The Hairy giraffe… EN BOLIVIE

Puisque nous avons traversé la frontière terrestre depuis le Chili, il nous était impossible de ne pas débuter notre périple en Bolivie par le Sud Lípez. Véritable joyau naturel, cette région à elle seule vaut le détour. Les paysages que nous y avons vus comptent parmi les plus beaux de notre tour du monde.

Les souvenirs de notre séjour au Sud Lípez et au désert de sel d’Uyuni restent mémorables. Ils s’inscrivent dans la catégorie des plus beaux endroits qu’on n’ait jamais vus à côté notamment de la polynésie française, de la Namibie et du Groenland.

Malheureusement, tout le pays n’est pas exceptionnel. Nos séjours dans les villes n’ont pas réussi à nous séduire. En plus de ne pas avoir réussi à retrouver le charme du Sud Lípez, nos souvenirs boliviens ont désormais, parfois, un arrière-goût d’intoxication alimentaire.

On vous dit tout sur ce voyage !

Combien de temps ? Nous sommes partis 2 semaines en Bolivie.

Quand ? Début août. C’est l’hiver en Bolivie. Il fait froid la nuit. En altitude, le soleil, même présent, a du mal à réchauffer. Attendez-vous à garder votre manteau (voire votre bonnet et vos gants) toute la journée. C’est aussi la saison creuse. Peu de touristes sont présents sur les sites et dans les hébergements.

Facilité de se déplacer en indépendant : 3 girafes L’impossibilité de parcourir le Sud Lípez de manière autonome est dommage. Sinon, nous n’avons pas rencontré de problème majeur pour les déplacements en bus ou en avion. Pour le bus, nous avons réussi à acheter des billets à la dernière minute sans souci.

Budget : 3 girafes Détrompez-vous si vous pensez que la Bolivie est un pays peu cher. Le prix des aliments dans les supermarchés dépasse, pour la plupart, les prix français. (Bien sûr, il y a toujours l’option d’acheter, pour moins cher, de la bouffe de rue si vous êtes Superman ou si ça ne vous dérange pas de passer 24h sur la cuvette).

Le prix des accès au site du Sud Lípez coûtent le même prix que certains sites français.

Le touriste qui visite la Bolivie comprend rapidement une règle du pays : ici, rien n’est gratuit. Tu as envie d’aller aux toilettes, parfait, mais tu devras payer un prix d’accès. Le montant varie en fonction des endroits. N’essaie pas de filouter en rentrant sans payer : Madame Pipi t’attend à la sortie pour te faire payer et te rappeler que rien n’est gratuit. Avec ton prix d’entrée, tu as droit à une toilette généralement insalubre dont la chasse d’eau ne fonctionne pas et à deux voire trois feuilles de pq (si tu es chanceux). Ce n’est pas comme si uriner n’était pas un besoin vital. Tout est réuni pour te faire pisser, l’altitude déshydrate donc tu bois (donc tu as envie de pipi). Tu prends du Diamox pour éviter le mal des montagnes (= pipi). Il fait froid (= pipi). Ils ont trouvé le filon, ces Boliviens.

Si vous prenez le bus, attendez-vous à payer un droit d’utilisation du terminal. Autrement dit, une taxe obligatoire de quelques bolivianos à la sortie du terminal.

Facilité de communication : 2 girafes L’espagnol est la langue parlée par tous. Peu de gens parlent anglais. Malgré tout, l’espagnol sud-américain reste plus simple à comprendre que l’espagnol d’Espagne. Si vous avez quelques bases, vous devriez donc vous en sortir sans trop de mal. Si vous ne comprenez pas un mot, préparez-vous à faire des signes…

Sécurité : 3 girafes Malgré la très grande pauvreté du pays, nous n’avons pas ressenti d’insécurité en nous promenant dans les rues des villes. Si La Paz reste l’endroit où nous avons vu le plus de gens errer dans les rues, nous ne nous sommes pas sentis menacés pour autant. Nous avons toutefois pris des précautions de base afin d’éviter tout problème.

Les transports routiers sont dangereux en Bolivie. Prendre le bus peut en effet être plus dangereux pour la sécurité du touriste que de marcher dans les rues de Potosi ou d’Uyuni. Les routes sont souvent dans un état lamentable. Certains bus semblent dater de Matusalem et leurs freins font un bruit d’enfer surtout lorsqu’on descend une côte. (On croise les doigts pour ne pas qu’ils lâchent). Les ceintures de sécurité sont généralement absentes. Les pauses sont quasi-inexistantes. Pour pallier cela, les chauffeurs ont aussi l’habitude de conduire sous l’influence de substances psychoactives afin de les garder éveillés lors des très long trajets. À cela s’ajoutent des comportements de conduite dangereux comme doubler dans une courbe sur une route montagneuse sans visibilité. 

L’absence quasi-systématique de feux de circulation, de stop ou de rond-point rend les intersections très dangereuses.

Santé : 2 girafes Le risque de maladie transmise par des moustiques est bas au-dessus de 2500 mètres d’altitude. À une altitude plus basse, les moustiques peuvent transmettre le paludisme, la dengue, le zika…

Le soleil cogne fort en altitude (même en hiver). Avant de partir en tour ou en expédition, assurez-vous d’avoir un chapeau, des lunettes de soleil, de la crème solaire et de l’eau. Un baume à lèvres est également conseillé : l’air est très sec. Un collyre peut aussi être pertinent pour hydrater les yeux ou les nettoyer de la poussière qui aurait pu entrer en contact avec eux.

Faites surtout attention au mal des montagnes (soroche). Il se produit surtout au-dessus de 3000 mètres d’altitude. Ses principaux symptômes sont les maux de têtes, les nausées, les vomissements, la fatigue et les vertiges. Avant de partir en altitude, buvez beaucoup d’eau, mangez léger et évitez l’alcool et le café. En plus de cela, 24 heures avant le départ et pour toute la durée du séjour en altitude, nous prenons quotidiennement du Diamox. Nous l’avions aussi utilisé lors de nos voyages au Pérou et au Chili et n’avons jamais eu le moindre problème. Consultez toutefois votre médecin avant toute prise de médicaments. 

L’eau n’est pas du tout potable en Bolivie. Les règles d’hygiène alimentaire sont approximatives. Les frigos ne sont pas présents partout dans le pays. Soyez très prudents dans le choix de vos aliments ou restaurants. Nous vous conseillons de partir avec des antibiotiques contre les intoxications alimentaires, car il y a de fortes chances que vous en ayez au moins une durant votre séjour.

Gay friendly : 4 girafes Les droits de la communauté LGBT ne sont pas trop mal en Bolivie. Si le mariage entre conjoints de même sexe n’est pas autorisé, plusieurs lois contre la discrimination et le harcèlement existent.

Facilité de voyage : 2 girafes Certaines parties du territoire ne peuvent pas être faites en autonomie. La location de voitures est trop dangereuse. La barrière de la langue est bien présente. Faire la Bolivie, c’est gérable, mais pas confortable.

Nos coups de cœur : même si notre coup de cœur va clairement à la lagune colorée, les autres lagunes (blanche et verte) de la réserve nationale de la faune andine Eduardo Avaroa sont magnifiques, le désert de sel d’Uyuni

Nos déceptions : les normes d’hygiène catastrophiques qui ont amené à une intoxication alimentaire, l’absence de choses à voir une fois le Sud Lípez terminé

Retrouvez nos articles bilan sur la Bolivie :

Itinéraire dE DEUX SEMAINES EN BOLIVIE

Voici l’itinéraire détaillé de nos 2 semaines en Bolivie :

Avant le J1 : Nous avons décidé de partir faire le sud de la Bolivie, notamment la région qui se trouve au sud d’Uyuni, en partance de San Pedro de Atacama où nous avons terminé notre séjour au Chili. Pour se faire, nous n’avons pas d’autres choix que de le faire en tour organisé. Impossible de passer la frontière bolivienne et de circuler dans la réserve naturelle qui se trouve de l’autre côté de manière indépendante. (En vrai, cela est possible à condition d’avoir son propre véhicule. Puisque les agences de location de voitures ne permettent pas le passage de la frontière, autant dire que c’est impossible de manière indépendante pour un touriste lambda).

Nous avons donc réservé nos places dans une agence de San Pedro quelques jours avant. Déjà, il faut savoir que les agences ne manquent pas à San Pedro. Sur la rue principale, nous en avons comptées au moins une quinzaine. Elles offrent toutes la même chose; c’est-à-dire, un tour de 3 jours (2 nuits) avec un terminus à Uyuni ou un tour de 4 jours (3 nuits) avec un retour à San Pedro. Nous prenons évidemment le premier afin de poursuivre notre périple en Bolivie par la suite.

En comparant le planning des agences, nous réalisons assez rapidement que les sites visités lors des tours sont exactement les mêmes. Quant aux prix, il varient de 20 à 30 dollars américains (oui, les tours se paient obligatoirement en dollars américains, évidemment…). Les prix sont aussi moins chers si la réservation se fait sur place plutôt que par Internet. Puisque nous sommes en saison basse, aucune agence n’est complète aux dates qui nous intéressent. (Peut-être est-ce différent en saison haute ?).

Alors, si toutes les agences se ressemblent et offrent les mêmes services, comment choisir? Simplement en lisant les avis d’anciens clients sur Google ou TripAdvisor. 

Vous y trouvez alors des trucs assez gratinés. Des hébergements miteux dans des dortoirs de six personnes, des lits infestés de punaises de lit, des toilettes partagées à l’hygiène douteuse, des hôtes pas du tout gracieux. Certains chauffeurs semblent aussi à éviter : conduite dangereuse, vitesse excessive, main farfouilleuse dans les bagages des touristes. La conduite de certains a même donné la nausée à quelques clients. 

La nourriture servie durant les tour en prend aussi pour son grade. Viande avariée, peu de variété alimentaire, quantité trop petite au point d’avoir faim. Les intoxications alimentaires reviennent également très régulièrement dans les commentaires. Les clients (et les chauffeurs) qui passent la nuit aux toilettes semblent être chose courante. Être malade n’est jamais agréable. C’est d’ailleurs l’une de nos craintes pour ce tour du monde. Ce l’est encore moins dans un bled perdu dans un pays dont les normes d’hygiène ne sont déjà pas optimales, avec des toilettes communes et lors d’un tour organisé qui a coûté une blinde. Ça gâche un peu (beaucoup) le voyage.

Benjamin a donc épluché les commentaires d’agence de tourisme (notamment celles conseillées dans des guides de voyage) afin de trouver la perle rare. Le choix s’est finalement porté sur Cruz Andina. Seule agence a ne pas avoir d’intoxication alimentaire récente dans ses commentaires. Les chauffeurs ne semblent pas y être trop mauvais non plus. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.

J1 : Nous nous réveillons à 5h30, car un premier chauffeur vient nous récupérer à 6h10. Après avoir fait le tour du village afin de récupérer quatre autres binômes, nous partons vers la frontière chilienne, située à l’est de San Pedro.

Vers 7h15, nous arrivons à la frontière chilienne qui… n’est pas encore ouverte! Qu’à cela ne tienne! Nous nous garons en file (nous sommes les deuxièmes) et le chauffeur sort préparer le petit-déjeuner qu’on mange dehors par un froid de canard.

La frontière chilienne ouvre finalement à 8h00. Nous la passons sans souci (et sans un sourire de la douanière). Nous remontons dans le véhicule pour nous rendre à la frontière bolivienne…fermée à son tour. Nous attendons environ 45 minutes dehors et dans le vent avant qu’un douanier à l’air patibulaire commence à tamponner des passeports.

Une fois la douane passée, nous devons nous rendre à la réception de la réserve naturelle afin d’y acheter nos billets.

Après avoir tous payé notre droit d’entrée, attaché les bagages sur le toit et nous être délesté d’un binôme qui part en tour privé, nous sommes enfin prêts à débuter notre voyage en Bolivie. Il est 10h00.

Six sites sont au programme de la journée. 

Le premier est la lagune blanche. Ici, ce n’est pas le sel qui lui donne cette couleur, mais du borax, omniprésent dans la région. Le décor est magnifique et le blanc, étincelant. 

Le deuxième arrêt est la lagune verte qui est d’une jolie couleur…verte (on commence à comprendre le principe). Sa couleur provient du cuivre qu’elle contient et est plus ou moins marquée en fonction de la position du soleil. La lagune est alimentée par une source qui se situe au sommet du volcan Licancabul situé juste derrière et qui culmine à plus de 5000 mètres.

Le troisième arrêt est le désert Salvador Dali. Le désert porte ce nom, car les rochers présents représentent une toile de Dali (Nu dans le désert) du peintre espagnol. Dali n’a jamais mis les pieds ici. Si le site est très anecdotique, les montagnes au loin, colorées par le soufre et différents métaux oxydés, sont très belles.

Le quatrième arrêt est une source thermale. L’eau des bains oscille entre 20 et 22 degrés. Il est possible de s’y baigner moyennant une poignée de bolivianos. Il est toutefois recommandé de ne pas y rester plus de 30 minutes afin d’éviter tout inconfort gastro-intestinal.

Nous déjeunons sur place de pâtes et de poulet.

Le cinquième arrêt est le site des geysers Sol de Mañana (soleil du matin). Nous y sommes en début d’après-midi, les fumerolles sont déjà bien apaisées. Le site reste toutefois très joli et n’a rien à voir avec le site de El Tatio au Chili. Ici, tout est regroupé et les vapeurs s’échappent de très gros trous dans le sol. Dans certains trous, il est possible de voir de la boue qui bouillonne.

On dirait une piscine de plomb en fusion. L’odeur de soufre est aussi bien présente un peu partout. Ces geysers sont situés à 4850 mètres d’altitude. Il s’agit du site le plus haut que nous ferons aujourd’hui. 

Le dernier site est le plus beau de tous. Il s’agit de la lagune colorée. Une immense lagune dont l’eau prend des teintes vertes et roses à cause des algues et des crustacés qu’elle contient. Ces couleurs mélangées avec le jaune des herbes sèche et le blanc du borax donne un spectacle vraiment unique.

Ce n’est pas tout. La lagune héberge également 20 000 flamants roses en été et 10 000 en hiver. C’est l’occasion pour nous d’en prendre plein les yeux et de faire chauffer l’appareil photo. 

Par la suite, 2h30 de route sans arrêt doit nous amener jusqu’à Villamar. Un lieu-dit de 800 âmes où les gens vivent de l’élevage de lamas et de la culture de la patate et du quinoa. Nous faisons toutefois un arrêt afin d’aider une autre voiture en panne. Nous arrivons à Villamar à 19h00. La journée commence à être bien longue…

Puisqu’il s’agit du seul endroit habité du coin, tous les touristes, peu importe leur agence, dorment à Villamar… dans un confort plus qu’élémentaire.

L’endroit où nous dormons (nous ne sommes pas sûr qu’on puisse appeler ça un hôtel) propose des dortoirs à 5 lits. Par chance, nous sommes en saison basse : nous aurons la chambre pour nous seuls. Par contre, il n’y ni chauffage (la température est sous zéro la nuit…), ni eau chaude, ni douche, ni serviette et ni papier de toilette. De plus, une toilette pour hommes et une toilette pour femmes sont présentes pour un total de 45 couchages en saison haute. On espère vraiment ne pas être malade…

Nous mangeons rapidement de la purée de pommes de terre et un bol de soupe avant de nous écrouler sous sept couvertures bien lourdes, épuisés.

J2 : Nous avons vécu une nuit différente. Si François a plutôt bien dormi, Benjamin a l’air d’un pinson qu’on a déposé sur une banquise. Il s’est gelé toute la nuit.

Après un petit-déjeuner léger, nous reprenons la route vers 9h30.

Le premier site est une formation rocheuse nommée la Coupe du monde. Selon notre guide, la Bolivie n’a jamais gagné la Coupe de football, mais elle peut se consoler avec cette roche. C’est un peu anecdotique, mais les rochers orangés sont jolis.

Le deuxième arrêt est le chameau de pierre. Encore une fois, ça prend un peu d’imagination pour apercevoir un dromadaire couché. Le site se fait rapidement. 

Le troisième arrêt est la cité italienne. Il s’agit d’un massif rocheux. La légende raconte que le nom cité viendrait du fait que la route zigzague comme une rue entre les rochers censés représenter des buildings. Un cycliste italien se serait perdu ici et aurait été secouru par les habitants des environ.

Nous faisons ensuite un court arrêt sur la route à la lagune vinto. Plusieurs flamants chiliens et de James sont présents.

Notre quatrième arrêt est la lagune noire (ou lagune mystérieuse). Pour y parvenir, nous marchons une quinzaine de minutes parmi les rochers et les plantes.

La lagune est jolie et les canards ajoutent un fond musical. Sur la route du retour, nous rencontrons plusieurs lamas qui broutent autour de nous.

Notre cinquième arrêt et le canyon Anaconda. Il porte ce nom, car la rivière qui se trouve tout au fond serpente comme un anaconda. Le décor est vraiment joli. L’arrêt vaut le détour.

Nous nous arrêtons ensuite déjeuner dans un petit village situé à un peu plus d’une heure de route.

Après le repas, le sixième arrêt : le mirador de Sora. La vue sur la vallée est impressionnante, mais les photos ne rendent pas honneur à l’immensité des lieux.

Nous finissons la journée à Julaca. Une petite ville minière. Nous nous arrêtons prendre un verre dans une épicerie-bar. Plusieurs bières artisanales sont présentes (au miel, à la feuille de coca et au quinoa).

Nous passons la nuit dans l’hôtel de l’agence, à quelques minutes du salar d’Uyuni. Les murs et les plafonds sont faits en sel. Le confort est diamétralement opposé à celui d’hier.

J3 : On quitte l’hôtel à 5h30 afin d’assister au lever du soleil sur le désert de sel. Si le lever du soleil est effectivement plutôt joli, c’est surtout la découverte du désert de sel qui est magnifique. Une immense étendue blanche à perte de vue.

Cette blancheur prendra d’ailleurs de l’intensité au fur et à mesure que le soleil se lèvera jusqu’à devenir vraiment éblouissante sous le soleil au zénith. Afin de nous occuper pendant l’attente et de nous réchauffer un peu (il fait très froid), notre guide s’amuse à faire des vidéos.

Une fois le soleil levé, nous prenons la direction de l’île Incahuasi (“maison de l’inca” en quechua). Il s’agit en fait d’une colline perdue au milieu du désert.

L’entrée payante permet d’accéder au site rempli de cactus géants. Un petit sentier monte tout en haut de la colline. Sur la route, on croise un nombre de cactus tous plus imposants les uns que les autres. Au sommet, on tombe sur un autel sacrificiel (!).

Nous prenons le petit-déjeuner sur du mobilier fait en sel.

Par la suite, nous roulons quelque part dans le salar. C’est séances photos. L’absence de profondeur de champ visuel qu’offre le désert de sel permet de faire de superbes photos trompe-l’œil.

Il est donc possible de sortir Benjamin d’une casquette ou de cueillir du François comme on cueille une carotte.

Nous partons ensuite vers l’hôtel de sel-musée des drapeaux. Le bâtiment n’a rien de particulier mis à part le fait qu’il soit construit en sel. Un boutique à l’intérieur vend des objets faits en sel (statues, boîtes, magnets…) à des prix assez élevés. Nous trouverons les mêmes produits pour moins cher à l’arrêt suivant.

Cet arrêt se fait dans une rue commerciale. Là se trouvent plusieurs boutiques qui vendent essentiellement toutes la même chose à des prix semblables. Beaucoup d’objets en sel, mais aussi des vêtements en alpaga et diverses babioles.

Nous terminons le tour par un arrêt au cimetière de trains d’Uyuni. Nous prenons quelques photos avant de partir déjeuner.

Après le repas, notre chauffeur nous dépose à notre hôtel. 

Nous sortons faire quelques courses avant de rentrer nous reposer devant une série télé.

Nous visiterons la ville demain.

Bilan de ces trois jours de tour : ça manque de constance. Les plus beaux sites sont les premier et dernier jours. Les sites du deuxième jour sont plus anecdotiques. Le confort est aussi aléatoire. Si la première nuit est horrible, la deuxième est vraiment top, dommage toutefois qu’elle soit écourtée par le lever du soleil. Le chauffeur-guide est plutôt pertinent et répond à toutes questions (en espagnol seulement malheureusement). La vie en collectivité n’était au final pas si mal. Il faut dire qu’on a aussi eu la chance de tomber sur des touristes pas chiants et sympathiques.

J4 : La nuit a été difficile pour François. Une violente intoxication alimentaire le fait se lever d’urgence plusieurs fois durant la nuit. Durant la journée, Benjamin joue à l’infirmier et sort faire quelques courses. François est trop faible et Benjamin n’a pas fermé l’œil de la nuit.

Nous traînons à l’hôtel.

J5 : Nous avions réservé la veille un bus pour Potosi avec un départ à 9h30. Arrivés à la gare, on apprend que ce bus n’a jamais existé (bienvenue en Amérique latine !). On nous propose de partir une heure plus tard, soit à 10h30. 

La route se fait toutefois sans encombre.

Nous arrivons à Potosi 4h plus tard. À peine descendus du bus, une autre surprise nous attend. L’hôtel que nous avions réservé et qui se trouve à deux pas de la gare est fermé. Un mot sur la porte indique que l’hôtel rouvrira demain.

Évidemment, nous n’avons pas été contacté avant, ce serait trop beau. Nous voici donc pris pour trouver un nouvel hôtel à l’arrache. Puisque nous nous refusons de payer un hôtel à 70 dollars américains la nuit (les hôtels au Japon nous ont coûté moins cher pour un confort diamétralement opposé), nous sommes obligés de nous rendre au centre-ville où se trouve une manne non négligeable d’hôtels. Nous devons marcher 40 minutes, en altitude, avec un dénivelé de 150 mètres et plus de 8 kg sur le dos. François est au bout de sa vie.

Pourquoi ne pas prendre un taxi ? On est en Amérique latine : les taxis y sont rarement honnêtes. 

Une fois arrivés à l’hôtel, nous sortons faire quelques courses dans un supermarché tout près, avant de rentrer nous effondrer à l’hôtel.

J6 : La ville de Potosi présente peu d’intérêt touristique. Le seul attrait est la visite des mines d’argent. Nous décidons de ne pas les visiter pour des raisons éthiques. Payer pour aller voir des travailleurs être exploités et évoluer dans des conditions de travail plus que déplorables, ce n’est pas notre truc.

Nous nous baladons donc dans le centre de Potosi. Aujourd’hui, c’est fête nationale. Nous assistons à un défilé de fanfares.

L’architecture est plutôt jolie avec des bâtiments colorés et des églises un peu partout.

J7 : Nous devons nous rendre au nouveau terminal de bus, seul terminal desservant les liaisons avec les autres villes qu’Uyuni. Très excentré, il est à 8 km du centre. Nous prenons le taxi pour nous y rendre. Nous nous entendons évidemment avec le chauffeur sur le montant de la course au préalable. Ce que nous n’avions pas prévu, par contre, c’est qu’en Bolivie le taxi est systématiquement partagé. Nous voici donc en train de récupérer une pure inconnue sur la route. Nous faisons un détour pour la déposer avant de poursuivre notre route jusqu’à la gare.

Arrivés sur place, nous trouvons une agence avec un départ à 9h30. Nous devrions donc arriver vers 12h30 à Sucre. Tous contents nous arrivons donc quelques minutes avant le départ à notre plate-forme pour constater que le départ n’a lieu qu’à 10h00…

Énervés par l’arnaque, nous nous faisons rembourser et prenons un billet avec une autre compagnie.

Nous quittons la gare dans un bus vide, mais à l’heure. Nous sommes rapidement freinés dans notre élan. À peine avons nous parcouru un kilomètre que le chauffeur se gare et fait une pause de 20 minutes.

Nous repartons pour nous arrêter à nouveau 100 mètres plus loin sur ce qui ressemble à un pont. Des dizaines de personnes font la queue. Visiblement, le véritable point d’embarquement se trouve ici. Nous débutons finalement notre route à 11h15 soit 1h15 plus tard que prévu…

Sur la route les paysages sont essentiellement montagneux. Nous arrivons finalement à plus de 14h30 à Sucre. Loin des 3h initialement garanties par l’agence de bus…

Nous marchons jusqu’à notre maison d’hôtes avant de ressortir faire quelques courses.

J8 et J9 : Nous nous baladons en ville. Celle-ci est très jolie. Les bâtiments du centre sont tous peints en blanc ce qui rend la ville très lumineuse.

Plusieurs boutiques, cafés et restaurants sont également présents pour les plus téméraires. Nous évitons de nous attabler au restaurant : l’intoxication alimentaire de François est encore bien présente à notre esprit.

Nous visitons le couvent… L’intérieur est blanc également. En matinée, les lieux servent d’écoles primaire et secondaire à près de 500 jeunes filles.

Nous visitons la crypte fraîchement restaurée et l’église avant de monter sur les toits. De là, nous avons une vue en hauteur sur la totalité de la ville.

J10 : Nous prenons un taxi pour nous amener à l’aéroport de Sucre.

Nous avons un vol d’une heure pour nous rendre jusqu’à La Paz. (Nous avons préféré ce moyen de transport à un bus de nuit de 10h…).

De l’aéroport, nous prenons un bus (beaucoup moins cher qu’un taxi). Enfin, bus, c’est vite dit. Ici, les bus sont des fourgonnettes d’où les gens descendent et montent un peu partout. 

Après 45 minutes à bord, nous descendons et montons la rue qui mène à notre hôtel.

Nous y laissons nos sacs avant de sortir en quête de nourriture. N’y allons pas par quatre chemins. Les rues de La Paz sont sales, bruyantes et puent. Les bus sont omniprésents et rendent les déplacements assourdissants avec leurs klaxons. Leurs pots d’échappement crachent des nuages de fumée noire (plusieurs véhicules n’ont pas vu de mécanicien depuis longtemps) qui nous serrent à la gorge. Déjà que marcher à 3600 mètres d’altitude dans les rues d’une ville construite à flanc de montagne est difficile si, en plus, on doit lutter avec le CO2 des voitures, ça devient quasi impossible. Comme si cela n’était pas tout, les rues empestent les déjections. Il faut dire que obliger une population clairement pauvre à payer pour utiliser les toilettes n’aide en rien l’affaire. 

On savait que la Bolivie n’était pas un pays riche, mais c’est à La Paz que nous avons pu voir toute l’ampleur de cette misère. Des SDF dans les rues, des femmes qui font la manche, d’autres qui fouillent dans les poubelles. C’est la première fois que nous voyons tout cela depuis notre arrivée en Bolivie. Plusieurs immeubles sont délabrés ou abandonnés en pleine construction.

Nous trouvons finalement une épicerie. La facture est assez élevée pour quelques produits industriels et un peu d’eau. 

Nous retournons à l’hôtel où nous passons la fin de la journée.

J11 : Nous allons au terminus de bus acheter nos billets pour Copacabana où nous allons le lendemain. Comme dans tous les autres terminaux boliviens, c’est un peu le bordel. Des dizaines d’agences qui vendent sensiblement tous la même chose se succèdent. Des employés en mode “crieurs publics” appellent des destinations.

À La Paz, s’ajoutent des SDF qui font la manche et des enfants qui vendent des bonbons. Notre choix se porte arbitrairement sur la compagnie Titicaca. C’est la seule vendeuse à nous avoir souri et à nous avoir prêté un minimum d’attention. Puisque les compagnies vendent toutes la même chose, autant prendre celle qui a un bon service à la clientèle. 

Nous passons ensuite faire du repérage dans les boutiques du centre. Rien ne sert de nous charger pour rien. On revient à La Paz dans trois jours. On fera le plein de souvenirs kitsch et pas chers à ce moment.

J12 : Nous prenons un bus de 4 heures qui nous amène jusqu’à Copacabana, sur les bords du lac Titicaca.

La route se fait sans souci. Environ 45 minutes avant d’arriver, nous devons descendre du bus pour traverser le lac en bateau.

L’autobus monte de son côté sur une plate-forme et nous dans un bateau après avoir payé les frais.

La route est assez jolie et offre une vue imprenable sur le plus haut lac navigable du monde.

Arrivés à Copacabana, nous déjeunons sur la terrasse qui offre une magnifique vue sur le lac. Nous passons l’après-midi.

J13 : Nous avons décidé de ne pas aller sur les îles du Soleil et de la Lune qui se trouvent sur le lac et ce pour plusieurs raisons. 

La première : la traversée prend 2 heures et se fait dans des coquilles de noix. Il faut donc compter 4 heures de bateau en tout dans la même journée. 

La deuxième : François a le mal de mer. Le lac Titicaca à beau être un lac, il est immense. Le vent peut provoquer de la houle et des vagues forçant les bateaux à naviguer au ralenti et perpendiculairement aux vagues. À notre réveil, nous voyons que l’eau du lac est agitée et que les bateaux ont du mal à avancer. Ce n’est donc même pas la peine d’essayer.

La dernière : il n’y a pas grand-chose à y voir. Les photos vues sur Internet ne nous convainquent pas.

Nous allons toutefois sur la berge, toucher l’eau. Le site est très triste et à des allures de Zombieland. Des jetées aux planches arrachées, des bateaux échoués et des pédalos aux formes animalières complètement mangés par la rouille sont disséminés un peu partout sur la rive.

Nous allons ensuite voir la Basilica de Nuestra Señora de Copacabana. Un édifice d’un blanc éclatant dont l’opulence fait tache dans une ville aussi pauvre.

Nous faisons quelques courses en choisissant minutieusement nos aliments avant de rentrer profiter de la terrasse de l’hôtel. 

J14 : Nous passons la matinée sur la terrasse de l’hôtel. Nous prenons le bus à 13h30 pour rentrer à La Paz.

J15 : Nous sortons faire trois courses en matinée. En après-midi, nous restons dans les rues touristiques qui bordent l’hôtel et faisons des achats.

Ce seront sans doute les derniers de ce voyage.

Au bout de la rue, nous tombons sur le marché des sorcières. Trois boutiques vendent des plantes, des herbes, des concoctions, des talismans et autres gris-gris pour attirer chance et amour. Il est même possible d’y acheter des foetus de lamas momifiés à mettre dans les fondations de votre future maison pour la chance.

En fin d’après-midi, nous tentons de nous reposer, car un vol de nuit nous attend. Pas facile toutefois dans un hôtel où les murs sont en carton et où des travaux ont lieu dans les chambres voisines.

Nous quittons l’hôtel en taxi à 00h45. Notre vol est prévu à 3h15 du matin (seule heure possible pour Bogota). L’avantage, c’est qu’à cette heure la douane et la sécurité sont vides. La seule nouveauté : la brigade canine anti-drogues qui inspecte systématiquement tous les bagages cabines dans la passerelle d’embarquement. On est bien en Amérique du Sud !

C’est déjà la fin de notre séjour en Bolivie. Direction maintenant la Colombie où nous ferons escale avant de rentrer en Europe.

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