THE HAIRY GIRAFFE… À Taïwan

Après deux semaines à Taïwan, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

Taïwan était la quatrième destination de notre tour du monde. Les tensions géopolitiques constantes entre la Chine et Taïwan et les récentes élections sur l’île, nous ont fait craindre de devoir annuler notre voyage. Heureusement pour nous (et pour les Taïwanais), la Chine s’est tenue tranquille.

C’est difficile pour moi de faire un bilan sur Taïwan. Déjà, je pense que le simple fait de ne jamais être allé en Chine m’a privé d’éléments pour apprécier cette destination. Je ne dis pas que Taïwan et la Chine sont identiques ni que la première fait partie de la seconde. Je suis bien trop extérieur à tout cela pour prendre position sur le conflit sino-taïwanais. Je dis simplement que les deux partagent forcément des similitudes culturelles. Je ne comprends pas un mot de la langue. Je ne connais rien au taoïsme et aux autres croyances. La nourriture est souvent un énorme mystère et choisir un plat au restaurant est comme jouer au loto. 

Je pense qu’il aurait été plus pertinent de voir la Chine avant Taïwan. Ne serait-ce que pour avoir quelques points de repère ou, à défaut, des points de comparaison. Ça m’aurait aussi permis peut-être d’avoir l’air moins étrange avec mes façons de faire occidentales. J’attire déjà l’attention avec ma taille, mon faciès et ma pilosité. Je ne passe pas inaperçu dans une foule de Taïwanais qui font tous au moins une tête de moins que moi.

J’ai du mal à écrire ce bilan, non pas parce que je n’ai pas aimé le voyage (généralement je n’ai aucun souci à dire franchement que je déteste quelque chose), mais parce que rien de particulier ne m’a marqué. Jusqu’à présent, dans la plupart des pays que nous avons faits, un élément ressortait. Que ce soit l’insécurité au Brésil, la saleté au Rajasthan, les paysages sublimes de Polynésie ou le calme du Groenland, j’ai toujours su rapidement ce sur quoi j’avais envie d’écrire. De plus, le sujet du bilan me frappe généralement rapidement. Dès les premiers jours passés dans un pays, les idées qui constitueront la base de mon écrit surgissent. Bien entendu, elles évolueront au fur et à mesure du voyage. En ayant une ligne directrice, je suis généralement plus vigilant à la récolte d’informations qui viendront étayer mes propos.

Ici, c’est différent. Pas de coup de cœur, pas de coup de gueule, tout est plus modéré. 

Certes, Taipei est une ville moderne, dynamique, avec de réels centres d’intérêt. Elle reste toutefois bien petite et modeste à côté de Séoul. Il ne faut pas se tromper, j’ai aimé Taipei. J’ai aimé marcher dans les rues des quartiers de Ximending et de Dadaocheng.

J’ai aimé admirer la ville depuis la Elephant Mountain. J’ai adoré me perdre dans les sous-sols du Taipei City Mall et passer d’une boutique de mangas à une autre.Malgré tout, je n’ai pas réussi à retrouver le côté très grosse ville que j’ai tant aimé à Séoul, même au pied de la Taipei 101, pourtant l’une des plus hautes tours du monde. Plus je voyage, plus je réalise que j’aime les énormes villes avec des gratte-ciels, des gens partout, des tonnes de choses à faire. Ma méconnaissance de Taïwan est sans doute la cause de cette déception. Si je m’étais renseigné avant le départ, la déception aurait sans doute été moindre.

Ce dont je me souviendrai toutefois assurément de mon passage à Taïwan, c’est de la gentillesse incroyable des Taïwanais. Partout où nous sommes allés, nous avons été accueillis à bras ouverts. Malgré une barrière de la langue importante, nous nous sommes sentis à l’aise. Si certains nous accueillaient d’emblée en anglais, d’autres n’hésitaient pas à utiliser leur portable pour pouvoir échanger quelques mots avec nous. Ils étaient souriants, avenants et agréables. Jamais personne n’a été violent ou n’a tenté de nous vendre un truc inutile ou de nous arnaquer.

Je pense notamment à l’employée de la location de voitures de Hualien qui nous a gentiment traduit un panneau publicitaire et une page Facebook en chinois sur les festivités en lien avec le Nouvel An. Elle n’était pas du tout obligée de jouer au guide touristique. Elle a simplement accepté de le faire en souriant.

Je pense aussi à l’employée de la boutique de souvenirs d’un temple de Tainan qui nous a expliqué en détails le rituel taoïste prières-talismans-offrandes que nous avions vu maintes et maintes fois au cours de nos différentes visites dans les temples. Elle était visiblement ravie de le faire et de partager sa culture avec nous (et se savoir qu’on venait de France : c’était une grande amatrice de vins).

Je pense aussi à l’employé de l’hôtel à Kaohsiung qui a voulu nous donner son dragon en peluche (qu’il avait acheté en Chine la semaine précédente) après que nous lui avons simplement dit que nous le trouvions joli et demandé où nous pouvions le trouver. Pour lui, ce geste était tout à fait normal.

Je pense également à cette sœur qui nous a pris sous son aile au complexe bouddhiste de Kaohsiung. Elle nous a expliqué en détail la procession qui se déroulait devant nos yeux. Elle nous a identifié les meilleurs angles de vue pour prendre des photos, nous a pris en photo et nous a remis, à tous les deux, bonbons et eau bénite. Elle était, elle aussi, ravie de partager sa culture avec des étrangers, gratuitement et sans aucune arrière pensée.

Je pense enfin à la gentillesse et à la patience exemplaire des employés de la poste de Taipei qui nous ont aidés à envoyer un colis en France.

Je me souviens que nous avions déjà ressenti cette gentillesse asiatique en Corée. Elle était aussi présente, mais d’une façon différente au Cambodge et lors de notre escale à Bangkok. 

Visiblement, il y a un je-ne-sais-quoi dans la culture asiatique qui fait qu’on se sent bien au contact des gens.

Taïwan, ça vaut la peine d’y aller ?

Oui… si vous passez dans le coin. Je ne trouve pas que l’île ait suffisamment à offrir pour valoir un voyage que pour ça depuis Paris (et encore moins de Montréal). À moins d’avoir des affinités particulières avec Taïwan, il n’y a pas suffisamment de choses à y faire pour un si long voyage. Par contre, si vous passez par Taipei pour une escale ou si votre voyage vous conduit dans ce coin de la planète, prévoyez quelques jours sur l’île. Taipei est agréable à visiter. Certains paysages sont vraiment très jolis et vous aurez l’occasion de rencontrer un peuple incroyable.

Retrouvez le bilan de Benjamin :

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