THE HAIRY GIRAFFE… EN OUZBEKISTAN

Après deux semaines en Ouzbékistan, il est l’heure de dresser le bilan. Comment avons-nous vécu ce voyage ? Quels ont été nos joies, nos déceptions, nos interrogations, nos doutes, nos découvertes ? Il ne s’agit évidemment pas du bilan d’un pays mais de celui d’un voyage. Tel que nous l’avons perçu, individuellement, subjectivement.


Nous, c’est François et Benjamin, coiffeurs de girafes et amateurs de voyages. Sur ce blog, retrouvez nos voyages, nos astuces, nos humeurs et tout le nécessaire pour devenir coiffeur de girafes et partir explorer le monde. Un blog honnête avec des photos garanties 100% sans filtres ni retouches.

Le bilan de François

L’Asie centrale était pour moi un mystère total. J’avais beau avoir déjà vu des images à la télé ou feuilleter l’album de photos de Benjamin qui était allé au Kazakhstan il y a quelques années, je n’arrivais pas à me représenter concrètement ce à quoi pouvaient ressembler les paysages. En fait, plus le voyage approchait, plus je me rendais compte que je ne connaissais rien de ces pays. Je savais évidemment qu’il s’agissait d’anciennes républiques de l’URSS, mais sans plus. C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai atterri en Ouzbékistan.

Khiva, l’exception qui traverse le temps

Un des moments les plus sympas de ce voyage a été la découverte de la ville de Khiva. Cette ville fortifiée est tout simplement superbe. Les fortifications qui se dressent tout autour de la ville créent un réel cocon et donnent l’impression d’être complétement coupé du monde extérieur. Il est aussi vraiment agréable de se promener et de se perdre dans les rues sinueuses ou de passer la tête dans une des nombreuses boutiques qui se trouvent à même les maisons traditionnelles.

Question de bien nous imprégner de la culture locale, nous avons eu la chance d’assister, devant l’une des principales madrasas, à un spectacle avec musique, danses, chants et costumes traditionnels. Typique et totalement dépaysant !

C’est aussi à Khiva que j’ai pu rencontrer mon premier… chameau ! J’avais déjà vu à de nombreuses reprises des dromadaires (nous avions même fait un tour à dos de dromadaire en Oman), mais jamais de chameau. OK, je l’accorde, ce n’était pas la meilleure rencontre. L’animal était attaché par le cou avec 3 mètres de corde et contraint de tourner autour d’un pieu planté dans le sol : on a vu mieux (et plus éthique) comme rencontre…

La mer d’Aral, où le temps s’est arrêté

Rouler en 4×4 « sur » la mer d’Aral a quelque chose d’unique. Il est en effet impossible de s’enlever de la tête que cela n’est possible qu’à cause d’une catastrophe écologique due encore une fois à la bêtise humaine.

Cette bêtise est facile à voir : il suffit de regarder les nombreuses cartes présentes sur le site pour constater la vitesse surprenante à laquelle la mer s’est retirée. Marcher entre les bateaux échoués, c’est forcément très impressionnant. Ils sont immenses et nous sommes tout petits à leurs côtés. Par contre, voir ces bateaux échoués et abandonnés renforce également le sentiment de tristesse présent sur le site. En se retirant, la mer a laissé en difficulté un nombre conséquent de locaux qui vivaient grâce à elle…

Boukhara, où le temps commence à être long

De Khiva, nous avons pris la route pour nous rendre à Boukhara. Le trajet est long, très long. 6h30 de route relient les deux villes et le décor y est, comment dire, très répétitif et ne présente que peu d’intérêt.

Question de ne pas faire la route d’une traite, nous nous sommes arrêtés visiter les forteresses du désert. Des pauses plus que bienvenues. Ces forteresses, bien que leurs façades soient impressionnantes, restent toutefois très anecdotiques. Il s’agit en effet pour la plupart de ruines à ciel ouvert. Les visites se font rapidement.

Boukhara pour sa part est jolie : la mosquée Kalon étant sans doute le plus beau monument de la ville… et le seul. D’accord, il y a d’autres mosquées et mausolées, mais le plus impressionnant reste celui-ci avec son immense porte aux céramiques bleu-vert. En trois jours à Boukhara, on a fini par sérieusement chercher quoi faire. Nos pas nous ramenaient systématiquement à cette mosquée. Celle-ci a beau être très belle, trois jours à la regarder, ça commence à être long… Vivement Samarcande !

Samarcande, où on a l’impression d’avoir traversé l’espace-temps…pour finir à Disney

Je risque de me faire lyncher si j’ose dire que je n’ai pas aimé Samarcande, ville emblématique de la Route de la soie. Tant pis… j’ose (enfin, à demi-mots) ! Le Régistan, oui, c’est magnifique. Se retrouver devant ces trois immenses bâtiments aux façades décorées et colorées de beige, de vert et de bleu, c’est à couper le souffle. Par contre, la magie s’arrête rapidement lorsqu’on décide de passer les portes et d’entrer à l’intérieur de ces trois médersas.

Si l’architecture est toujours aussi splendide, les trois structures abritent désormais des hordes de vendeurs et de boutiques qui vomissent leurs produits de mauvaise qualité dans les espaces communs. Ça devient rapidement moins magique et donne l’impression d’être passé dans la zone réservée aux employés, celle qui se trouve derrière le joli décor.

Parlant de décor, la rue touristique qui mène au Régistan a aussi quelque chose de Disney. Entre deux boutiques, il est parfois possible d’apercevoir des portes qui mènent à la « vraie » ville, celle derrière le décor pour touristes. Cette ville ne craint pas, n’est pas moche ou quoi que ce soit ; on a simplement décidé de la cacher à la vue des touristes. C’est inutile et ça apporte quelque chose de factice au site. Dommage.

Que dire d’autre ?

La cuisine y est surprenante. Samsas, chachliks, laghmans… c’est traditionnel, c’est typique et c’est bon. Le pain ouzbek est aussi étonnant. Un pain rond au centre duquel on est venu appuyer fermement avec un genre de pochoir à piques afin de lui donner des motifs divers et variés. Mieux vaut manger votre pain frais, car le centre aplati durcit rapidement.

La préservation de l’eau ne semble pas vraiment être la priorité des Ouzbeks. Nous ne comptons plus le nombre de jardins inondés que nous avons vus. De l’arrosage qui fonctionne toute la journée, de l’eau qui s’écoule par des tuyaux percés ou qui ruisselle dans les égouts tellement le sol est saturé, c’est chose courante. La ville de Samarcande est particulièrement verte. Les pelouses y sont nombreuses et bien fournies ce qui est assez surprenant pour un pays situé en pleine zone désertique.

L’Ouzbékistan, ça vaut la peine d’y aller ?

Je reste mitigé par ce séjour en Ouzbékistan. Si j’ai passé de super moments à déambuler sur des sites magnifiques, à admirer des chefs-d’œuvre d’architecture musulmane, j’ai aussi ressenti parfois de grands moments de solitude. C’est en discutant avec des amis qui rêvent de visiter l’Ouzbékistan que j’en suis venu à penser que je n’avais sans doute pas réussi à percevoir et à comprendre toutes les subtilités de ce pays. C’est à cause de cela que j’aurais tendance à conseiller au voyageur qui rêve de l’Ouzbékistan et de ses céramiques bleu-vert ou encore de la route de la soie d’y aller et de s’y faire sa propre opinion. Peut-être sera-t-il plus sensible que moi à ce pays.

Retrouvez le bilan de Benjamin :

Et retrouvez tous nos autres articles sur l’Ouzbékistan (itinéraire, souvenirs à rapporter…) :