THE HAIRY GIRAFFE… EN LAPONIE FINLANDAISE
Après une semaine en Laponie finlandaise, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.
Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches. |
Le bilan de Benjamin
Il existe des noms qui font rêver, qui contiennent en eux des mythes, des histoires, des légendes. Lorsqu’on envisage un voyage en Laponie finlandaise, on imagine des forêts enneigées que traversent rennes et huskies, des aurores boréales qui dansent dans la nuit étoilée et, au loin, l’atelier du Père Noël qui prépare nos cadeaux… Dans le nord de la Finlande, la réalité ressemble assez fidèlement aux images d’Épinal.
Dès les premiers instants, le choc fut évident : en Laponie finlandaise, tout est blanc. Du blanc partout. Absolument partout. Et pourtant, j’ai vécu quatre années à Montréal : ce n’était pas la première fois que je voyais des paysages enneigés ! Mais là, la neige était omniprésente, recouvrant chaque centimètre carré du paysage. Cette abondance de neige avait transformé les forêts d’arbres en forêts de fantômes, souvent pliés sous le poids de la neige. À la différence de tous les paysages enneigés que j’avais vus auparavant (et de ceux que j’ai vus depuis), les paysages de Laponie évoquent à s’y méprendre l’archétype même de ce que l’on imagine lorsqu’on pense au Grand Nord. Si j’avais été plus jeune, j’aurais certainement chanté « Libérée, délivrée ! » pendant tout le séjour…
Cette couche épaisse de neige recouvre et sublime la nature. Elle crée un cocon protecteur : les bruits sont étouffés, le rythme des pas est ralenti, on se sent comme protégé dans ces paysages figés par le froid. Même le rythme des rennes qui tirent les touristes sur leurs traineaux relève plus de la contemplation que de la compétition sportive (à côté, faire du traîneau à chiens, c’est Fast & Furious…). Et les animaux arctiques du zoo de Ranua, le zoo le plus septentrional de Finlande, sont aussi actifs qu’un lion exténué par la chaleur de la savane.
En hiver, les journées sont courtes mais ont pourtant du mal à laisser la place aux nuits : le crépuscule semble s’éterniser dans un jeu somptueux de lumières et de couleurs. Le blanc est alors remplacé par de sublimes variations de rose qui envahissent le ciel avant de laisser la place au noir de la nuit et, si on est chanceux, aux verts des aurores boréales.
Les aurores que nous avons vues durant notre semaine en Laponie finlandaise étaient assez timides mais tout de même bien visibles à l’œil nu. Il faut dire que malgré notre envie de voir ce spectacle exceptionnel, les nuits glaciales (on tournait autour des -30°C) ont eu raison de notre motivation à rester dehors pendant des heures sans bouger (mieux vaut porter plusieurs couches de vêtements et plusieurs paires de chaussettes pour ne pas congeler sur place…).
Si nous avions choisi la Finlande, c’était aussi parce que l’hiver y est synonyme de Noël. Et François a beau jurer que le Père Noël vit au nord du Canada, je ne crois que ce que je vois, et je sais que c’est bien le Père Noël, le vrai, que j’ai rencontré dans son village de Rovaniemi. Nous sommes arrivés plus d’un mois après le 25 décembre, mais les odeurs, les couleurs, les décors (et, avouons-le, l’envie d’y croire encore) nous a ramenés immanquablement à Noël. Je me suis senti tout petit, comme un gosse, devant ce gros monsieur plein de bonhomie et à la barbe blanche. La photographie que nous avons prise avec lui trône fièrement dans notre salon chaque Noël, comme une preuve que nous avons eu le privilège de passer un court instant avec l’authentique personnage. Bien sûr, notre regard d’adulte aperçoit la machine capitaliste derrière la boutique et les objets estampillés ‘Village Officiel’, mais s’il y a bien un endroit où l’enfant qui est en nous doit reprendre le dessus, c’est à Rovaniemi. Le froid, la neige, les forêts à perte de vue : tout y est pour nous permettre d’y croire, quel que soit notre âge. Encore une fois, en recouvrant les paysages, le blanc semble offrir une couverture protectrice, un manteau qui nous empêcherait d’être cyniques et nous permettrait de profiter en toute innocence de ces moments hors du temps.
Mais la neige révèle autant qu’elle ne recouvre : un séjour en Laponie finlandaise est aussi l’occasion de découvrir la culture des Saamis, un peuple autochtone, au travers d’activités (balade en traineau ou nourrissage de rennes), de musées (notamment l’Artikum à Rovaniemi) ou de restaurants (au menu d’un repas traditionnel saami : jus de baies, ragoût de renne et confiture d’airelles, soupe de saumon, confiture de plaquebière ou d’airelles et café au fromage leipäjuusto). Lorsqu’on rentre chez soi, de retour en France, on vit alors un second choc. Après tout ce blanc immaculé, après le calme des forêts lapones et les sourires des Saamis, voilà qu’on perçoit bien différemment ce qu’on a toujours connu et qu’on ne peut s’empêcher d’arriver au constat que oui, nos hivers sont bien tristes, bien fades, bien ternes par rapport à l’éclat des hivers lapons. Il faut se faire une raison, il est temps de tourner la page : il faudra attendre décembre prochain et le retour de Maria Carey pour penser de nouveau à la magie de Noël…
Retrouvez le bilan de François :
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