THE HAIRY GIRAFFE… EN NAMIBIE
Après trois semaines en Namibie, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.
Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches. |
Le bilan de François
C’est un reportage et notamment les magnifiques images de Sossusvlei qui nous ont donné envie de partir en Namibie. Nous avions été séduits par ces images mythiques d’un désert de sel parsemés d’arbre morts et brûlés par le soleil. Nous avions aussi adoré notre safari en Tanzanie quelques années auparavant et gardions d’excellents souvenirs de moments magiques auprès des animaux de la savane. Et nous souhaitions partir en Namibie pour son côté sauvage et brut. Nous n’avons pas été déçus.
Là où la faune est reine
Si en Tanzanie, les animaux se retrouvent essentiellement dans les parcs nationaux, en Namibie, c’est tout le contraire. Ici, les animaux sont chez eux et le font bien comprendre. Ils ne se préoccupent pas trop de la présence de l’homme et encore moins d’une route. Et ça, on l’a appris dès notre arrivée.
Sur la route entre l’aéroport international de Hosea Kutako et la ville de Windhoek, nous avons en effet traversé plusieurs colonies de singes qui faisaient leur vie sans accorder la moindre importance aux véhicules qui filaient à côté d’eux. Le lendemain, toujours en ville et cette fois au volant de notre voiture de location, j’ai dû freiner brusquement parce qu’un varan de plus de 2 mètres avait décidé qu’il traversait la route sans regarder.
Visiblement, ce genre de mésaventures arrive très souvent en Namibie, en témoigne la quantité impressionnante de panneaux de circulation avertissant la présence d’animaux sauvages sur les routes. Une vraie ménagerie (pintades, éléphants, chacals, hyènes, oryx, phacochères, girafes…) orne ces panneaux. Ça change des panneaux français ‘passage de vaches’ !
En Namibie, il est aussi possible de voir les animaux de près, de très, très près. Aller dans le jardin de son lodge et trouver un éland qui prend la pose à deux pas de la piscine, check. Se baigner au sein d’une colonie de damans (un genre de marmotte), check. Se promener sur une plage remplie de 100 000 otaries à fourrure (l’odeur… !) qui se dorent au soleil, couchées sur le parking et les tables de pique-nique, check.
Déjeuner avec le suricate de compagnie de la propriétaire d’un lodge à nos pieds qui espère qu’une miette tombe par terre, check. Caresser un guépard d’un centre de conservation, check. Et dire qu’on n’est toujours pas dans le Parc National d’Etosha !
Là où le paysage change au moindre tournant
Les routes namibiennes sont longues et, si comme nous, vous prévoyez faire le tour du pays en voiture, vous y passerez une grande partie de votre temps. Par contre, en Namibie, longue route ne signifie pas route ennuyeuse. Déjà, les animaux sauvages qui pointeront le bout de leur museau dans la savane ou carrément sur la route vous forceront à ralentir ou à vous arrêter le temps d’une photo. Ensuite, vous ne pourrez pas ne pas être captivés par le décor qui vous entoure et qui change tout au long de votre route.
Vous roulez depuis 150 km dans une savane complètement plate quand, après un simple tournant, vous vous retrouvez face à d’immenses montagnes rouges qui percent le ciel. Vous roulez en plein désert et boum ! l’océan Atlantique apparaît à l’horizon. Le désert du Kalahari, Sossusvlei, Cape Cross, la ville côtière de Lüderitz, autant de paysages différents qui sauront vous en mettre plein les yeux.
Que dire d’autres ?
La Namibie a les sous-sols remplis de métaux, de pierres précieuses et semi-précieuses. Principalement connue pour sa production de diamants, le pays regorge aussi d’améthystes, de topazes, de tourmalines, de quartz roses, d’or, de lithium, de cuivre et de nickel. D’importantes zones (essentiellement dans l’ouest du pays) sont réservées à l’exploitation minière et donc interdites au public.
Un site à voir est sans doute la ville fantôme de Kolmanskop. Aujourd’hui complètement abandonnée, cette ville a eu le vent en poupe au moment de l’extraction des diamants dans la région. Les bâtiments laissés à l’abandon et envahis par le sable ne laissent personne indifférent.
Aussi, si, comme moi, vous êtes fan de pierres, vous aurez de quoi faire quelques emplettes sur la route qui relie Cape Cross (et sa colonie d’otaries) à Brandberg (et ses magnifiques peintures rupestres). En effet, vous trouverez de part et d’autre de la route des étales remplies de pierres de couleurs (ne cherchez pas un diamant par contre…). Vous prenez ce que vous voulez et vous glissez, dans la boîte ou sous le caillou prévu à cet effet, la somme d’argent que vous jugez correspondre à vos achats. Trop bien ! J’avoue m’être un peu lâché au grand désespoir de Benjamin.
Longtemps colonie allemande et sud-africaine, la Namibie est le dernier pays d’Afrique à avoir obtenu son indépendance en 1990. Encore aujourd’hui, il est possible de voir les conséquences de cette domination étrangère à travers une réelle scission au sein de la population.
Les descendants européens, plus riches, habitent les quartiers les plus chers et les plus sécurisés de la capitale et occupent les postes à responsabilités. Tous les propriétaires de lodges (à l’exception de ceux se trouvant à l’intérieur du Parc National d’Etosha) avaient des origines européennes et tous leurs salariés (femmes de chambre, hôtes d’accueil, serveurs et cuisiniers) étaient d’origine africaine.
Les terrains sont immenses (une femme nous a dit avoir un terrain de 12 000 hectares !) et appartiennent généralement aussi à des gens d’origine européenne rendant l’accès à la propriété plus difficile pour les gens d’origine africaine. Nous avons tenté d’aborder le sujet avec un fermier chez qui nous étions les seuls clients et avons rapidement compris qu’il s’agissait d’un sujet sensible.
La Namibie, ça vaut la peine d’y aller ?
Oui, sans aucune hésitation. Par contre, c’est loin, ce n’est pas direct et ce n’est pas donné. Nous avions eu l’opportunité d’y aller en post-COVID immédiat et avons pu bénéficier de baisses de prix drastiques ce qui nous a perdu de voyager avec un certain confort. Malgré tout, avec ses reliefs magnifiques et variés, sa faune sauvage omniprésente et le sentiment de liberté qui s’empare du touriste au volant de son 4×4, le pays saura plaire à l’amateur de voyages.
La Namibie réussit à faire plaisir à tout le monde. L’amateur de grands espaces, de calme et de silence y trouve rapidement son compte. D’ailleurs, impossible pour moi de compter le temps que nous avons passés sur les routes du pays sans rencontrer d’humains (un oryx n’étant jamais bien loin, on est rarement 100% seul). La Namibie sait aussi contenter rapidement l’amateur d’animaux sauvages en proposant une version différente (mais tout aussi intéressante) du safari. Pour rester dans le thème, la Namibie est un véritable diamant brut.
Retrouvez le bilan de Benjamin :
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