The Hairy giraffe… AU RAJASTHAN
Après dix jours aux Émirats arabes unis, nous poursuivons notre tour du monde par un voyage de 3 semaines au Rajasthan (incluant Delhi et Agra). Le choc culturel, esthétique et sanitaire est immense. Là où les Émirats arabes unis sont aseptisés et modernes, l’Inde nous plonge dans un monde radicalement différent. Les villes y sont terriblement bruyantes, surpeuplées et sales.
La majorité des touristes occidentaux semblent y voyager en tour organisé ou, a minima, avec un guide et chauffeur privé. Nous avons opté (naïvement ? courageusement ?) pour un circuit en totale indépendance. L’avantage : nous avons pu voir l’Inde telle qu’elle est et non pas seulement les sites touristiques calmes et propres. L’inconvénient : le séjour a forcément été beaucoup plus intense et fatigant que si nous nous étions laissés porter par un guide.
Combien de temps ? Nous sommes partis 19 jours au Rajasthan, avec Delhi et Agra. Si vous n’avez que 15 jours, il est tout à fait possible de suivre le même itinéraire que le nôtre. Comme nous sommes allés en Inde à l’occasion de notre tour du monde de 8 mois, nous avions prévu quelques jours ou demi-journées de pause, qu’il est possible de supprimer si l’on souhaite raccourcir la durée du voyage.
Quand ? En janvier. Nous souhaitions éviter la mousson mais aussi les températures élevées qui affectent la région très tôt dans l’année. En janvier, nous avons eu plutôt froid. Les températures tournaient officiellement autour des 20°C mais, en raison de la pollution et du brouillard qui recouvre la région chaque hiver, il a pu faire très froid. Il faut bien noter que les risques de voir le Taj Mahal sous un épais brouillard en hiver sont grands. Nous avions prévu de passer plusieurs nuits à Agra, ce qui nous a permis de pouvoir admirer le site sous le soleil mais, pendant le reste de notre séjour, le Taj Mahal était entièrement couvert. Pour autant, au vu de l’hygiène du pays (que ce soit dans les rues ou les trains), nous sommes contents de ne pas avoir voyagé sous une chaleur intense ou durant la mousson, ce qui aurait rendu le voyage encore plus inconfortable.
Facilité de se déplacer en indépendant : 3 girafes Il est tout à fait possible de se déplacer en indépendant au Rajasthan. Des trains relient les principales villes entre elles mais il faut toujours compter du retard. Les hôtels sont toujours là pour vous aider à faire les réservations en ligne. Dans les villes, les touktouks sont omniprésents et ne manqueront pas de vous aborder (voire de vous harceler). Les courses ne sont pas très chères mais il faut négocier. Le métro de Delhi et de Jaipur est propre, efficace, sûr et très peu cher. Uber est disponible dans certaines villes, pour réserver voitures et touktouks.
Budget : 2 girafes L’Inde n’est pas un pays cher, loin de là ! Les transports et la nourriture ne coûtent vraiment pas grand-chose. Les logements non plus, mais attention, ne vous attendez pas à un confort occidental. Les sites à visiter ont des tarifs réservés aux étrangers et certains droits d’entrée sont assez élevés, surtout si on compte visiter plusieurs sites dans chaque ville : ça peut vite chiffrer !
Facilité de communication : 3 girafes L’anglais est parlé par un grand nombre d’Indiens mais attention, il ne faut pas non plus s’attendre à ce que tout le monde le parle et on rencontre très souvent des personnes qui ne le parlent pas du tout, même dans le milieu du tourisme. Il est parfois difficile de communiquer avec les chauffeurs de touktouk, qui ne savent pas toujours lire l’alphabet latin et préfèrent voir une photo de la façade de l’hôtel pour confirmer la destination. Pour les non-anglophones, un petit temps d’adaptation peut être nécessaire pour se familiariser avec l’anglais indien.
Sécurité : 3 girafes Dans l’ensemble, le Rajasthan est sûr. Vous avez très peu de risques de vous faire agresser ou voler. En revanche, dès que vous marchez dans la rue, le risque est grand de se faire renverser par un scooter, un touktouk ou une voiture : la circulation est dense et anarchique, il faut regarder partout tout le temps et les trottoirs sont souvent inexistants (pas d’autre choix, donc, que de marcher le long de la route, à quelques centimètres des véhicules). Traverser une route peut être un réel défi, le code de la route n’étant respecté par personne.
Santé : 0 girafe L’Inde est connue pour avoir une hygiène alimentaire déplorable et une rapide marche dans les rues de n’importe quelle ville confirme que cette réputation est fondée et s’étend à l’hygiène en général. Difficile de trouver un hôtel moyen de gamme qui soit aussi propre que dans la majorité du monde. L’eau n’est pas potable. Il convient de faire attention à ce que vous mangez et où vous mangez. La peste y est endémique et de nombreuses maladies (rage, VIH, hépatites…) y sont très présentes. Mieux vaut partir avec une assurance santé, une solution pour désinfecter l’eau (lampe UV, paille filtrante…), ses vaccinations à jour… Inutile d’être paranoïaque non plus, mais mieux vaut éviter de toucher les nombreux singes, chèvres, vaches et chiens errants qui peuplent les rues, et de se faire raser par un coiffeur de rue (qui n’aura certainement pas désinfecté son rasoir).
Gay friendly : 3 girafes Les droits des LGBT+ évoluent en Inde et les voyageurs LGBT+ ne devraient pas subir de discriminations particulières. Il faut noter en revanche que les signes d’affection en public sont rares, pour tous les couples. Mieux vaut donc rester discret. Mais nous n’avons eu aucun regard appuyé lorsque nous réservions des chambres avec un lit double.
Facilité du voyage : 2 girafes Oui, il est possible de voyager au Rajasthan en totale indépendance. Mais il faut s’attendre à un voyage fatigant, avec de nombreuses heures dans les trains, à marcher ou circuler (en touktouks) dans des rues sales et extrêmement bruyantes. La pollution est élevée et dépasse de 30 ou 40 fois les indices fixés par l’OMS. Même si beaucoup de blogueurs vantent l’hospitalité des Indiens, ce n’est pas le pays du sourire. Beaucoup d’Indiens vous accostent dans la rue et vous donnent des conseils mais c’est quasi systématiquement pour vous vendre ensuite quelque chose, allant jusqu’à vous suivre et vous harceler. Si l’on ajoute les problèmes d’hygiène et le manque généralisé d’isolation dans les hôtels moyen de gamme, on comprend que le Rajasthan n’est pas un voyage facile ni reposant.
Nos coups de cœur : Le Taj Mahal, Udaipur.
Nos déceptions : Les villes, qui ne sont jamais de petites villes reposantes et propres.
Retrouvez nos articles bilan sur le Rajasthan :
Itinéraire de 3 SEMAINES AU RAJASTHAN
Voici l’itinéraire détaillé de nos trois semaines au Rajasthan :
J0 : Vol pour Delhi. Comme l’Inde est le deuxième pays de notre tour du monde, nous n’avons que 3h de vol, depuis Abou Dabi. L’aéroport de Delhi et le métro express pour se rendre en ville sont assez modernes. Le choc culturel n’arrive qu’à la sortie du métro, à la gare de New Delhi. Entre la gare et notre hôtel, situé dans le quartier de Paharganj, nous sommes immédiatement immergés dans l’atmosphère de la ville.
J1 : Après une bonne nuit de sommeil (il faudra nous habituer aux bruits incessants de l’Inde, même la nuit), nous entamons la journée avec la visite de Qûtb Minâr, le troisième minaret le plus haut du monde (et qui date du XIIe siècle).
Nous nous rendons ensuite jusqu’au temple hindou Birla Mandir, inauguré par Gandhi. Alors que nous aimons généralement marcher dans les villes que nous visitons, nous comprenons rapidement que les villes indiennes ne sont pas les plus accueillantes pour les piétons : non seulement on risque l’accident à chaque pas mais en plus les touktouks nous klaxonnent sans cesse pour nous proposer leurs services. Et impossible de se balader tranquillement dans un tel vacarme et au milieu de tant de déchets. Mais nous persévérons !
J2 : Nous quittons l’hôtel à 6h30 du matin pour prendre un train direction Agra. La ville est recouverte d’un épais brouillard et le train met 4h (au lieu de 2h) pour arriver à destination. Comme dans les rues, le long des voies est couvert de détritus, sur les 150km parcourus.
Le ciel est presque autant voilé à Agra et nous commençons à nous demander si nous pourrons voir le Taj Mahal… Nous avions envisagé ce risque et avions donc réservé 3 nuits pour maximiser nos chances de le voir. Malheureusement, l’hôtel réservé est décevant et la chambre est glaciale : il fait 5°C la nuit et il n’y a aucun chauffage… Nous décidons donc de ne rester que 2 nuits et de partir pour Jaipur plus tôt que prévu.
Nous nous baladons dans les rues d’Agra, qui est loin d’être la petite ville romantique qu’on espérait.
J3 : Le ciel est toujours aussi voilé et nous passons la matinée au fort d’Agra, le plus grand de l’Inde. Le mélange de grès rouge et de marbre blanc est de toute beauté.
De retour à l’hôtel, nous surprenons un singe qui se délecte du pain de mie d’un autre client qu’il a volé dans la cuisine commune…
L’après-midi, nous avons une chance incroyable : le brouillard se dissipe et laisse la place à un ciel bleu. Ni une ni deux, nous nous ruons au Taj Mahal et passons le reste de la journée à admirer ce magnifique site. Le Taj Mahal est à la hauteur de sa réputation et nous sommes sous le charme de cette merveille du monde.
J4 : Nous prenons le train à 6h du matin, direction Jaipur. Comme Agra, Jaipur, capitale du Rajasthan, est une grosse ville sale et bruyante. Nous nous baladons en évitant le mieux qu’on peut de nous faire renverser par un touktouk ou un scooter et en zizaguant entre les déchets qui jonchent le sol et les trous dans les trottoirs… La ville, surnommée le Paris de l’Inde ou la ville rose (même si les bâtiments sont plus orange que rose), n’est pas des plus romantiques…
Dans les alentours du Palais des vents, quelques bâtiments sont bien conservés mais ils sont très rares.
Évidemment, le Palais des vents est magnifique.
J5 : La journée est consacrée à la visite du fort d’Amber, qui surplombe les environs.
Le fort est immense et a dû être magnifique. Malheureusement, un manque évident de rénovation le rend un peu terne et mal conservé. Les visiteurs ont aussi une fâcheuse tendance à graver leurs noms sur les murs et peintures et à maltraiter le bâtiment. Ce n’est pas la première fois que nous assistons à ce phénomène en Inde mais c’est particulièrement frappant ici.
En sortant du fort, nous marchons une quinzaine de minutes pour admirer le très chouette puits à degrés (bâoli) Panna Meena ka Kund.
J6 : Le matin, nous visitons le City Palace, résidence royale des anciens dirigeants de l’État du Rajasthan. Le prix d’entrée est élevé pour les étrangers et la visite se fait assez rapidement. Le bâtiment en lui-même présente peu d’intérêt architectural. Les pièces ont été transformées en salles d’exposition. Si nous en passons rapidement certaines (l’armurerie notamment), nous nous attardons un peu plus longtemps dans celles qui présentent des peintures et les moyens de locomotion des maharadjas. Nous sommes toutefois frustrés de ne pas pouvoir y pendre de photos : elles sont interdites dans les salles d’exposition. Nous terminons la visite par un détour très bref par la boutique : les prix sont exorbitants et dignes d’un pays occidental.
On rentre à l’hôtel pour travailler sur le blog.
J7 : Nous prenons le premier train de la journée : direction Udaipur, où nous arriverons 7 heures plus tard. Nous posons les valises à l’hôtel et sortons explorer la ville. Le constat est frappant : la ville est plus petite, plus intimiste et surtout beaucoup plus propre. Le lac qui se trouve au centre de la ville et la verdure présente un peu partout nous font réaliser que nous n’avons rien vu de tel depuis notre arrivée en Inde.
Nous avons aussi la chance d’être tombés en pleine fête hindoue. Les rues débordent de vie. Il y a de l’animation, des couleurs et de la musique partout.
François est même intégré à la fête. Un homme lui donne son écharpe et un enfant lui tamponne le front. Quel accueil !
Nous nous endormons (difficilement) au son des pétards qui explosent juste sous notre fenêtre.
J8 : Nous passons la matinée au City Palace, beaucoup plus impressionnant (et moins cher !) que son cousin de Jaipur. Construit sur 400 ans, celui-ci est un véritable complexe regroupant plusieurs palais. La visite prend deux heures, car nous déambulons entre les différents espaces. Contrairement à celui de Jaipur, certaines pièces sont aménagées ce qui facilite l’immersion des visiteurs. Par contre, le nombre de visiteurs est impressionnant. Il n’est pas rare de devoir faire la queue pour passer d’une pièce à une autre. Le nombre conséquent de visiteurs (et le manque de civisme de la plupart d’entre eux) rend aussi hasardeuse la prise de photos. Malgré tout, la visite vaut le détour.
L’après-midi, nous visitons le temple hindou Shri Jagdish, temple que nous avions aperçu la veille et qui était au coeur des célébrations. C’est bien plus calme aujourd’hui. Nous avons donc tout le temps d’admirer les nombreuses sculptures représentant des humains, des animaux et des divinités qui le recouvrent.
J9 : Nous parcourons les boutiques de la ville à la recherche de souvenirs et de cartes postales. Pour une fois depuis notre arrivée en Inde, les boutiques sont nombreuses, faciles à trouver et les vendeurs ne sont pas (trop) envahissants. Et les prix sont bien plus bas !
On en profite, par la même occasion pour prendre quelques photos des dessins peints sur les murs un peu partout dans la ville.
J10 : On quitte Udaipur pour Jodhpur, en bus cette fois. Finis le calme, la sérénité et la propreté… Nous retrouvons le vacarme des klaxons et l’agitation des rues indiennes. Le lendemain, c’est le jour de la République et les habitants se préparent donc à faire la fête. Les rues sont décorées aux couleurs du drapeau indien.
J11 : Nous nous promenons dans les rues de Jodhpur et commençons la journée par le puits à degrés Toorji Ka Jhalra.
Le reste de la journée est consacré à la visite du fort de Mehrangarah, qui surplombe la ville.
J12 : Le matin, nous nous promenons dans le centre animé de Jodhpur, à l’écart de la partie touristique de la ville (mais pas forcément un quartier plus reposant pour autant !).
L’après-midi est consacré à la visite du Jaswant Thada, le « Taj Mahal de Mewar ». Le site n’est pas aussi magique et grandiose que le Taj Mahal mais il en vaut le détour.
J13: Nous prenons le bus, direction Jaisalmer (5h de route). Contrairement aux autres villes de notre itinéraire, Jaisalmer est une petite commune (seulement 65000 habitants), qui se situe dans un paysage désertique (désert du Thar). Pourtant, encore une fois, il ne faut pas s’attendre à une ville calme et reposante. Le vieux centre se situe dans le fort, encore habité, et où se situe notre hôtel. La ville se prolonge autour du fort et offre de très belles maisons de maîtres (havelis).
Nous avons une belle vue sur le fort depuis la chambre de notre hôtel.
J14: Nous nous promenons dans les rues du fort, peuplées de boutiques de souvenirs. Les bâtiments sont très beaux même s’ils ne sont pas tous en bon état de conservation. Le fort n’est vraiment pas grand et on peut en faire le tour en une petite heure (si on s’attarde dans quelques boutiques).
Nous sortons du fort et nous promenons un peu dans la ville, où les vaches déambulent à chaque coin de rue. Nous visitons la superbe Kothari’s Patwon Ki Haveli.
J15: Nous visitons les temples jaïns de Jaisalmer, qui se situent dans le fort. Ils présentent de magnifiques sculptures. Comme nous y allons assez tôt, avant l’arrivée des groupes, nous sommes presque seuls.
Le reste de la journée est dédié à un peu de repos (et au blog) : nous avons encore 7 mois de voyage devant nous !
J16: Il est temps de revenir à notre point de départ : nous prenons l’avion pour retourner à Delhi. Comme nous avons un avion tôt deux jours plus tard, nous prenons un hôtel proche de l’aéroport. Ce sera un bon choix : le quartier (Mahipalpur) est plus calme que Paharganj, où se situait notre premier hôtel.
J17: Dernier jour en Inde. Cette fois, nous restons à New Delhi pour visiter trois sites. Nous commençons par la tombe d’Humayun, un site aux accents de Taj Mahal. Lorsque nous arrivons, il n’y a personne, ce qui donne une ambiance vraiment agréable malgré la brume de pollution qui recouvre le ciel de Delhi.
Nous visitons ensuite le temple du Lotus, dont l’architecture extérieure évoque l’opéra de Sydney mais dont l’intérieur ne présente aucun intérêt.
Après une quinzaine de marche, nous arrivons ensuite au temple ISKCON, qui attire moins de touristes mais que nous avons beaucoup aimé. La ferveur religieuse et l’accueil bienveillant des fidèles ont rendu notre visite bien agréable.
J18: Nous quittons Delhi à 8h30 du matin, malgré un épais brouillard ! Nous continuons notre tour du monde vers Bangkok : changement de climat et d’ambiance garanti !
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