THE HAIRY GIRAFFE… À SINGAPOUR
Après quatre jours à Singapour, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.
Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches. |
Le bilan de François
Intégrer Singapour à notre voyage de huit mois était un choix commun. Cette cité-État est généralement une ville d’escale. Nous avions d’ailleurs prévu nous y arrêter lors d’une escale vers l’Australie qui devait avoir lieu… à l’été 2020. L’Univers a eu d’autres plans à ce moment et ce voyage en Australie n’a jamais eu lieu ni cette escale à Singapour. Faire de Singapour la neuvième destination de notre tour du monde est donc une revanche sur le destin. De plus, puisque, cette fois, nous sommes beaucoup plus flexibles sur le temps, il nous semblait pertinent d’accorder plus que 24 heures au pays. Nous pourrions ainsi prendre notre temps pour en visiter tous les recoins.
Les images qu’on peut avoir en tête lorsqu’on pense à Singapour ne sont pas nombreuses. On a forcément celle de cette statue de lion-poisson, emblème du pays, qui crache son eau dans la baie. On peut aussi avoir celle de cet énorme hôtel, sur la rive opposée, au sommet duquel trône un bateau ou encore celle de ces grosses constructions en forme d’arbres qui offrent un spectacle son et lumières une fois la nuit tombée.
Disons-le tout de suite, ces images que vous pouvez avoir du pays en sont aussi les principales attractions touristiques. Singapour n’a pas grand chose à proposer de plus. On est loin de Dubaï, autre hub important où les escales sont nombreuses. 24 heures à Dubaï risquent de ne pas être suffisantes si vous souhaitez profiter de toutes les activités mises à votre disposition (à condition d’y mettre le prix évidemment). Entre le road trip dans le désert et les descentes en skis, vous risquez de manquer de temps.
Singapour n’a pas tout ça. Le pays propose davantage un contact avec la nature. Bien entendu, si vous avez envie de dilapider de l’argent, vous n’aurez aucun souci à le faire entre les boutiques de luxe et les restaurants étoilés. Des bars, restaurants ou boutiques hors de prix à Singapour, ce n’est pas ce qu’il manque.
Par contre, si comme nous, vous avez un budget plutôt limité, le panel de possibilités est plutôt restreint. Une fois les principales attractions citées plus haut photographiées sous tous les angles possibles, il y a un risque que l’ennui déboule.
En vrai, c’est ce que je croyais aussi. Mais non ! Singapour est une ville jolie. Son centre-ville contient des gratte-ciels dont la beauté et l’originalité de l’architecture peuvent rivaliser sans souci avec New York. La particularité de Singapour, c’est aussi cette végétation dense et luxuriante qu’on trouve partout. Végétation qui va même jusqu’à faire partie intégrante des immeubles. Arpenter les rues le nez en l’air est un réel plaisir.
Singapour est aussi une ville multiculturelle. Le simple fait d’avoir la moitié des habitants du pays qui sont issus de l’immigration et de permettre à tous de vivre selon leurs us et coutumes est très attractif pour les étrangers et rend le pays plus accueillant, mais favorise aussi le communautarisme. Nous n’avons vu que très peu de mixité entre les peuples et, des quartiers tels que Chinatown et Little India (majoritairement fréquentés et habités par des Chinois pour le premier et des Indiens pour le second), ne contribuent pas à créer une culture singapourienne commune. En tant que touristes, c’est agréable de circuler dans ces quartiers. Ils sont typiques, vivants et la culture de chacun des pays d’origine y est bien présente à travers la nourriture, les odeurs, les vêtements, etc.
Par contre, si j’étais Singapourien, je crois que cela me dérangerait énormément. Je trouverais difficile de côtoyer au quotidien des gens qui refusent de s’adapter et de s’intégrer à la culture de mon pays. Je ne comprendrais pas bien leurs motivations à rester dans mon pays tout en refusant d’y vivre comme la majorité. Cette culture du communautarisme est pourtant bien présente au Canada et aux États-Unis, je devrais donc ne pas être trop perturbé par ce que j’ai pu voir à Singapour. Par contre, après près de dix ans en France, mes perceptions ont changé. D’autant plus que je crois avoir réussi mon immigration en m’intégrant à la culture française et que cela s’est fait sans (trop) de douleur. Je suis content d’y habiter et je m’y sens (généralement) bien.
Singapour n’est pas la France, je sais. Immigrer en France n’est sans doute pas la même chose qu’immigrer à Singapour. Il n’empêche que Singapour est un pays développé, riche et qui fonctionne en partie grâce à ses étrangers. L’intégration ne doit donc pas y être si difficile que ça. Je suis convaincu qu’une bonne intégration des étrangers favorise la paix sociale et assure un meilleur fonctionnement du pays. Il ne reste plus qu’à espérer que les lois très strictes en place à Singapour perdurent encore de longues années afin de préserver le calme présent en ce moment. Sans quoi, j’ai peur que le vivre ensemble multiculturel ne deviennent plus compliqué.
Retrouvez le bilan de Benjamin :
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