peu les Hunger Games polynésiens.

Après cette salle, il est possible d’accéder à Orongo où se trouve une reconstitution des maisons des champions compétiteurs. L’altitude offre aussi une magnifique vue sur le large et les trois îlots à proximité.

Notre quatrième arrêt est le ahu Akivi. Il est situé sur une plaine bordée de pâturages pour bétail. Moins impressionnant que Tongariki (les 15 moaïs) visité hier. Cette fois, ce sont sept statues qui se dressent sur le ahu. Il s’agit aussi des seules à être tournées vers l’océan.

Le cinquième arrêt est Puna Pau. C’est à cet endroit qu’était sculpté, dans de la pierre rouge, les pukao (le chignon rouge). Le site n’est malheureusement pas très explicite et peu de choses sont visibles. Il est possible d’apercevoir quelques pétroglyphes sur des rochers.

Dernier arrêt de la journée : le ahu Huri A Uranga. Sur cet ahu, un seul moaï. Sa particularité, il a 4 mains. Ses mains ayant été abîmées durant le transport, de nouvelles ont été sculptées. Joli profil.

Les « fameuses » mains.

Revenus en ville et affamés nous nous régalons d’empanadas. Ils sont énormes au Chili !

Nous faisons quelques achats en après-midi avant de rentrer afin d’éviter une nouvelle averse qui arrive.

Bilan de ces deux jours de visite : Avec le recul, nous réalisons que les visites guidées sont essentielles afin de comprendre les sites historiques. Puisque plusieurs sites sont en ruines, sans guide, nous n’aurions tout simplement rien compris. Des sites comme Vaihu, Akahanga et Puna Pau sont incompréhensibles sans guides et le touriste qui y va en ressort presque aussitôt. Certes, le coût des tours restent aberrants, mais l’expérience finale est meilleure que ce que nous appréhendions. Par contre, le simple fait de ne pas pouvoir circuler librement et nous poser devant des moaïs nous a manqué.

Notre super guide !

J5 : Nous retournons faire quelques achats et nous lâchons un peu sur les babioles avec des moaïs dessus. 

Au dîner, plat de frites recouvertes de morceaux de poulet le tout noyé dans une sauce au fromage (en gros, une poutine sud-américaine) accompagné, bien sûr, d’une bière locale. 

En après-midi, nous voici de nouveau sur le site de Tohai.

Nous finissons par une balade le long de la mer. Plusieurs statues sont présentes et nous rappellent par moment notre séjour aux Marquises.

J6 : En matinée, nous retournons nous balader en ville afin de compléter nos achats. Nous retournons aussi sur le site de Tahai avant de regagner l’aéroport où un vol d’un peu plus de 4 heures doit nous ramener à Santiago. 

C’est déjà la fin de notre séjour sur l’île de Pâques. Après ce retour en Polynésie, nous sommes prêts à poursuivre nos aventures au Chili dans des paysages complètement différents.

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