THE HAIRY GIRAFFE… EN INDONÉSIE

Après un mois en Indonésie, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Je me souviendrai longtemps de mon passage en Indonésie. Et disons-le tout de suite, pas forcément pour les bonnes raisons. Je pense que je suis passé à côté de ce que le pays a à offrir. L’Indonésie est, après tout, connue (et reconnue) par de nombreux voyageurs et influenceurs comme étant l’un des plus beaux pays au monde. Pour moi, l’Indonésie reste un pays de déceptions, de frustrations et de perte de temps.

Il faut dire que mon passage dans ce pays s’inscrit dans un tour du monde. Il s’agit de la onzième destination que nous avons faite. Il est donc certain que la fatigue causée par ce long voyage a influencé mon expérience. En 5 mois de voyage, nous avons vécu de nombreuses expériences mémorables. Nous avons enchaîné les visites et les pays. Malheureusement, nous avons aussi accumulé une certaine fatigue à force de nous lever tous les matins, de visiter, de nous déplacer et de nous adapter à toutes ces cultures. 

Autant nous avons couru partout au Japon et avons eu des journées ultra chargées durant notre séjour, autant la modernité du pays a fait en sorte de préserver mon moral et mon humeur. À aucun moment cette fatigue et cet épuisement ne se sont fait sentir.

En Malaisie, c’était pareil. Malgré le fait que Bornéo ne soit pas aussi moderne que Tokyo, il n’empêche que je m’y suis senti bien et que le séjour s’est déroulé sans encombre. En Indonésie, c’est différent.

L’arrivée à Yogyakarta a été marquée par la précarité du pays. Cette précarité s’est traduite tout d’abord par une baisse de notre qualité de vie au quotidien. Des chambres au confort sommaire. L’absence d’eau potable. Le bordel incessant dans les rues. Le risque très élevé d’attraper une intoxication alimentaire. Tout cela a forcément eu un impact sur mon moral. Cette fois, je ne pouvais plus miser sur un lit confortable, une vue splendide ou un excellent repas pour tenter d’enrayer cette fatigue.

Ensuite, le harcèlement constant est vraiment énervant. Débarquer de l’avion et se faire assaillir par une horde de commerçants, ce n’est pas très accueillant. Marcher dans les rues de Bali et se faire proposer, à tous les dix mètres, un taxi, un massage, de jeter un œil dans une boutique ou d’acheter un peu de cannabis, c’est très énervant. Par moment, j’avais l’impression de revivre mon séjour en Inde, ce qui, dans mon cas, n’est pas une excellente nouvelle. J’avais ces souvenirs où nous étions sans cesse abordés par des touktouks ou par des arnaqueurs que nous devions absolument suivre, car ils étaient les seuls à connaître la route où nous allions. Forcément, ma réaction première est d’ignorer ces Indonésiens et d’adopter un faciès très fermé. À cause de ça, pour moi, la cordialité et la gentillesse des Indonésiens n’existent pas. Je n’y ai vu, encore une fois, qu’un intérêt commercial et monétaire. 

Pour ces raisons, le début du séjour en Indonésie a été difficile pour moi. Malheureusement, à cause de cela, j’ai eu beaucoup de difficulté à apprécier les activités que nous y avons faites. J’ai trouvé les temples de Java anecdotiques (surtout après avoir fait Siem Reap au Cambodge) alors qu’ils sont foncièrement jolis et bien préservés. J’ai trouvé l’excursion nocturne au point de vue pour le Bromo difficile et inutile alors que, en vrai, la vue est effectivement magnifique. 

J’ai trouvé difficiles les trajets en train sur Java, car j’avais l’impression d’être dans un fourgon de bétail alors que j’ai déjà fait bien pire.

Cette mauvaise attitude a perduré. À Ubud, les tours que nous avons faits avec des chauffeurs m’ont laissé de glace. Je trouvais les prix exorbitants, les sites inintéressants et les guides ridicules. Si, avec le recul, je suis conscient que certains sites étaient vraiment sympas, sur le coup, ça m’a gonflé. J’ai fait la gueule et me suis renfrogné. J’ai donc loupé le peu de culture balinaise qu’il était possible de croiser.

La fin du voyage n’a pas été meilleure. Attraper la dengue dans un pays pauvre au système de santé catastrophique n’est pas une mince affaire et n’aide en rien à se rabibocher avec le pays. Être cloué au lit durant 4 jours, fiévreux et rempli de douleurs musculaires m’a juste donné envie de me téléporter dans mon salon. Côtoyer durant trois jours des médecins et des infirmiers profondément incompétents, ça saoule aussi. Et forcément, ça m’irrite. 

La coupe était déjà bien pleine, mais cette semaine de dengue l’a fait exploser. J’en ai marre de Bali. J’en ai marre de l’Indonésie. Vivement la prochaine destination.

L’Indonésie, ça vaut la peine d’y aller ?

Oui, incontestablement. Cela peut paraître étrange à lire surtout à la fin d’un bilan comme le mien, j’en suis conscient. Néanmoins, malgré le fait que mon expérience en Indonésie n’ait pas été à la hauteur de mes attentes (notamment à cause d’une semaine de maladie), je suis persuadé que le pays a de jolies choses à proposer. Je suis convaincu qu’un voyage de 2-3 semaines exclusivement ici aurait tout changé. J’aurais pu en apprécier davantage la nature, les paysages et la culture. L’absence de fatigue accumulée et surtout une préparation pré-voyage m’auraient permis de passer des moments plus agréables et de profiter pleinement des diverses visites et activités. J’aurais aussi sans doute été plus zen et plus ouvert. 

Attention toutefois, tout n’est pas rose en Indonésie. L’image du pays est clairement surfaite par les (trop) nombreux influenceurs qui y vivent ou qui y passent du temps. Le pays présente de réels soucis qui impactent forcément l’expérience du touriste lambda. Le risque d’intoxication alimentaire (et de dengue) est bien présent. Afin de bien profiter de l’expérience de voyage, il faut rester prudent et vigilant. Néanmoins, il y a moyen d’y passer d’agréables moments en couple ou en famille. 

Sachant cela, serait-il possible que je retourne en Indonésie ? Sans doute pas. Je crois que ce passage m’a suffisamment marqué pour que j’y retourne. De plus, il y a encore tellement d’endroits dans le monde qui méritent mon attention. J’aurai donc tendance à choisir de nouvelles destinations plutôt que de retenter ma chance ici.

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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