THE HAIRY GIRAFFE… EN NAMIBIE

Après trois semaines en Namibie, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de Benjamin

Nous avons découvert la Namibie à l’occasion d’un reportage télévisé. Une famille partie voyager dans les immensités désertiques du pays qui parcourait des centaines de kilomètres dans des paysages de sable rouge. Les images étaient grandioses et contrastaient avec le peu d’intérêt que semblaient avoir les enfants de la famille, endormis à l’arrière de la voiture. Peut-être étaient-ils épuisés après avoir passé plusieurs nuits dans le toit dépliable de la voiture.

Il faut dire que tous les blogs et guides de voyage martèlent la même chose : un voyage en Namibie ne peut pas être réussi si vous ne louez pas une voiture avec un toit dépliable. En cela, notre voyage en Namibie n’a pas été réussi, puisque nous avons opté pour un banal 4×4. Pour le reste, notre voyage a été exceptionnel.

Nous sommes partis à l’été 2021 alors que le monde était encore partiellement paralysé par le Covid. Et nous avons bien failli ne jamais partir (on a du mal aujourd’hui à se souvenir de notre inquiétude en regardant quotidiennement les courbes de contaminations du pays et les files d’attente pour obtenir un test PCR une veille de départ de vacances…).

Mais ce contexte nous a offert un avantage non négligeable : les logements étaient offerts à prix cassés. Alors nous n’avons même pas considéré l’option de la voiture avec toit dépliable et nous avons profité de logements incroyables et de leurs piscines en plein désert (piscines qui n’étaient jamais chauffées et dont la température de l’eau tournait autour des 12°C… oui, il fait très froid la nuit en hiver).

Autre avantage : les touristes étaient rares, les logements jamais complets et le vol Paris-Johannesburg (escale obligatoire) vide (chacun sa rangée et une bonne nuit de sommeil, allongés sur quatre sièges). Mais si en contexte normal, il faudra se contenter d’une place exiguë dans l’avion, la Namibie reste immensément vide : c’est le deuxième pays le moins dense au monde (après la Mongolie), à peine trois habitants au kilomètre carré. Et ses paysages invitent au road-trip.

Si vous aimez les road-trips, si votre meilleur souvenir de voyage est la traversée du Sud-ouest des États-Unis et ses parcs nationaux démesurés, alors la Namibie ne peut pas vous décevoir. Les strudels aux pommes remplacent les cheesecakes (colonisation allemande oblige), vous aurez plus de chance de croiser des Himbas que des Navajos, et il faudra prévoir une seconde roue de secours pour affronter les routes rarement asphaltées. Mais les carcasses de voiture sont semblables à celles qui sèment la Route 66 et l’infinité des paysages évoquent par moments l’Amérique des pionniers.

Des déserts à perte de vue, des paysages tous plus magnifiques les uns que les autres (et plus variés qu’il n’y paraît), des hôtels de dix chambres sur un terrain de douze mille hectares : la Namibie offre un sentiment précieux de solitude, une pause dans un monde en perpétuel mouvement.

Mais si les humains sont rares en Namibie, le pays regorge d’animaux. Bien sûr, il y a le parc d’Etosha, une des plus grandes et des plus belles réserves d’animaux en Afrique. Mais partout où nous sommes allés, dans le moindre recoin de la Namibie, nous avons croisé des animaux : des otaries par milliers, un suricate au petit-déjeuner, des babouins dans une forêt, des lézards colorés sur chaque mur d’hôtel, un porc-épic qui se frotte à la vitre du restaurant… Chaque rencontre est une découverte, un émerveillement (excepté, évidemment, la c… de souris qui a grignoté mes lunettes et mes écouteurs toute la nuit, alors que je dormais paisiblement…) !

Et heureusement que tous ces animaux sont là. Parce que si la solitude offerte par la Namibie offre un bol d’air réparateur, elle a engendré chez nous l’étrange sensation d’avoir visité un pays qui n’avait pas d’habitants. Ce n’est pas faute d’avoir discuté avec les personnes que nous rencontrions. Mais le secteur du tourisme est largement géré par des Allemands, qui représentent 7% de la population, et il peut être difficile d’aller au-delà, d’entrer en contact avec le reste de la population.

Ce n’est pas que je n’ai pas envie de voir des Allemands pendant mes vacances (les stéréotypes d’efficacité et de bonne gestion allemandes se vérifient en Namibie), mais cette omniprésence allemande dans le secteur touristique et ces barbelés protégeant les maisons cossues des quartiers riches de la capitale Windhoek laissent un petit goût post-colonial qui interroge.

Il reste que la Namibie est souvent considérée comme un pays d’Afrique ‘facile à voyager’. Et cette réputation est certainement liée à l’autonomie des voyageurs. N’importe quel touriste peut se promener seul et sans crainte dans les villes, louer une voiture et partir à l’assaut du pays, et même s’approcher des animaux sauvages d’Etosha sans guide (tout en restant, évidemment, dans sa voiture).

À la fin du voyage, on ne peut que réaliser le luxe d’une telle expérience : découvrir seuls et sans contrainte un pays presque vide aux paysages somptueux et à la faune étonnante. À l’heure du surtourisme, plus encore que les hôtels quatre étoiles et les restaurants Michelin, c’est sans doute ça le vrai luxe du voyage.

Retrouvez le bilan de François :

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