THE HAIRY GIRAFFE… AU GROENLAND

Après cinq jours à Ilulissat, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Pour moi, canadien, le Groenland, on m’en parle depuis que je suis tout jeune. Je l’ai toujours vu sur les cartes de l’Amérique du Nord et, parfois sur certaines cartes du Canada, que j’utilisais à l’école. On m’en parlait comme une immense terre gelée sur laquelle vivent des Inuits. Ca peut paraître complètement stupide, mais jamais je n’avais pensé qu’il était possible de visiter le Groenland.

Une terre aussi hostile et gelée était forcément coupée du monde. Quel était donc alors l’intérêt d’aller y faire un tour même pour moi grand fan de froid et de neige ? C’est en préparant un voyage en Islande qu’on a découvert qu’il existait, en période estivale, des vols entre Reykjavik et le Groenland. Serait-on assez fou pour oser aller y faire un tour ? Les photos que nous avions trouvées sur Internet étaient jolies et rendait le territoire plus accueillant, moins hostile.

Il ne semblait toutefois pas y a voir grand-chose à faire, mais l’idée de partir au Groenland était super séduisante. Il n’y avait plus qu’une chose à faire avant d’ajouter une partie à notre voyage en Islande : convaincre les beaux-parents, également du voyage, à venir passer quelques jours avec nous sur une montagne de glace. Plutôt frileux de nature (belle-maman notamment), il aurait été totalement possible qu’ils n’osent pas braver le froid. Heureusement pour nous, les deux avaient déjà affronté (et survécu ! à) un hiver québécois et ses -40 degrés. Ce n’était donc pas un petit glacier qui allait les refroidir !

Un vol inoubliable

À l’aéroport de Reykjavik, nous avons eu un petit moment d’hésitation. L’avion qui devait nous amener à Ilulissat n’avait rien de rassurant sur le tarmac. Il était tout petit (même pas 40 places : beaucoup moins que la majorité des vols que nous avions pu prendre jusqu’à présent) et il était à hélices (je ne connais strictement rien à l’aéronautique, mais je me sens toujours moins en sécurité dans un avion à hélices que dans un avion à réacteurs).

Pour ma part, cette hésitation s’est rapidement dissipée dès la montée à bord de l’appareil. Il ne m’a fallu qu’un sourire de la charmante agente de bord inuite et le journal local groenlandais posé sur mon siège pour que je me sente en pleine immersion.

Si les premières trois heures de vol de nuit qui sépare l’Islande d’Ilulissat sont sans particularité tout change vers la fin du vol, à l’approche de la ville. Ne vous inquiétez pas, il n’est pas ici question de vents violents ou de turbulences (on n’est pas au Brésil !). La magie opère par le hublot : vous survolez l’inlandsis, l’immense glacier qui constitue la majeure partie de la surface du territoire.

En pleine nuit, éclairée par la lumière de la pleine lune, la glace à perte de vue donne l’impression de nous trouver sur une autre planète. Une terre aux allures de verre s’étale sous l’avion et sert de comité d’accueil aux touristes que nous sommes. Pendant que la glace défile sous l’avion, à l’intérieur, nous sommes tous silencieux, le nez rivé au hublot, captivés par le spectacle.

Ilulissat, le coup de coeur

Les quelques jours que nous avons passés à Ilulissat resteront pour toujours gravés dans ma mémoire. Troisième ville la plus importante du territoire, Ilulissat (« iceberg » en groenlandais) est la principale destination touristique et ça se sent. Les hébergements sont nombreux. Toutes les agences touristiques proposent des activités entre nature et culture. Les boutiques de souvenirs offrent tous les produits d’artisanat local pouvant faire envie aux touristes.

Les hordes de croisiéristes envahissent aussi la ville régulièrement durant l’été. Heureusement, ce n’est jamais pour bien longtemps et il y a moyen de les éviter en s’éloignant du centre. Ilulissat, c’est surtout des dizaines de maisons colorées devant lesquelles une peau d’ours polaire est accrochée en guise de trophée à la rambarde du balcon. Ilulissat, c’est une vue incroyable sur la baie de Disko et l’océan Arctique. (Nous avons passé un temps considérable assis sur les bancs devant la magnifique église à regarder les baleines nager ou les icebergs dériver.)

Ilulissat, c’est également marcher dans des sentiers de randonnée, au calme (mis à part les quelques aboiements des chiens de traîneaux au loin) au cœur de la nature avec une vue à 360 degrés sur l’océan et de l’air pur plein les poumons. Ilulissat, c’est aussi un excellent moyen de s’initier à la culture groenlandaise avec ses musées d’art et d’histoire. Avec un peu de chance, vous pourrez même assister, tout comme nous, à la sortie de l’église de mariés en costumes traditionnels.

Que dire d’autres ?

Le Groenland, en été, ce n’est pas froid (du moins Ilulissat). Avec environ 8 degrés en moyenne en juillet et août, vous ne risquez pas de vous transformer en glaçon. Il n’y a évidemment pas de neige à cette période, ce qui facilite grandement les déplacements. Le soleil peut même chauffer suffisamment pour vous donner envie de regarder les icebergs en t-shirt. Ça fait un souvenir inoubliable !

Au Groenland, un peu plus de 10% de la population du territoire serait d’origine danoise. Le Danemark est donc bien présent au Groenland. Les Danois sont aussi bien présents à Ilulissat. En tant que touriste, il est en effet impossible de ne pas faire affaire avec des Danois : ce sont eux qui possèdent la majorité des installations et des entreprises en lien avec le tourisme.

Dans la ville, une division entre les deux populations existe également. Le meilleur exemple est sans conteste la présence de deux épiceries : l’une danoise et l’autre groenlandaise. Passez les portes de la première et vous aurez l’impression de vous trouver dans n’importe quel supermarché d’Europe de l’Ouest, avec une omniprésence de produits, d’employés et de clients danois.

La seconde, pour sa part, est plus modeste et est principalement fréquentée par des Inuits. C’est toujours impressionnant de voir deux cultures se côtoyer de cette façon. Au Groenland, nous n’avons pas senti d’amertume ou d’animosité de la part des Inuits à l’égard des Danois comme ce fut le cas en Namibie entre les Namibiens d’origine africaine et ceux d’origine européenne. À Ilulissat, on avait l’impression que chaque population faisait sa vie sans vraiment se soucier de celle de l’autre.

Le Groenland, ça vaut la peine d’y aller ?

Alors là, complètement. Le Groenland est un des meilleurs voyages que j’ai pu faire. Avec cette culture inuite que j’apprécie énormément et cette nature omniprésente et magnifique, c’est très difficile ne pas céder aux charmes de ce territoire gelé. Je suis conscient d’en n’avoir vu que la partie touristique et édulcorée et, de surcroît, en plein été. Je me doute que l’ambiance doit être différente dans d’autres villes comme Nuuk ou Kangerlussuaq et que la vie en hiver doit être très difficile.

Il n’empêche que je me suis senti merveilleusement bien là-bas, au calme, face à l’océan. J’ai senti mes peurs, mes craintes, mon stress me quitter pour faire place à un réel sentiment de bien-être. C’était bien plus efficace que n’importe quelle séance de thérapie ! Je me verrais bien vivre au Groenland, apprendre la langue et partager la culture. Qui sait, peut-être un jour, arriverais-je à convaincre Benjamin de tout plaquer pour aller y élever des chiens ?

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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