The Hairy giraffe… EN CHINE
Après quelques jours à Hong Kong et Macao, le tour du monde se poursuit en Chine où nous restons 25 jours. Nous passerons la grande partie de notre séjour dans le Yunnan, région montagneuse du sud-ouest du pays. Cette région montagneuse est aussi une des principales destinations touristiques du peuple chinois. Nous croisons très peu de touristes étrangers lors de notre séjour. Notre présence attire même souvent les regards des Chinois peu habitués à voir des étrangers. Ils n’hésitent pas à nous pointer du doigt et à nous regarder avec insistance et curiosité. Les plus courageux viennent nous parler par signes ou en balbutiant l’anglais pour nous demander à prendre une photo avec nous. Ce contact privilégié rend notre passage en Chine mémorable.
Nous profitons aussi de notre passage dans le pays pour faire un détour par l’armée de terre cuite à Xi’an (qui reste une de nos pires expériences de voyage) et visiter Pékin, capitale de l’Empire du Milieu.
Combien de temps ? Nous sommes restés 25 jours en Chine. Si on additionne à cela les trois jours passés à Hong Kong et Macao, nous avons passé près d’un mois sur le territoire chinois.
Quand ? Mi-mars à début avril.
Facilité de se déplacer en indépendant : 2 girafes Si les infrastructures (trains, métro , bus…) existent, trouver l’information (horaires, numéro du bus, etc) relève souvent du parcours du combattant. Les Chinois sont aidants mais il reste difficile de se déplacer en indépendant, d’autant plus que le tourisme domestique est majoritairement un tourisme de groupe.
Budget : 3 girafes Dans le Yunnan, il est possible de très bien manger pour moins de 15 euros par jour pour deux et d’avoir une chambre tout confort pour environ 25 euros la nuit. Les prix sont évidemment plus élevés à Pékin. Par contre, la majorité des attractions touristiques coûtent assez cher. Il n’est pas rare de devoir dépenser 10 à 15 euros pour entrer sur les sites.
Facilité de communication : 1 girafe La communication verbale est très difficile en Chine pour un non sinophone. Les Chinois ne parlent pas anglais. Même si parfois il est possible de trouver quelques mots en anglais (noms de rues ou de stations de métro, plats…), Google Translate a été notre meilleur allié durant notre séjour. Heureusement que les Chinois sont gentils. Ils tentent par des gestes, des images ou des applications de traduction de se faire comprendre. Ils sont aussi patients lorsqu’on galère à tout traduire du français au chinois.
Sécurité : 3 girafes À aucun moment de notre séjour nous n’avons ressenti de l’insécurité. Par contre, la présence de caméras partout dans les espaces publics, le fait que nos passeports soient systématiquement contrôlés lors de nos déplacements et que nous soyons photographiés lors de notre arrivée dans les hôtels apportent un côté flippant à notre séjour. En sachant également que les libertés individuelles ne sont pas la priorité du gouvernement et qu’un faux-pas peut nous amener directement en prison (sans passer par la case départ), ça peut parfois être oppressant.
Santé : 4 girafes Contrairement aux idées reçues en Occident, la Chine s’est modernisée. Les règles sanitaires sont respectées. Les rues sont propres. Les normes d’hygiène sont élevées. Les cuisiniers travaillent avec des gants, se lavent les mains et utilisent de l’eau traitée. Par contre, l’eau n’est pas potable, mais la plupart des hôtels la distribue en illimité.
Gay friendly : 1 girafe La communauté LGBT n’a quasiment aucun droit sur le territoire chinois. Mieux vaut rester très discret.
Facilité du voyage : 2 girafes La Chine n’est pas une destination facile et adaptée aux touristes étrangers. Déjà, la barrière de la langue est un réel problème. Il est possible de compter sur les doigts d’une main les Chinois qui ont pu nous parler en anglais sur la totalité de nos quatre semaines dans le pays. Ensuite, toutes les réservations (trains, visites) se font généralement en ligne. Le problème est que les sites ou les applications sont exclusivement en chinois et que, lorsqu’on réussit à passer la barrière de la langue, le paiement nécessite un numéro de téléphone chinois. En Chine, tout se paie par WeChat (une application chinoise qui remplit plusieurs fonctions comme payer, discuter, etc.). Beaucoup de commerçants sont même gênés de recevoir des billets, car ils n’ont pas la monnaie. Pour avoir WeChat, il faut bien sûr un numéro de téléphone chinois et une carte de paiement. Bien entendu, nous aurions pu acheter une carte SIM à notre arrivée au pays comme nous l’avons fait ailleurs mais notre opérateur français couvrait la Chine gratuitement à hauteur de 35Go. Et puis, acheter une carte SIM ici, c’est aussi accepter de donner, en toute connaissance de cause, ses informations personnelles (et son numéro de carte de crédit) au gouvernement chinois.
Nos coups de cœur : le Temple des trois pagodes de Dali, les cerisiers en fleurs qui ajoutent de magnifiques couleurs aux paysages, la vue sur la montagne enneigée du parc de l’étang du Dragon noir à Lijiang, les éléments tibétains de Shangri-la.
Nos déceptions : le tabagisme très présent partout en Chine. Un très grand nombre de Chinois (les hommes essentiellement) fument. Ils le font partout : gares, hôtels, toilettes publiques… L’odeur de tabac est parfois omniprésente et il n’est pas rare de respirer une bouffée de fumée. Le côté mal dégrossi de certains Chinois âgés. Ils coupent les files d’attente, crachent, reniflent bruyamment, parlent fort… La nouvelle génération semble exempte de ces comportements. Le système de réservation pour visiter la Cité interdite. Tous les billets sont réservés à l’avance par des groupes et des agences. Impossible d’en réserver un sur le site officiel à un prix raisonnable. Xi’an dans sa globalité : trop bondée, trop bruyante, trop polluée.
Retrouvez nos articles bilan sur la Chine :
Itinéraire d’UN MOIS EN CHINE
Voici l’itinéraire détaillé de notre mois en Chine :
J0 : Vol d’un peu plus de 2h30 qui relie Hong Kong à Kunming. Le Boeing dans lequel nous sommes montés a pu se rendre à bon port. L’entrée en Chine a été plus compliquée, notamment pour François dont la photo de passeport faite il y a 6 mois ne semble pas correspondre à sa tête actuelle. Son visa de 10 ans (attribué aux citoyens canadiens) intrigue aussi beaucoup. Les douaniers doivent le regarder à plusieurs reprises pour s’assurer de son identité. Ils lui posent aussi de nombreuses questions dans un anglais plus qu’approximatif pour tenter de comprendre ses motivations. Nous arrivons finalement à notre hôtel tard en fin de soirée.
J1 : Nous débutons la journée au parc du lac d’Émeraude situé juste à côté de notre hôtel. Le parc est assez grand et présente plusieurs points d’intérêt : de petits lacs remplis de canards, une “forêt” de bambous et divers marchands. En ce samedi matin, il y a beaucoup de monde. La balade est agréable.
On remonte Huanggong East Alley jusqu’au Wuhua Square où plusieurs personnes font du taichi. Nous passons ensuite par le marché aux oiseaux.
Nous faisons un rapide arrêt au temple de Confucius.
Nous nous rendons par la suite à la vieille rue de Kunming. La rue est vraiment très jolie. Des bâtiments remontant aux dynasties Ming et King (17e siècle) sont présents de part et d’autre et apportent beaucoup de cachet à la rue.
Nous en profitons pour nous régaler d’un plat de nouilles. Nous découvrons aussi une marque de boissons et de glaces dont les prix défient toute concurrence (quelques dizaines de centimes d’euros pour une glace à la vanille). Nous serons des clients fidèles tout le long de notre séjour.
Après un dessert à base de biscuits fourrés aux fleurs (flower cakes), une spécialité du Yunnan, nous partons vers le temple bouddhiste de Yuantong.
Le temple est différent de ceux que nous avons pu voir jusqu’à présent. Un point d’eau central et des ponts en pierre apportent un certain charme et renforcent le côté serein et spirituel de l’endroit.
Nous rentrons, sous les cerisiers en fleurs, boire un thé dans notre chambre avant de nous régaler, le soir venu, au restaurant de l’hôtel.
J2 : Petite journée où nous faisons sensiblement la même chose que la veille. Nous retournons au parc en matinée profiter de la verdure et de l’animation du dimanche matin. Nous passons par la gare acheter nos billets pour le lendemain et le surlendemain. Puis nous partons déjeuner sur la vieille rue. Un Skype avec la famille clôt notre journée.
J3 : Direction la forêt de pierres de Shilin à 85 km de Kunming. Il s’agit d’une formation karstique (formation par l’érosion) où d’énormes formations calcaires s’élèvent vers le ciel comme des arbres de pierre.
Nous décidons de le faire en indépendants. Nous prenons le train jusqu’à la gare de Shilin Ouest puis le bus pour les 40 minutes de trajet qui nous séparent du géoparc. La barrière de la langue complexifie le trajet. Nous ne sommes jamais totalement sûrs que nous sommes au bon endroit ou que nous prenons le bon bus, mais nous arrivons finalement à bon port sans erreur.
Au géoparc, nous débutons par l’aire scénique majeure (Major Stone Forest Scenic Area). Toutes ces formations rocheuses sont magnifiques. C’est un réel plaisir de se perdre parmi elles. Bien que plusieurs groupes de touristes soient présents, la plupart d’entre eux restent à l’entrée du site et au niveau du pavillon qui surplombe le site. Il nous est donc facile de trouver des endroits calmes et sans touristes pour apprécier encore plus toute la beauté du site. Ce dernier offre d’ailleurs de superbes points de vue sur les rochers. Benjamin fait chauffer l’appareil photo !
Nous terminons par l’aire scénique mineure (Minor Stone Forest Scenic Area). Bien différente de sa grande sœur, cette partie du parc n’est pas du tout labyrinthique. Elle est davantage aménagée comme un jardin où les énormes rochers côtoient de jolies plantes. Nous avons aussi la chance de tomber durant la saison de floraison des cerisiers. Le rose des fleurs contraste joliment avec le gris des rochers.
Nous passerons environ 3 heures sur le site avant de rentrer à Kunming.
J4 : Deux heures de train nous amènent jusqu’à Dali où nous arrivons en début d’après-midi.
Nous achetons les billets de train pour la prochaine étape avant de prendre un bus de ville qui nous amène aux portes de la vieille ville et près de notre hôtel où nous posons nos valises vers 17h00. Nous sortons nous balader malgré les averses dans la vieille ville.
La rue principale est magnifique avec ses bâtiments d’époque et d’architecture Bai, un groupe ethnique originaire de Dali. Une partie de la rue (la principale) est piétonne. De part et d’autre, une multitude de boutiques de souvenirs pour touristes se succèdent (vêtements ethniques, babioles, gâteaux aux fleurs, bijoux, etc.) sans compter les stands de street food. De plus, de nombreuses boutiques de nourriture envoient leurs employés dans la rue proposer des échantillons en dégustation aux touristes qui passent. De quoi se faire un petit encas pas cher…
Les magnifiques cerisiers en fleurs embellissent également le paysage.
Nous dînons dans une boulangerie de sandwichs de prime abord salées mais faites à partir de pain brioché. Pas mauvais mais surprenant et un chouia trop sucrées.
J5 : Nous partons visiter le temple des trois pagodes (temple Chongsheng) en matinée. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, les trois pagodes sont loin d’être le point d’intérêt de la visite. Le site de se résume pas aux trois pagodes qui se trouvent près de l’entrée mais est composé d’une dizaine de temples construits pour la plupart les uns derrière les autres à flanc de montagne. Ainsi, plus la visite avance, plus le visiteur grimpe en altitude.
Le site est vraiment impressionnant. Les trois pagodes se dressent vers le ciel dès l’entrée sur le site et accueillent les touristes. La légende raconte qu’elles auraient été construites pour repousser les dragons qui vivaient dans les marécages à proximité. Les temples, par la suite, sont jolis, certains chargés, d’autres plus épurés. Le site est tellement grand que les groupes de touristes chinois que nous croisons n’affectent aucunement notre visite.
Le temps nuageux et la montagne en arrière-plan créent une ambiance un peu mystique.
Nous prenons notre temps pour visiter et pour monter, Dali étant à un peu moins de 2000 m d’altitude, on s’essouffle un peu plus vite. Nous restons environ 4 heures sur le site.
Nous passons l’après-midi dans la vieille ville. Benjamin achète du thé et le vendeur lui propose une dégustation afin de confirmer son choix. Celle-ci durera 45 minutes durant lesquelles nous tenterons d’en apprendre davantage sur le thé chinois grâce à Google Translate.
François goûtera ensuite d’échantillons gratuits de nougat, de barres lactées aux noix, d’oranges confites et de thé aux fleurs grappillés tout le long de la rue.
Nous prenons quelques photos de la fin de journée et de son changement de luminosité sur la ville avant de rentrer à l’hôtel.
J6 : Nous nous rendons en bus à la vieille ville de Xizhou située à une vingtaine de kilomètres au nord de Dali. Xizhou est très semblable à Dali, à une plus petite échelle. Nous retrouvons la même architecture, les mêmes boutiques et les mêmes produits en vente (thé, biscuits à la rose…).
Malgré tout, nous prenons un réel plaisir à nous balader dans les rues et notamment à prendre des photos des peintures murales présentes un peu partout.
Nous passons environ trois heures à Xizhou, déjeuner inclus, avant de rentrer à Dali où nous passerons l’après-midi dans la vieille ville à faire quelques achats.
Nous nous faisons alpaguer par un couple qui souhaite absolument prendre une photo avec nous. Nous acceptons en échange de pouvoir avoir une photo également.
François en profite aussi pour essayer les coiffeurs chinois. Le résultat est mitigé et à un petit côté Desireless.
J7 : Nous devons prendre un train en milieu d’après-midi pour Lijiang. Nous faisons la grasse matinée à l’hôtel avant d’aller déjeuner dans un restaurant que nous avions bien aimé dans la vieille ville.
Après 1h30 de train, nous arrivons à Lijiang en fin d’après-midi. Nous prenons un taxi qui nous conduit en 45 minutes (vive les embouteillages !) aux portes de la vieille ville (les véhicules y sont interdits de circulation). Nous galérons à trouver notre route vers notre hôtel, car les rues forment un véritable labyrinthe.
Nous posons finalement nos valises en début de soirée et nous sortons profiter de l’éclairage de fin de journée pour aller découvrir la ville et prendre quelques photos.
J8 : Nous débutons la journée par le parc de l’étang du Dragon noir (Black Dragon Pool Park). Un seul mot pour décrire la matinée : magnifique. Le parc propose, au niveau de l’étang du Dragon noir, une vue incroyable sur le site et les montagnes enneigées. Des temples et des cerisiers en fleurs complètent le décor pittoresque.
Nous passons l’après-midi à nous perdre dans les rues de la vieille ville. L’architecture est différente de celle de Dali (nous sommes désormais en terre naxie, un autre groupe ethnique du Yunnan qui écrit toujours avec des pictogrammes). La ville est plus grosse que celle de Dali et aussi plus touristique. Les rues sont étroites et bordées par des canaux.
Elles forment un enchevêtrement de dédales où le touriste se perd aisément. Elles grouillent aussi de vie. Des boutiques (toujours les mêmes) sont présentes partout. Nous notons toutefois qu’il y a beaucoup moins de street food qu’à Dali. Les étals ont laissé leur place à des restaurants de fondue qui ont pignon sur rue et qui servent tous la même chose à des prix comparables, mais plus élevés que ce nous avions vus jusqu’à présent. Manger à Lijiang nous coûtera plus cher qu’ailleurs.
J9 : La journée débute par la visite du Mufu Palace, palais des dirigeants naxis. Le palais est très grand et ces différentes parties sont construites à flanc de montagnes. La montée nous permet d’avoir de jolis points de vue sur la vieille ville. Quelques panneaux traduits en anglais nous permettent d’en apprendre davantage sur la culture naxie.
Nous décidons de poursuivre notre ascension sur la colline du Lion et de nous rendre à la tour Wangu qui la culmine. Pour y arriver, nous devons acheter un billet supplémentaire : la tour n’étant pas incluse dans le palais. Haute de 33 mètres, la tour est dédiée aux différents groupes ethniques qui habitent Lijiang. La visite nous laisse sur notre faim : la tour date de 1997, il n’y a donc rien d’authentique. De plus, la vue sur la ville n’est pas plus jolie que celle que nous avions dans les hauteurs du palais.
Le ciel se couvre en après-midi. La pluie ralentit nos ardeurs et nous contraint à rester à l’hôtel. Nous sortirons armés de parapluies nous balader dans les environs de l’hôtel question de nous changer les idées.
En soirée, la pluie cesse. Cela nous permet de partir en quête de nourriture. Nous trouvons un petit restaurant à l’extérieur de la vieille ville qui sert des rouleaux de printemps, des dumplings et des pains fourrés (on commence à en avoir un peu marre des plats de nouilles). Une touriste de Singapour qui parle anglais, attablée au restaurant, nous aide à commander un œuf de 100 ans. Notre premier ! Servi avec de la sauce soja et de l’huile de sésame, la dégustation ne nous déplait pas. Il n’y a aucune odeur. L’apparence est particulière : le blanc est gélatineux, translucide et noir et le jaune a pris une teinte verdâtre. Côté goût, la première bouchée n’a rien de vraiment différent d’un œuf de base. Par contre, l’arrière goût de foin qui reste en bouche à de quoi diviser.
J10 : Le beau temps est de retour. Nous hésitons à monter sur la montagne et à aller voir la Blue Moon Valley dont tous les influenceurs parlent. L’ascension en bus et téléphérique coûte cher et l’entrée sur le site n’est pas donnée non plus. Des coûts supplémentaires sont également à prévoir comme la location d’une grosse doudoune (il fait très froid en haut) et l’achat de bonbonnes d’oxygène (le sommet culmine à près de 5600 mètres). Puisque l’expédition n’est pas anodine, nous prenons le temps de lire davantage sur le sujet. Nous nous rendons compte assez rapidement que la majorité des touristes occidentaux sont déçus de leur expérience pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le nombre de touristes est énorme à un point tel qu’il est fréquent de se marcher dessus. Ensuite, tous les paysages ont été construits par l’homme et mis en scène uniquement pour faire de jolies photos. Il n’y a donc rien de naturel. Enfin, la visite se fait en suivant des sentiers balisés qui conduisent de point photo à point photo. Il est donc impossible de se balader librement. Bref, en raison de tout cela, nous décidons de rester en ville.
Nous retournons au parc de l’étang du Dragon noir profiter du décor magnifique. Nous déjeunons d’ailleurs sur place avec vue sur la montagne.
Nous passons l’après-midi à nous perdre dans les rues de la ville et à faire quelques achats.
J11 : Un train matinal de deux heures nous conduit à Shangri-la, aux portes du Tibet. Nous continuons notre ascension dans les montagnes, car Shangri-la se situe à 3160 mètres d’altitude. Nous arrivons à notre hôtel en milieu de matinée. Nous posons nos sacs avant de partir explorer la ville sous un temps plutôt couvert.
La ville est très différente de celles que nous avons vues dans le Yunnan jusqu’à présent. Elle a des allures de ville de montagne avec ses maisons basses toutes en bois. Le tibétain se trouve également inscrit aux côtés du chinois et de l’anglais (!) sur la plupart des panneaux. Les boutiques sont également différentes. Certaines marques régionales et omniprésentes à Dali et Lijiang sont absentes. Ici, il n’y a plus de cookies à la fleur ni de boutiques de nougat. Les boutiques de thé se comptent sur les doigts d’une main et leurs produits sont moins variés et plus chers (au grand désespoir de Benjamin). De plus, presque personne ne donne d’échantillons gratuits (au grand désespoir de François).
À Shangri-la, les boutiques de location de costumes ethniques ont la cote. Presque la moitié des touristes présents dans les rues sont maquillés et costumés et prennent la pose devant la moindre porte en bois ou mur peint. De plus, ici, des femmes (certaines costumées elles aussi) se promènent avec un chevreau dans les bras et louent leur bête à ces touristes pour ajouter un petit bonus montagnard à leurs photos.
En après-midi, nous nous rendons au temple du Grand Bouddha, au cœur de la vieille ville.
Situé au sommet d’une colline (celle de la Grande Tortue), le temple domine cette dernière. Il est divisé en trois parties indépendantes : le temple principal, un plus petit légèrement en contrebas et un gigantesque rouleau à prières. Haut de 21 mètres, lourd de 60 tonnes, une bonne vingtaine de personnes doivent allier leurs forces pour le tourner.
Après avoir pris quelques photos, la pluie se met de la partie. Nous rentrons à l’hôtel nous abriter.
J12 : Nous débutons la journée en montant au sommet de la colline qui se trouve derrière la vieille ville. Notre objectif : atteindre le temple Baiji Si (ou temple des 100 poulets), un temple bouddhiste tibétain. Déjà, on trouve le nom rigolo. Ensuite, on se doute qu’on aura une belle vue sur la ville en contrebas. Pour l’info, le nom vient du fait que les habitants de la ville se rendent au temple pour libérer un poulet afin que leurs vœux se réalisent. L’ascension est assez difficile, malgré le chemin aménagé, à cause de l’altitude et du manque d’oxygène. Toutefois, elle en vaut vraiment le coup. Les derniers mètres se font sous les amas de drapeaux de prières tendus un peu partout.
Le temple propose une petite salle de prières pour la richesse et un hall classique avec statues de Bouddha et peintures sur les murs.
Il est possible de faire le tour du temple. Vous vous baladerez alors sous les drapeaux de prières (omniprésents).
Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir des yaks brouter ou des lièvres prendre le soleil à côté de leur terrier. Tentez également de compter le nombre de poulets que vous croiserez. Nous, nous en verrons une quarantaine. Certes, on est loin de la centaine, mais ça reste quand même beaucoup !
Nous prenons plusieurs photos de la faune locale, de la ville (la vue est en effet splendide sur les toits et les montagnes au loin) et des drapeaux de prières qui ajoutent des couleurs au paysage.
Nous déjeunons dans le même restaurant que la veille en changeant légèrement le menu mais en conservant le rou jia mo (qui rappelle un sandwich libanais) que Benjamin adore.
Nous profitons du fait qu’il fasse grand soleil et que le ciel soit dégagé pour remonter au temple du Grand Bouddha afin de faire de plus jolies photos. C’est le jour et la nuit avec la veille ! Le temple déborde de touristes et de croyants et, cette fois, l’énorme moulin à prières tourne quasi en continu. Nous y restons près d’1h30, pendant laquelle Benjamin se fait un nouvel ami.
Nous passons le reste de l’après-midi dans les rues de la vieille ville. Nous assistons à nouveau à une danse de place (nous en avions vues à Dali). Il s’agit d’une danse populaire qui se crée à l’initiative généralement d’une personne plutôt âgée qui a ramené sa musique. La musique débute et les gens de tous âges arrivent et dansent en relative harmonie. C’est assez impressionnant, notamment parce qu’il peut y avoir plusieurs dizaines de danseurs et que la très grande majorité d’entre eux connaissent parfaitement les mouvements. Une danse peut durer parfois jusqu’à près de dix minutes ! C’est encore plus impressionnant quand on pense que, en France comme au Québec, la seule danse connue (et encore !) par un grand nombre de personnes, c’est la macarena… Elle n’a que six mouvements et ne dure que 4 minutes… On est des amateurs à côté des Chinois !
J13 : Nous prenons un taxi pour nous rendre au monastère Ganden Sumtseling situé à l’extérieur de la ville. Il s’agit du plus gros monastère bouddhiste tibétain du Yunnan. Construit selon la vision du 5e Dalaï-lama (mi-17e siècle), il est aussi surnommé le petit Palais du Potala en référence au palais situé à Lhassa au Tibet.
Le monastère regroupe douze bâtiments (des halls et des khangtsens – des “maisons”) et une stupa sur plusieurs niveaux. L’ascension est d’ailleurs assez difficile (toujours à cause de l’altitude). Le touriste peut se promener relativement librement sur le site et il est facile de fuir les groupes en quittant l’axe principal.
L’architecture est saisissante. Les bâtiments sont massifs et très hauts. Tous peints en blanc ou en jaune, ils arborent d’énormes drapés noirs ornés de symboles bouddhistes au-dessus de leur porte et à leurs fenêtres.
À l’intérieur, les murs sont peints jusqu’au plafond de scènes religieuses colorées mettant à l’honneur des monstres ou des guides spirituels.
Certaines scènes peuvent d’ailleurs, pour un non bouddhiste, être assez violentes. Plusieurs d’entre elles illustrent des démons en position de domination sur des humains. Ils les écrasent, leur plantent des lances dans le corps, les décapitent… Rien de très gai. D’autres scènes sont encore plus étranges, comme celle où on voit deux démons avoir explicitement un rapport sexuel. Autre culture, autres mœurs.
Nous restons sur site trois bonnes heures en prenant des pauses pour nous réoxygéner. Avant de reprendre la navette, nous empruntons la passerelle située tout près qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur le site.
De retour dans la vieille ville, nous mangeons une fondue tibétaine. Nous en voyons partout depuis notre arrivée à Shangri-la ; c’est maintenant à nous de l’essayer. Le concept est assez simple. On s’assoit autour d’une table dans le centre de laquelle se trouve un brûleur. On vous apporte votre plat de fondue couvert. On laisse bouillir, on retire le couvercle et on déguste. On trouve, dans un bouillon aromatisé et épicé, des légumes verts, des champignons et de la viande de yak. C’est vraiment très bon!
Question de pousser l’expérience tibétaine encore plus loin, nous nous sommes pris un thé tibétain à base de lait de dri (la femelle du yak), de beurre et de sel. C’est bien gras, ça réchauffe, ça tient au corps et ça écœure un peu à la longue, mais c’est intéressant.
Pour brûler les calories fraîchement ingérées, nous sortons de la vieille ville le temps d’une balade dans la ville moderne. Si déjà, en temps normal, on nous dévisage, là, c’est encore pire. Des touristes occidentaux qui sortent de la zone touristique, ça ne passe pas inaperçu !
J14 : En matinée, nous avançons sur la préparation des autres destinations du voyage. Nous passons l’après-midi à nous balader dans la vieille ville et à faire quelques achats. Nous retournons une dernière fois au temple du Grand Bouddha.
En soirée, un vol de 1h30 nous amène à Chengdu.
Nous arrivons à notre hôtel passé minuit… avec une mauvaise nouvelle : l’hôtel a donné notre chambre à d’autres clients. Nous les avions pourtant informés de notre arrivée tardive (et ils avaient accusé réception de notre message). L’employée nous trouve une chambre dans un hôtel associé à proximité et nous paie le taxi pour nous y rendre. La frustration, la piètre qualité de la chambre et la rumba faite au pied de l’hôtel par des fêtards nous feront passer une très mauvaise nuit.
J15 : Suite au problème de la veille, nous retournons à l’hôtel initialement prévu. Après de nombreuses excuses, on nous donne finalement la chambre que nous avions initialement réservée. On nous fait aussi cadeau de la nuit précédente. Après un peu de repos, nous partons visiter le monastère Wenshu.
Il est bondé de touristes et on se marche un peu dessus. Les bâtiments sont jolis mais l’expérience globale reste sans doute la moins intéressante de toutes les visites monacales faites jusqu’à présent. Nous avons toutefois la chance d’assister à une cérémonie du thé dans les jardins du monastère.
Nous prenons ensuite la direction des allées Kuanzhai Xiangzi. Il s’agit de rues au look traditionnel qui s’entrecroisent. C’est surpeuplé et on se marche dessus ! De chaque côté, des boutiques pour touristes remplies de produits de bouche et… de pandas ! Chengdu est la ville du panda et ça se sent. Il y en a partout. De toutes les tailles et de tous les styles. Un manque de patience sans doute causé par un manque de sommeil affecte notre ressenti.
J16 : Nous passons la journée entière à la Base de recherche sur le panda géant. François étant un grand fan des animaux poilus et mignons, il était impossible d’y rester moins longtemps.
Nous y voyons plus d’une quarantaine de pandas géants, pour la plupart en pleine activité (du moins, aussi actifs que des pandas puissent l’être).
Nous finissons par une visite aux pandas roux. Une journée mémorable, malgré le nombre de touristes parfois important, essentiellement vers l’entrée du parc.
J17 : Nous nous levons tôt pour aller voir le Grand Bouddha de Leshan. Il s’agit d’une statue de Bouddha de 71 mètres de haut sculptée à même la falaise. Terminé au début du 9e siècle, c’est le Bouddha de pierre le plus haut et le plus gros du monde.
Le Bouddha est saisissant. La plate-forme d’observation nous donne un accès direct à son immense tête. Elle seule fait 14 mètres de haut. Nous avons aussi la possibilité de descendre tout en bas afin de le voir de dessous. Si se tenir debout à côté de son pied reste impressionnant, la vue d’ensemble reste moins intéressante. L’absence de recul nous empêche de ressentir pleinement l’immensité de la sculpture.
Nous nous baladons aussi sur le site du monastère à proximité. Sympathique balade.
Au final, entre les 2 heures de transport (métro, train, bus) aller et retour et les 4 heures sur site, cette expédition nous aura pris la journée.
J18 : Nous passons la matinée à la poste pour un deuxième envoi de colis vers la France. L’expérience est encore une fois assez compliquée, car notre chinois ne s’est pas amélioré depuis Taïwan…
Nous passons l’après-midi dans la vieille rue de Jinli, située juste à côté du temple Wuhou. L’ambiance qui règne dans la rue ressemble beaucoup à celle qui régnait à Lijiang. L’architecture y est très semblable. Une rivière serpente à travers et des ponts enjambent cette dernière. Nous retrouvons aussi presque les mêmes boutiques que dans le Yunnan. On a un peu l’impression d’avoir fait un bond de quelques jours dans le temps.
Nous décidons de ne pas visiter le temple qui, selon les avis que nous avons lus, est moins intéressant que le monastère Wenshu que nous avons vu à notre arrivée à Chengdu.
Nous passons la soirée au théâtre pour assister à un spectacle d’arts traditionnels chinois. Durant 1h30 s’enchaînent des numéros d’acrobates, de clowns, de chants, de musique, de marionnettes, d’ombres chinoises et de changement de masques.
Le spectacle est divertissant et nos coups de cœur vont à l’artiste d’ombres chinoises et à la troupe de changement de masques. La première réussit à faire vivre ses ombres animalières en les mettant en scène (on est loin de l’oie et du chien qu’on a tous déjà faits quand on était petit). Les seconds changent de masque à la vitesse de l’éclair, sans les mains et face public. Impressionnant !
La barrière de la langue n’est pas trop gênante. Nous passons une très bonne soirée arrosée de thé au jasmin.
J19 : Nous traînons à l’hôtel en matinée pour boucler les valises. Nous sortons ensuite voir une statue de Mao et marchons vers le People Park. Sur la route, nous tombons par hasard sur un… Tim Hortons ! Les Canadiens sont décidément partout.
Le jardin de bonsaïs est sympa.
La particularité de ce parc : les annonces matrimoniales qui s’y trouvent. Des célibataires (ou leurs parents) viennent afficher une annonce qui met de l’avant leurs atouts (ou ceux de leur enfant) et les grandes lignes de leur recherche. Les annonces bleues sont des hommes à la recherche de leur dulcinée. Les roses sont des femmes qui cherchent leur prince charmant. Si plusieurs touristes font un tour par curiosité, nous avons vu plusieurs personnes prendre des annonces en photos. Il n’y a plus qu’à leur souhaiter la meilleure des chances.
Nous terminons en faisant quelques achats dans des quartiers déjà visités avant de nous rendre à l’aéroport.
En début de soirée, un vol de 1h30 et rempli de turbulences nous conduit jusqu’à Xi’an. À notre arrivée, nous réalisons que le nombre de places disponibles pour l’armée de terre cuite pour les deux prochains jours a considérablement diminué depuis notre dernier passage sur le site officiel. (Nous apprendrons plus tard que les prochains jours sont fériés…). C’est alors la panique : il nous faut des billets, mais, sans WeChat, impossible de les réserver en ligne. Nous n’avons pas d’autre choix que de réserver un tour via l’hôtel à un prix évidemment plus élevé.
J20 : Nous sommes prêts pour notre premier tour en car chinois. Le car arrive avec trente minutes de retard. Nous ferons plusieurs détours pour récupérer tous les touristes et devrons à quelques reprises en attendre, car ils ne sont pas à leur point de rendez-vous. À cause de ces détours et des nombreux bouchons présents partout en ville, nous mettrons 2h30 pour faire la quarantaine de kilomètres qui nous séparent du site archéologique. Une fois arrivés, nous nous sauvons rapidement du groupe (nous nous disons que ça ne sert à rien de rester et d’écouter un tour en chinois) et partons explorer le site en autonomie. Nous mettons un certain temps à trouver l’entrée, car c’est assez mal indiqué.
Le site est composé de trois fosses et d’un musée sur la découverte de l’armée qui ne présente aucun intérêt pour un non-sinophone. Nous débutons par la fosse 2. Sa particularité est qu’il est possible d’y voir de très près 5-6 statues de soldats et de chevaux. En effet, des statues ont été mises sous verre sur la passerelle empruntée par les visiteurs afin que ceux-ci puissent les apprécier.
En voulant nous approcher des statues, nous sommes victimes des méfaits du tourisme de masse. Les gens se bousculent, se poussent et se marchent dessus afin de pouvoir s’en approcher le plus possible et ainsi prendre une photo. Nous nous prêtons au “jeu” et n’hésitons pas à nous imposer à notre tour.
Ensuite, direction la fosse 3 afin de fuir l’amas de touristes présents au niveau de la première fosse. La troisième fosse est plus petite, moins bondée et propose quelques soldats et des chevaux bien visibles et bien restaurés. Bien entendu, il faut s’armer de patience pour pouvoir prendre des photos et profiter du décor, car de nombreux groupes s’agglutinent le long de la rambarde.
Nous prenons notre courage à deux mains et allons affronter la marée humaine de la première fosse. Nous n’étions pas prêts à ça. C’est encore pire que pour la fosse 2. Des milliers de personnes s’agglutinent et se poussent sur une mini passerelle afin d’avoir un point de vue sur l’ensemble de l’armée (la photo classique qu’on voit partout sur Internet).
Ça pousse et ça bouscule encore plus fort. En plus, des agents de sécurité hurlent des consignes dans des mégaphones rendant l’expérience encore plus assourdissante.
De peine et de misère, nous réussissons à nous frayer un chemin afin de prendre quelques photos et profiter un peu du spectacle. Nous devons d’ailleurs jouer du coude pour conserver notre place.
Nous avançons ensuite à pas de souris vers la sortie en priant pour qu’un mouvement de panique ne se produise pas au risque de finir piétinés par une horde de Chinois.
Nous resterons environ 3 heures sur le site.
Nous quittons le site très tard après avoir attendu plus d’une heure que tous les autres membres du groupe arrivent puisque nous retournons avec le bus qui nous a amenés là.
Nous rentrons à l’hôtel en fin de soirée avec un goût amer en bouche. Entre l’organisation catastrophique du tour, le manque total de gestion des flux sur le site et le surtourisme dans lequel nous avons baigné toute la journée, notre visite de l’armée de terre cuite est sans doute notre pire expérience de voyage. On appréhende beaucoup la visite de la Cité interdite prévue dans quelques jours.
Puisque l’autobus nous a déposés à la Tour de l’Horloge plutôt qu’à notre hôtel, nous en profitons pour y prendre quelques photos et marcher sur la rue Bei Yuan Men, rue du quartier musulman remplie essentiellement de stands de nourriture.
J21 : Nous nous rendons à la pagode de l’oie sauvage. Nous décidons de ne pas entrer afin de sauver quelques yuans. Nous nous contentons de prendre des photos de l’extérieur et de faire le tour du joli parc qui l’entoure, malgré le ciel pollué.
Nous avons par contre l’impression d’être des stars hollywoodiennes : au moins six Chinois nous demandent de prendre des photos avec eux ou leurs enfants. Bien que nous l’ayons fait à plusieurs reprises depuis notre arrivée en Chine, ça reste toujours aussi étrange.
Nous retournons ensuite dans le coin de la Tour de l’Horloge et faisons le tour du quartier musulman. C’est sale, bruyant et sans grand intérêt.
J22 : Un vol matinal de 1h30 nous amène à Pékin. Nous arrivons à notre hôtel en début d’après-midi. Nous partons en direction du temple du Ciel, l’un des quatre grands temples de l’ère impériale de Pékin. L’élément phare du temple est sans contredit le hall des prières pour les bonnes récoltes (Hall of Prayer for Good Harvests). Magnifique hall circulaire, il trône au centre d’une place.
Le temple propose aussi d’autres bâtiments moins intéressants, car moins photogéniques. La balade dans les jardins reste toutefois intéressante.
J23 : Au programme de la journée : visite de la place Tian’anmen et de la Cité Interdite. Accéder à la place est tout un défi. Déjà, l’accès n’est possible que sur réservation (gratuite), qu’il faut faire sur WeChat. Ensuite, un chemin labyrinthique nous conduit de la station de métro à un premier contrôle d’identité (nous en passerons trois au total). On sent déjà qu’on ne va pas rigoler avec la sécurité.
Arrivés place Tian’anmen, nous sommes impressionnés à la fois par l’immense photo de Mao qui s’y trouve et la quantité de militaires et de voitures de police qui montent la garde. Le nombre est complètement démesuré. On frôle presque la paranoïa. On sent que le gouvernement redoute un acte de revendication qui pourrait faire mauvaise presse au pays.
Nous prenons en photos les bâtiments qui bordent la place avant de poursuivre la visite de la Cité interdite. Nous avons eu la chance de pouvoir y entrer. Les billets sont en effet impossible à obtenir de manière indépendante. Même en passant par des agences ou des sites de revente, il n’y a aucune garantie d’obtenir son sésame.
Nous avons parlé avec plusieurs touristes lors de notre séjour à Pékin et très peu ont pu visiter la Cité. Benjamin a réussi à trouver des billets, forcément payés plus chers (même si on reste sur un tarif inférieur à la visite d’un musée européen).
Fermée au peuple jusqu’en 1924, la Cité interdite à quelque chose de mythique. Bien que visiter la Cité interdite consiste essentiellement à passer d’une cour ou d’un jardin à l’autre, la visite crée tout de même un petit quelque chose. Il est juste dommage qu’il soit impossible d’entrer dans les bâtiments. Il n’est possible que d’en faire le tour et de jeter un coup d’œil par les vitres.
C’est aussi dommage qu’une grande partie des bâtiments aient besoin de restauration. La peinture se soulève à de nombreux endroits, les toits ont perdu de leur brillance et des panneaux mettent en garde les touristes d’éventuelles pièces pouvant s’en détacher.
Nous avons eu un coup de cœur pour le jardin impérial situé près de la porte nord. Il est petit, bien décoré et arboré. Une ambiance intimiste s’en dégage. Nous sommes restés un peu plus de deux heures sur le site.
J24 : Nous partons en tour organisé à la Grande Muraille. C’est, en effet, le moyen le plus simple pour se rendre sur ce site excentré. S’il est possible de visiter plusieurs sections de la Muraille, notre tour nous amène à celle de Mutianyu, la plus fréquentée par les touristes occidentaux, mais apparemment assez boudée par les touristes chinois.
Nous optons pour une montée en téléphérique jusqu’à la tour de garde 14 pour ensuite partir vers l’ouest et nous rendre jusqu’à la tour 19. Nous revenons ensuite sur nos pas pour faire la partie est jusqu’à la première tour.
Cette dernière partie est la plus impressionnante. Elle offre les plus beaux points de vues sur la Muraille et propose de plus beaux contrastes de couleurs avec les arbres en fleurs tout autour. Nous passons 3h30 à nous balader sur ce mur mondialement connu avant de redescendre à pied à partir de la tour 6.
J25 : Après avoir lu plusieurs sites et blogs sur quoi faire à Pékin, nous partons en direction de la rue Xijiaomin Xiang. Nous avons envie de voir des zones touristiques avec des rues traditionnelles comme nous avons pu en voir partout dans le pays. Nous avons choisi cette rue qui, selon de nombreux blogs, est typique et remplie de boutiques.
Quelle déception ! Il s’agit en réalité d’une rue résidentielle remplie de tours d’habitation sans aucun intérêt touristique.
Nous tombons un peu par hasard sur l’avenue Qianmen qui correspond un peu plus à nos attentes.
Nous partons ensuite vers la rue Wangfujing, autre rue chaudement conseillée pour son marché et son côté traditionnel. Seconde déception : le marché (fermé il y a quelques temps) et la zone touristique ont fait place à une grosse avenue remplie de centres commerciaux et de marques internationales.
Nous ne perdons pas espoir et prenons le métro jusqu’à Nanluoguxiang. Nous trouvons finalement ce que nous cherchons : un hutong, c’est-à-dire un quartier traditionnel pékinois composé de ruelles étroites.
Nous nous baladons dans les rues et les boutiques avant de rentrer à l’hôtel préparer les valises pour le lendemain et nous reposer, car la journée s’annonce longue.
J26 : C’est déjà la fin de notre aventure en Chine. Nous quittons Pékin l’après-midi pour un vol de 3h30 vers Tokyo, d’où nous prenons une correspondance pour Hiroshima où nous débutons notre séjour au Japon.
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