THE HAIRY GIRAFFE… EN AUSTRALIE

Après un mois en Australie, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Ce voyage en Australie était attendu depuis longtemps. Depuis quatre ans en réalité. Nous devions venir au pays des kangourous en 2020, mais une pandémie a changé nos plans. Puisque l’Australie ce n’est pas la porte à côté, il faut de l’argent et du temps pour y passer des vacances. Impossible d’y aller le temps d’un week-end (même un à rallonge avec jours fériés). Même pour un court séjour, c’est compliqué, notamment à cause du décalage horaire. Mais pas que.

Grand comme quatorze fois la France, le sixième plus grand pays du monde a une multitude de choses à proposer à ses touristes. Des paysages variés, une faune sauvage, diversifiée et très particulière, des eaux cristallines grouillantes de petites (et grosses) choses mignonnes (et moins mignonnes), on ne s’ennuie pas en Australie. Encore faut-il avoir le temps de profiter de tout cela. 

Nous avons la chance de faire un tour du monde. Nous ne sommes pas loin (on part de Bali, à côté). Du temps, nous en avons. De l’argent, nous en avons. Certes, de moins en moins mais encore suffisamment pour passer un mois en Australie (qui coûte horriblement plus cher que les dernières destinations réunies). Alors, c’est suite à ce raisonnement que nous nous retrouvons dans un vol Bali-Darwin prêts à faire de l’Australie la douzième destination de notre tour du monde.

L’arrivée et les premiers jours à Darwin me font vivre des émotions que je n’ai pas vécues depuis longtemps. Dès l’arrivée à notre hôtel, on sait que ce séjour en Australie sera facile. Soyons clairs, de la facilité, nous en avons rencontrée à plusieurs reprises depuis notre départ. Les Émirats arabes unis étaient un début de voyage facile. Taïwan était facile malgré la crainte d’une attaque chinoise. La Chine, mis à part la barrière linguistique, était relativement facile. Le Japon était facile. Singapour également. La grosse différence entre toutes ces destinations et l’Australie est simple à identifier : la culture occidentale.

Quand tu arrives à ton hôtel à près de minuit et que l’employée qui fait le check-in est aussi la serveuse du bar et que, une fois qu’elle t’a remis ta clé, elle te dit qu’il est encore tôt et de venir boire une bière au bar, tu sais tout de suite que le mois qui vient va être facile.

Je n’ai rien contre les cultures asiatiques. En six mois, j’ai passé d’excellents moments en Asie. Après six mois de voyage, j’avoue toutefois m’ennuyer de mes repères. Six mois passés notamment à décrypter les codes sociaux pour fonctionner dans la société tout en ayant l’air “normal” comme ce fut le cas au Japon, c’est épuisant. Six mois passés notamment à devoir surveiller ses paroles et ses actes et refouler son identité comme ce fut le cas aux Émirats arabes unis, en Malaisie ou en Chine, c’est oppressant. Atterrir dans un pays où les libertés individuelles sont reconnues et où la liberté d’expression est possible, en vrai, ça fait du bien.

L’Australie permet d’être soi-même et de retrouver ses repères. Enfin, pas tous. Ils conduisent à gauche et, même après un mois passé ici, j’ai encore du mal à savoir d’où les voitures arrivent lorsque je sors d’un parking… mais bon, c’est un détail. Le pays nous a permis de renouer avec une langue qu’on maîtrise. Nous avons pu y retrouver de la musique que nous connaissions et la chanter à tue-tête sur les routes du pays (du moins, lorsqu’on captait les ondes radio).

Nous nous sommes aussi régalé de nourriture occidentale. Vous ne pouvez pas vous imaginer le bonheur créé par le simple fait de mordre dans un burger bien juteux, de manger une pizza bien grasse ou de savourer une salade de pommes de terre remplie de mayonnaise après 4 mois de nouilles. Au riz, au blé, frites ou en soupe, froides ou chaudes, on ne me trompe plus, ça reste des nouilles, aussi bonnes soient-elles. C’est fou comment un simple camembert et une bouteille de vin (australien évidemment) peuvent stimuler la production d’endorphines et créer un réel sentiment de bien-être après 6 mois d’abstinence forcée. On a l’impression de revivre.

Il est difficile de ne pas se sentir bien en Australie lorsqu’on échange un peu avec les Australiens. Ils sont tout simplement adorables. Ils sont souriants et d’une gentillesse sans nom. Ils ne tiquent pas quand tu bredouilles de l’anglais. Ils t’accueillent tous avec un “G’day, mate!” (Bonjour, l’ami !) exactement comme si tu étais un des leurs. Nous avons fait le même constat à Sydney alors que la ville est beaucoup plus grande et l’immigration plus importante. Ça fait du bien de voir des gens bons vivants, souriants, heureux et qui rigolent. C’est aussi tellement plus agréable d’avoir de vrais rapports sociaux qui ne transpirent pas l’extorsion de touristes comme c’était le cas en Inde ou en Indonésie.

De plus, ils fêtent Noël deux fois par année : en décembre (sous 30 degrés…) et en juillet. Comment ne pas les aimer, ces Australiens ?

L’Australie est aussi parfaite pour le nostalgique de l’Amérique. La nourriture, la musique, l’architecture d’une ville comme Sydney, les voitures démesurées donnent l’impression, par moments, qu’on se trouve dans une ville américaine. Parfois, j’avais même l’impression d’être au Québec. Pas forcément dans le désert ou en regardant des kangourous sauter, on s’entend. Ce sentiment était surtout présent lorsque nous faisions nos courses. Déjà, j’ai retrouvé une marque de supermarchés bien connus des Québécois. IGA, j’y allais petit, avec ma grand-mère. C’était le seul véritable supermarché à proximité du petit village dans lequel elle habitait. J’y allais aussi, adulte, y faire mes courses lorsque j’habitais encore à Montréal. J’avoue que la surprise a été totale de retrouver la même marque et le même logo dans une petite ville perdue du Northern Territory.

L’expérience d’achats dans les supermarchés australiens est aussi semblable à celle ressentie au Québec. Des viandes grasses, du lait au frigo (et non UHT), peu de fromages et des produits nostalgiques que j’adore et qui sont plutôt rares ou hors de prix en France.

Peu de produits frais, beaucoup de produits réfrigérés ou congelés. Il n’y a pas non plus de rayons vêtements, mécanique, déco ou électronique comme c’est souvent le cas dans les Auchan et Carrefour en France. C’est étrange de dire qu’on se sent bien en faisant ses courses. Malgré tout, j’ose le dire au risque de passer pour un nostalgique lourdingue. J’ose même ajouter que je me verrais bien y faire mes courses toutes les semaines. Tout comme je me verrais bien vivre, de l’autre côté du monde, dans ce pays paisible et serein qu’on dirait à l’abri de tout problème géo-politique ou social. 

Je ne suis pas stupide. Je sais bien que tout n’est pas rose ici. Il n’empêche que mon expérience australienne n’a pas eu de souci majeur et que, de mon point de vue, le pays possède beaucoup d’éléments qui me sont chers.

Est-ce que je déménagerai un jour en Australie ? Je n’en ai aucune idée. Je verrai bien ce que l’avenir me réservera.

L’Australie, ça vaut la peine d’y aller ?

Je crois que mon avis sur la question est assez clair. Par contre, je suis conscient que le pays n’est pas à la portée de tous. La durée du vol, la quasi-absence de vols directs (la liaison Paris-Perth existe) et un prix du billet forcément très élevé peuvent en rebuter plusieurs. Par contre, pour ceux qui auront la chance de découvrir l’Australie, je suis convaincu qu’ils en garderont des souvenirs inoubliables. 

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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