The Hairy giraffe… EN NOUVELLE-ZÉLANDE

Nous avons décidé de faire escale à Auckland sur la route vers l’Amérique du Sud pour plusieurs raisons. D’abord, la distance séparant l’Australie du Chili étant considérable, nous souhaitions la fragmenter afin que ce soit plus confortable. En quittant la Nouvelle-Zélande il ne nous restera donc plus que 11 heures de vol… 

Ensuite, la Nouvelle-Zélande n’est pas toute proche. Située à plus de 18 000 km de Paris, ce n’est pas une destination où l’on va avec une semaine de congés. Alors, tant qu’à être dans le coin, aussi bien en profiter.

Enfin, nous avons pris goût au confort de l’Australie et avons envie d’en profiter quelques jours de plus. Pouvoir avoir accès à de l’eau potable, du chauffage (pour rappel, c’est l’hiver ici) et des supermarchés, ça n’a pas de prix. Et c’est surtout un luxe que nous allons perdre en Amérique du Sud. Encore une fois, après six mois de voyage, la fatigue se fait sentir.

Nous avons fait cette escale à la mi-juillet, en plein hiver austral. Si le soleil est généralement présent, le vent est frais et il peut faire froid dans les zones d’ombre. Ce n’est pas non plus la saison touristique qui est durant les vacances scolaires soit de décembre à février.

Le coût de la vie semble y être également assez élevé. Nos courses au supermarché nous ont coûté un peu plus cher qu’en Australie, de même que nos repas au restaurant. Il faut également noter que l’entrée de certains sites comme celle du musée du mémorial de guerre est assez coûteuse.

En revanche, les conditions sécuritaires et sanitaires sont bonnes et aucun danger particulier ne guette le voyageur.

Deux jours à Auckland, c’est amplement suffisant pour profiter de la ville.

Néanmoins, cette escale nous aura en tout cas donné envie de consacrer plusieurs semaines à la découverte de la Nouvelle-Zélande.

RÉSUMÉ DE NOS 2 JOURS À AUCKLAND

Auckland, la métropole 

Nous n’avions pas le temps de visiter la Nouvelle-Zélande (ni le budget non plus) et la saison hivernale n’est pas la meilleure. C’est pourquoi nous nous sommes contentés de rester à Auckland, la ville la plus peuplée du pays. Il s’agit aussi de la ville la mieux desservie par avion, facilitant donc la poursuite de notre voyage vers l’Amérique du Sud. 

Nous sommes arrivés à l’aéroport international d’Auckland en fin de journée. Pour plus de confort, nous avons opté pour un Uber afin de nous rendre à notre hôtel dans le quartier de Parnell, quartier légèrement excentré du centre-ville. La ville d’Auckland est très étendue. L’aire urbaine fait 605 km² alors que Paris n’en fait que 105. Les distances sont donc longues à parcourir. À Sydney, nous avions eu le luxe de n’avoir que 8 km à parcourir entre l’aéroport et le centre-ville. Ici, c’est plus de 20 km qui nous attendent, distance que nous ferons en environ 45 minutes. 

Nous avons été rapidement confrontés à un problème de taille : les bouchons de circulation. L’inefficacité des transports en commun n’aide en rien à réduire le nombre de véhicules sur les routes. À Auckland, il n’y a pas vraiment de métro. Il existe des trains, mais ils sont peu nombreux et ne desservent pas beaucoup d’endroits. Des ferrys sont forcément présents pour rejoindre les îles à proximité. Sinon, des bus circulent un peu partout. Toutefois, seule une très petite minorité les utilisent. La plupart des habitants préfèrent se déplacer en voiture. Durant notre séjour, nous faisons tout à pied.

La banlieue de Parnell où nous logeons est considérée par plusieurs comme étant la plus ancienne d’Auckland. Il s’agit d’un quartier très huppé où les boutiques haut de gamme et les petits cafés à la française sont présents.

Certains endroits proposent aussi une vue sur la skyline d’Auckland. Les maisons y sont immenses et cossues. Le Auckland Domain (un parc très arboré) s’y trouve également et, en suivant les sentiers qui le traversent, il est possible de rejoindre le centre-ville moyennant quelques détours. La balade y est d’ailleurs plutôt agréable. Nous regrettons juste l’absence de bancs pour profiter pleinement du décor.

La ville d’Auckland est jolie. Elle est construite sur un terrain montagneux : les montées et les descentes sont nombreuses et donnent du relief au paysage. À l’exception du Central Business District (CBD) et ses hautes tours, la plupart des quartiers sont plutôt bas avec des maisons individuelles et des commerces à un ou deux étages maximum.

Tout comme à Sydney, plusieurs bâtiments remontent au début du XXe siècle. La ville a su les intégrer avec goût dans le décor urbain. 

Auckland est aussi une ville en pleine expansion. Lors de notre passage, de nombreuses grues et immeubles en construction étaient présents.

La culture maorie

Un autre élément très agréable de la ville, c’est l’omniprésence de la culture maorie.

La Nouvelle-Zélande fait partie du triangle polynésien avec l’île de Pâques et Hawaï. Ce triangle représente la zone d’exploration des Polynésiens et regroupe de nombreux territoires sur lesquels ils se sont installés. La Polynésie française se trouve grosso modo au centre de ce triangle.

Bien qu’ils partagent les mêmes origines, des différences existent entre les Maoris et les autres Polynésiens (de Tahiti par exemple). Même si nous sommes loin d’être des experts de la culture polynésienne, nous en avons tout de même noté quelques-unes. D’abord, la langue est différente. Non, nous ne parlons pas tahitien, mais après plus d’un mois passé là-bas, on a fini par apprendre certains mots. Le fameux Ia Orana (Bonjour) que nous avions l’habitude de dire 40 fois par jour en Polynésie est devenu Kia Ora ici. Vahiné (femme) est devenu Wahine et Va’a (canot) Waka…

Nous avons aussi vu des différences au niveau de l’art. Les tikis font partie intégrante de la culture polynésienne. En Polynésie française, ils étaient généralement de forme plus arrondie et leur visage avait des traits plus doux. En Nouvelle-Zélande, ils ont des formes plus carrées, plus brutes. Leurs traits sont aussi plus guerriers. Ils ont le visage généralement tatoué de lignes verticales et ont des expressions plus agressives. Leurs yeux sont aussi mis en valeur grâce à la nacre qui est utilisée. Les tatouages comptent aussi parmi les différences que nous avons pu observer. En Polynésie, les gens étaient essentiellement tatoués aux membres, dans le dos et sur le thorax.

En Nouvelle-Zélande, les tatouages au visage semblent courants (même chez les femmes). Une présentatrice d’origine maorie Oriini Kaipara arbore d’ailleurs fièrement son tatouage à la télévision. Ces tatouages nous ont aussi paru plus guerriers que ceux que nous avons vus en Polynésie. Les motifs animaliers (raie, tortue…) présents en Polynésie semblent avoir laissé la place à des lignes et à des têtes de mort. On sent aisément le côté guerrier de ce peuple du Pacifique.

Le musée du mémorial de guerre

Une visite au musée du mémorial de guerre nous a d’ailleurs permis de plonger davantage dans la culture maorie. Malgré son coût d’entrée excessif pour les étrangers (qui sont d’ailleurs les seuls à payer), le musée est vraiment sympa.

Il se divise en trois parties : l’histoire d’Auckland, la culture maorie et des peuples du Pacifique et la contribution de la Nouvelle-Zélande aux grands conflits (Guerres mondiales, Guerre des Boers). Nous avons eu du mal à comprendre l’évolution de la ville d’Auckland. Le manque d’informations claires rend l’exposition difficile à suivre pour un néophyte. Nous sommes passés également assez rapidement sur l’exposition sur les guerres. En revanche, nous sommes restés près de deux heures dans les salles sur la culture maorie. Beaucoup de panneaux explicatifs permettent d’en apprendre davantage sur cette formidable culture. Les pièces exposées sont tout simplement splendides. Généralement en bois et entièrement sculptées avec minutie, elles sont de véritables trésors.

Ne serait-ce que pour cette exposition, le musée vaut le détour.

La Nouvelle-Zélande est le territoire sur lequel résident le plus de Polynésiens. Près de 13 % de la population néo-zélandaise est d’origine maorie. Ce nombre important a permis aux Maoris d’avoir leur langue comme langue officielle du pays. Ainsi, le maori côtoie l’anglais sur toutes les publications gouvernementales. Il est aussi présent sur les bâtiments publics comme les universités et dans l’espace public. Des chaînes de télévision maories sont aussi disponibles.

La faune néo-zélandaise

La Nouvelle-Zélande, c’est aussi la faune. Bien que moins impressionnante qu’en Australie, elle a tout le même le mérite de proposer quelques animaux atypiques et endémiques. Le kiwi est sans doute le plus connu. Cet oiseau emblématique du pays est de la même famille que l’autruche et n’est pas plus gros qu’une poule. Nocturne, il est très difficile à observer à l’état sauvage (encore plus au centre-ville d’Auckland !).

Les seuls que nous avons pu voir étaient empaillés au musée. Par contre, il est possible d’en trouver des représentations partout en ville.

Des panneaux publicitaires, des peintures murales, des autobus, tout endroit est propice à mettre un kiwi.

Les boutiques de souvenirs ne vendent d’ailleurs pratiquement que ça. À vous de choisir sur quoi vous voulez votre kiwi : t-shirt, bonnet, porte-monnaie, gant de four, porte-clés… Ce n’est pas le choix qui manque. 

Un autre animal phare de la Nouvelle-Zélande, est, sans conteste, le mouton. Dans un pays où on comptait 50 moutons par habitant, on imagine qu’il doit y en avoir partout dans les pâturages verts. En pleine métropole, le mouton est plus difficile à trouver. Voici les deux spécimens que nous avons pu trouver :

Le budget

Le budget est aussi un élément dont il est important de parler. Bien qu’il soit possible d’acheter des souvenirs vraiment sympas et de qualité correcte pour moins de dix dollars néo-zélandais (environ 5 euros), le reste coûte vraiment très cher. À Auckland, les prix à l’épicerie sont environ 1.5 fois plus élevés qu’en France.

Mis à part le musée dont on a déjà parlé, les activités coûtent aussi très cher. Il faut payer plus du double qu’en France pour une place de cinéma. Pour patiner sur une patinoire montée dans le cadre d’un événement sur une rue du centre-ville, il faut payer plus de 15 euros. Les salaires sont censés être plus bas en Nouvelle-Zélande qu’en Australie. Pourtant, la vie à Auckland nous a paru plus chère qu’à Sydney.

Pour conclure, la plus grande déception de notre séjour reste toutefois le manque de choses à voir et à faire. Bien que la ville soit très jolie, elle ne propose que peu d’activités touristiques. La vie semble être concentrée au CBD. Les autres quartiers en périphérie sont très résidentiels. Une fois la visite du musée effectuée et la rue Queen (la rue centrale commerciale) arpentée en long et en large au moins dix fois, on tourne un peu en rond. Bien qu’il s’agisse de la plus grosse ville du pays, nous croyons qu’il vaut mieux ne pas s’y attarder trop longtemps. 24 heures suffisent pour en voir les principaux points d’intérêt tout en appréciant le vin du pays.

Lors d’un prochain arrêt en Nouvelle-Zélande (car, oui, nous y retournerons), nous louerons une voiture afin de voir le reste du pays. Les montagnes, les forêts et la côte maritime doivent être de toute beauté. Nous passerons clairement moins de temps en milieu urbain afin de tirer profit de tout ce que la nature pourra avoir à nous donner.

Voici donc la fin de notre escale à Auckland. Avant de nous embarquer pour un long vol transpacifique, nous profitons des points accumulés depuis le début du voyage pour accéder au salon VIP de l’aéroport. Une première pour nous, mais certainement pas une dernière. Buffet chaud et froid, desserts, boissons et alcools à volonté à consommer dans un espace plus calme et des fauteuils plus confortables que ceux de la salle d’embarquement. On aime !