THE HAIRY GIRAFFE… AU CAMBODGE

Après une semaine au Cambodge, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de Benjamin

Alors qu’au Japon, en Corée ou même à Bangkok, on trouve des dessins de personnages mignons un peu partout, le Cambodge n’est pas un pays asiatique ‘kawai’. Ici, pas de bonhommes rigolos sur les pubs ou dans les rues, pas de Hello Kitty sur les téléphones, pas de cheveux roses, pas de costumes de manga, pas de Pokemon Center, pas de BlackPink. Le Cambodge est un pays sérieux. 

Ce n’est pas pour autant un pays terne. Les Cambodgiens sourient tout le temps et font preuve d’une hospitalité et d’une bienveillance incroyables. Et partout, cette même douceur. Une douceur dans les sourires, dans les regards, dans la conduite lente et posée, dans les gestes, dans la présentation des plats. Oui, il y a des touktouks et des scooters à chaque coin de rue mais tout le monde avance dans le calme, presque dans le silence le plus total. Les gens ne courent pas. Ne crient pas. Tout semble comme au ralenti. Comme si les Cambodgiens prenaient le temps de vivre. De profiter du calme après la tempête des Khmers Rouges. Parce que, oui, cette douceur revêt aussi quelques accents de tristesse. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’un quart de la population a été décimé entre 1975 et 1979 ?

On vient généralement au Cambodge pour son passé. Son passé glorieux d’abord, que l’on admire dans les splendides ruines d’Angkor. Nous avons consacré 3 jours à Angkor, à nous prendre tantôt pour Lara Croft, tantôt pour Indiana Jones, au milieu de temples où la nature extravagante tente par tous les moyens de reprendre ses droits, rappelant que l’Homme doit sans cesse se battre pour que le passé ne disparaisse pas.

Son passé tragique ensuite, avec l’ancienne prison des Khmers Rouges et les charniers de Phnom Penh. Ces deux sites font partie des plus effroyables que nous ayons visités, alors que nous sommes allés à Auschwitz, et avions visité plusieurs camps et prisons nazis et du KGB aux Pays baltes.  

Son passé colonial enfin (le Cambodge a été sous protectorat français pendant un siècle) a aussi laissé quelques traces, notamment des bâtiments Art Déco ou de style Napoléon III, qui sont autant d’intrus dans le paysage. 

Pourtant, le Cambodge m’a paru se tourner aussi vers le futur. Nous sommes allés au Cambodge en 2024 et le pays semblait être en pleine transformation. Oui, les stigmates du XX° siècle sont encore palpables et on observe aisément des poches de pauvreté quand on traverse le pays en bus ou quand on se promène le long des berges du Mékong. Mais le développement économique et une modernisation à grande vitesse sont évidentes : à Phnom Penh, de vastes projets immobiliers voient le jour, des tours sont en construction, des enseignes internationales s’installent, et les conditions sanitaires sont bien meilleures que ce qu’elles semblaient être quelques années avant.

Les investissements étrangers, chinois notamment, sont massifs et transforment rapidement les paysages et l’économie. Le Cambodge a-t-il les moyens de défendre sa propre voie ? 

De la même façon, les arrivées massives de touristes à Angkor posent question. En 2024, les touristes chinois n’étaient pas encore revenus massivement et nous avons pu visiter la majorité des temples presque seuls. Même Angkor Wat était étonnamment désert. Nous avons fait notre visite en toute indépendance, en louant des vélos. Et la liberté offerte fut très différente des contraintes imposées à Bagan, en Birmanie. Mais si cette liberté d’entrer et de monter un peu partout rend la visite plus excitante, elle interroge sur la protection d’un site fragile.

Pourquoi donc ne sommes-nous restés qu’une semaine au Cambodge ? Tout simplement parce que nous ne nous attendions pas à trouver un pays aussi chouette. Lors de la préparation du voyage, j’avais noté deux tendances opposées. La majorité des touristes voient Angkor comme une escale, une extension d’un voyage en Thaïlande. Le reste du Cambodge ne les intéresse pas et on lit souvent que Phnom Penh ne présente aucun intérêt. Une journée à Angkor et ils repartent se dorer au soleil sur une île thaïlandaise. 

La seconde tendance est de consacrer 1 mois entier au Cambodge, de le parcourir dans ses moindres recoins ruraux. Cette façon de voyager au Cambodge est beaucoup plus rare et concerne souvent des tourdumondistes qui passent un semestre en Asie du sud-est.

Nous sommes allés au Cambodge dans le cadre de notre tour du monde de 8 mois. Et 8 mois, c’est court pour un tour du monde. Nous avons donc fait le choix de couper la poire en deux et sommes partis une semaine au Cambodge.

Après avoir passé 3 semaines en Inde, je craignais que le Cambodge ne nous offre le même niveau d’inconfort et une semaine me semblait suffisante pour profiter pleinement d’Angkor et de la capitale Phnom Penh. Et en effet, une semaine est idéale pour profiter de ces deux endroits. Sans doute quelques jours supplémentaires nous auraient permis d’appréhender aussi un peu le Cambodge rural traditionnel, qui disparaît à grande vitesse, englouti sous les hôtels, casinos et autres investissements immobiliers du géant chinois… Un futur finalement pas si glorieux que ça…

Retrouvez le bilan de François :

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