THE HAIRY GIRAFFE… EN POLYNESIE FRANCAISE
Après cinq semaines en Polynésie française, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.
Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches. |
Comment résumer cinq semaines en Polynésie française en seulement quelques paragraphes ? Trop de souvenirs qui se bousculent : nager avec des raies manta, admirer les lagons aux couleurs indescriptibles, se recueillir sur la tombe de Jacques Brel, assister aux danses et compétitions du Heiva, faire du va’a dans une baie de Moorea, regarder les requins nous tourner autour dans des jardins de corail… Les odeurs de tiaré, de vanille, de coco…
Découvrir ces îles mythiques, que beaucoup s’accordent à classer parmi les plus belles du monde, et mettre enfin de l’épaisseur, de la réalité, derrière ces noms connus de tous : Tahiti, Moorea, Bora-Bora, les Marquises…
Et finalement, constater que les rumeurs avaient raison, que ceux qui nous ont précédés n’ont pas menti : nous venons de voyager au paradis. Le voyage aurait pu être long, répétitif : n’allions-nous pas finir par nous ennuyer à rester allongés sur des plages, à regarder les poissons nager sous l’eau et à faire le tour en voiture de chaque île visitée ? Sur le papier, les activités se ressemblent.
Nous avons découvert trois archipels (les îles de la Société, les Tuamotu et les Marquises) et onze îles et atolls (Tahiti, Maupiti, Raiatea, Taha’a, Huahine, Bora-Bora, Moorea, Tikehau, Rangiroa, Hiva Oa et Nuku Hiva). Chaque île était différente, avait sa personnalité.
Chaque île était un monde à part. L’urbaine et connectée Tahiti n’a pas grand-chose à voir avec la petite Maupiti excentrée ; les montagnes et forêts de Raiatea sont bien éloignées de l’absence de relief des atolls des Tuamotu ; les plages de Moorea et Bora-Bora invitent plus à la farniente que les falaises des îles Marquises.
Chaque île était un nouveau voyage. Mais chaque île vibrait au rythme du Mana, cette ‘force sacrée’ venant de la nature, qui donne à la Polynésie française sa singularité et l’homogénéité de son caractère. Il existe des endroits dans le monde d’où se dégage un je-ne-sais-quoi, quelque chose de mystique, de mystérieux, d’inexplicable. La Polynésie française est un de ces endroits. Et c’est bien la culture polynésienne qui a fait de ce voyage une expérience hors du commun.
La Polynésie dite française a en effet sa propre culture. Et comment pourrait-il en être autrement ? Plus de quinze mille kilomètres la séparent de l’Hexagone. Est-on encore en France ? Pas tout à fait mais quand même encore un peu. Le touriste français y retrouvera des points de repère, d’ancrage, qui sont autant de moyens d’accéder aux spécificités de la culture polynésienne. Il y retrouvera le culte de la baguette de pain, les marques dont il est familier et, bien sûr, la langue.
Alors que beaucoup de pays ont une culture tellement différente de la nôtre qu’il nous est impossible d’y accéder, il est facile pour un touriste de toucher du doigt la culture polynésienne. Les Polynésiens sont heureux de partager leurs coutumes et leur vision du monde. Chaque personne rencontrée nous a offert des anecdotes, nous a encouragés à assister à une fête locale, nous a invités à participer pleinement à la culture polynésienne (notre soirée à faire du va’a, la pirogue polynésienne, restera longtemps dans nos mémoires). Il faut dire que, pour le touriste, tout semble si facile, si simple, si évident en Polynésie française. Tellement d’ailleurs qu’il n’est pas rare de croiser des personnes qui s’y sont installées après un seul voyage.
On peint souvent le paradis sur Terre comme une île lointaine entourée d’une mer translucide. Des cocotiers, du sable blanc, et le calme tout autour. On ne montre jamais les aéroports, les routes, les supermarchés. Tout ce qui a trait à la civilisation moderne est généralement banni du paradis. Et pourtant, si je ne dois retenir qu’une seule chose de mon voyage en Polynésie française, c’est cela : le paradis sur Terre, s’il existe, parvient à combiner sable blanc, poissons clowns et supermarchés Carrefour.
Si ce coin du monde m’a autant séduit, au point d’envisager d’un jour peut-être m’y installer, c’est parce que ces petits bouts de terres géographiquement perdus au milieu du Pacifique restent parfaitement connectés au reste du monde. Mon paradis, ce n’est pas l’île de Robinson Crusoé ; c’est une île, certes magnifique, mais où la facilité de la vie quotidienne vient de la gentillesse et de l’ouverture de ses habitants autant que du confort moderne qu’elle offre. Papeete, la capitale de la Polynésie française, est une vraie ville. Certes, avec seulement trente mille habitants, ce n’est pas un mégapole, mais à aucun moment je ne m’y suis senti au milieu de nulle part.
Ce sentiment d’être sur un confetti perdu au cœur d’un océan, je l’ai ressenti sur les atolls des Tuamotu, où l’absence totale de relief m’a fait prendre conscience de la vulnérabilité en cas de tsunami. À mille cinq cents kilomètres de Tahiti, les Marquises me m’ont pas non plus donné cette sensation d’être au milieu de nulle part ni d’être vulnérable.
Au contraire, aller à Hiva Oa ou à Nuku Hiva, c’est voyager au cœur d’un monde à part entière, au centre d’une culture et d’une nature riches et puissantes nichées dans des îles aux reliefs découpés. Cette variété de milieux naturels, la richesse des fonds marins et l’abondance de fruits et de fleurs colorées et parfumées, le tout doublé de cultures et de coutumes unifiés par le Mana, font de la Polynésie française un paradis différent de tous les autres : un paradis réel.
Alors, on s’installe quand au paradis ?…
Retrouvez le bilan de François :
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